En tout cas, les choses bougent au Parti lumumbiste unifié -PALU. Le samedi 7 juillet, deux ministres issus du PALU, à savoir: Lambert Matuku Memas, ministre d’Etat en charge du Travail, emploi et prévoyance sociale, ainsi que Martin Kabwelulu, ministre des Mines, ont adhéré à la Charte constitutive du Front commun pour le Congo -FCC-, plateforme électorale initiée par Joseph Kabila. Ces deux adhérents ont signifié à la presse qu’ils ont signé en tant que membres du gouvernement étant donné que l’initiative de la création du FCC a été d’abord présentée au gouvernement. Aussi, ont-ils affirmé avoir reçu le quitus de la hiérarchie du parti tout en soulignant que pour de plus en plus détail, seul le secrétaire permanent et le porte-parole du PALU peut se prononcer. 24 heures après leur signature, soit dimanche 8 juillet, Célestin Ngoma, secrétaire permanent adjoint du PALU chargé de la jeunesse, questions politiques, sociales et économiques, a fait savoir l’adhésion de leurs camarades au FCC ne mettait pas en difficulté le parti.
«La direction politique du parti a été informée par ses membres au gouvernement de l’apposition de leurs signatures respectives à la charte du FCC, chose qui ne met pas en difficulté notre régime électorale, qui nécessite une montée capillaire, par notre détermination de présenter à tous les niveaux nos camarades candidats afin de les faire élire de façon notable», a dit Célestin Ngoma aux jeunes du PALU. Et d’ajouter: «la direction ne se sentant pas directement engagée à cette charte, a prié à ses délégués au gouvernement de fournir plus d’explications à nos bases militantes respectives, sur le bien-fondé de leur acte». Par ailleurs, Célestin Ngoma a rappelé que le PALU maintient sa position de pouvoir présenter ses candidats à tous les niveaux, et a demandé aux jeunes de veiller au respect de toutes les communications du Patriarche Antoine Gizenga depuis 2011. C’est tout dire quand on sait que le vice-ministre Noël Botakile a démissionné du PALU après avoir signé la Charte du FCC.
L’opinion se rappellera le spectaculaire retour aux affaires de Lugi Gizenga au poste de secrétaire permanent du Parti lumumbiste unifié -PALU-, deux mois après sa mise à l’écart. Le ministre PALU des Mines a vécu un mauvais quart d’heure dans la soirée du 10 juin sur les hauteurs de Binza. «Le Patriarche Antoine Gizenga est entré en colère quand Martin Kabwelulu, qui a sollicité d’être reçu ce dimanche-là dans la soirée, a tenté de lui parler du ralliement du PALU au Front commun pour le Congo. Gizenga n’a même pas laissé à Kabwelulu le temps de continuer et l’a chassé sans ménagement», avaient rapporté des témoins présents à la réception qui a tourné au vinaigre. Et de signaler que «Gizenga a accusé les ministres PALU Lambert Matuku, Martin Kabwelulu et Noël Botakile de vouloir tuer son parti en le diluant dans la plateforme née de l’alliance entre la Majorité présidentielle et les opposants membres du gouvernement». Depuis, des sources recoupées renseignent que le vieux Gizenga, jugé comme manipulé par certains ténors du parti jusqu’avant ce coup d’estoc et de taille à Kabwelulu et consorts, a fini par céder à la pression de la base du PALU en faisant revenir son fils à la gestion quotidienne de sa formation politique qui s’est entourée de ses propres alliés en prévision des élections du 23 décembre.
YA KAKESA
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