La vice-ministre RD-congolaise des Affaires étrangères, Gracia Yamba Kazadi, a convoqué, ce vendredi 19 juillet 2024, dans son cabinet de travail, le chargé d’affaires de l’ambassade de l’Ouganda en RD-Congo, Matata Twaha.
Les deux personnalités, au cours de leurs discussions, ont passé en revue l’état des relations bilatérales. Elles ont aussi évoqué le rapport des experts des Nations-Unies qui fait état d’un soutien de Kampala aux rebelles du M23.
Ces rebelles, qui contrôlent plusieurs localités de la province du Nord-Kivu et y commettent de nombreuses exactions, bénéficient déjà, selon Kinshasa et les mêmes experts onusiens, de l’appui de l’armée rwandaise.
L’Ouganda, qui est en coopération militaire avec la RD-Congo dans le cadre de l’opération «Shuja», a démenti, par la voix du chargé d’affaires de son ambassade à Kinshasa, tout soutien à ces rebelles.
« Pourquoi devons-nous soutenir le M23? Notre position a été claire: au sein de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est, nous devons travailler ensemble pour éliminer toutes les forces négatives qui nous perturbent», a déclaré Matata Twaha, évoquant, dans la foulée, l’opération Shujaa comme garantie de la sincérité de Kampala quant à sa volonté de parvenir à la pacification de la région des Grands lacs.
«Nous ne pouvons pas, d’une part, travailler ensemble dans le cadre de l’opération Shujaa et puis d’une autre part, travailler sur le dos de la RD-Congo», a avancé le chargé d’affaires de l’ambassade de l’Ouganda à Kinshasa.
Il a par ailleurs marqué sa désapprobation face à la démarche de l’ONU qu’il accuse d’avoir fait fuiter le rapport de ses experts pour «intoxiquer les rapports» entre Kinshasa et Kampala.
«Au lieu de remettre d’abord ce rapport au pays cité de manière à ce qu’il puisse réagir à ces accusations, ils l’ont fait fuiter de manière à intoxiquer les rapports entre États. Ce que j’estime être contre productif. En tant qu’émissaire ougandais, je tiens à insister que l’ONU a le devoir de nous transmettre officiellement ce rapport de manière à ce que nous puissions répondre au contenu de ce rapport. Mais enflammer les choses n’est pas une bonne pratique», a martelé Matata Twaha, laissant entendre que son pays attend de pied ferme la transmission officielle de ce rapport pour «avoir les détails» sur les différentes facettes du soutien présumé de Kampala aux rebelles M23.
Par ailleurs, Matata Twaha a assuré que son pays, l’Ouganda, soutient la trêve humanitaire négociée par les États-Unis et qui suspend les affrontements militaires, permet aux humanitaires d’assister les populations en détresse et aux déplacés de retrouver leurs milieux d’origine.
Cependant, Kampala a déploré, par le biais du chargé d’affaires de son ambassade à Kinshasa, la violation de cette trêve humanitaire par les M23 qui ont attaqué des positions de l’armée congolaise.
«Ce que nous croyons, nous en tant que pays épris de paix, que ça ne devrait pas se produire. La durée de la trêve humanitaire doit être observée», a soutenu Matata Twaha.
De son avis, les relations entre Kinshasa et Kampala étant «cordiales», il importe, en cas de malentendu, de se «mettre ensemble, en discuter et le résoudre».
