Manager général de la société des communications «Makarios Corporation», Jérémie Nzengolo s’est confié à AfricaNews pour parler de la nouvelle application qu’il a mise sur le marché du numérique dénommé «Askip», une toute première plateforme destinée à la valorisation des médias RD-congolais et étrangers. Elle traduit la vision de sa plateforme et vise à booster la jeunesse RD-congolaise à oser entreprendre plutôt que d’être demanderesse d’emploi. Ce jeune entrepreneur, diplômé en communication des organisations à l’Université Catholique du Congo -UCC-, a aussi souhaité à ce que le gouvernement RD-congolais puisse aider les jeunes entrepreneurs à aller de l’avant non seulement du point de vue financier mais aussi du point de vue épanouissement afin de permettre une vraie éclosion dans leur domaine d’activités. Entretien.
C’est quoi «Askip»?
«Askip» est une application, un réseau social destiné aux médias. Nous avons observé l’écosystème des médias en terme des news ou d’actualités, et nous nous sommes rendus compte que tout le monde est en train d’évoluer vers le tout numérique. Aujourd’hui nous avons des plateformes pour la musique comme «Spotify», et du côté de l’audiovisuel, nous avons «Neflix» ou encore «Disney plus». Mais par rapport aux médias ou l’information, il n’y a pas encore une telle plateforme. C’est pourquoi nous sommes allés dans ce sens. Donc avoir une application qui sera en quelque sorte comme ceux-là. Voilà pourquoi nous avons lancé cette plateforme qui se nomme «Askip». Sa vision principale est d’informer le public ou encore les internautes de façon contracté. C’est-à-dire de la même manière que vous suiviez un film sur «Netflix», cela sera de même pour les informations sur «Askip». L’application fonctionne sur trois volés. Il y a le côté texte, donc avec la presse écrite, il y a la presse audiovisuelle avec des vidéos et les audio broadcast. Pour le moment, nous avons d’abord lancé la partie texte et audio. Et nous allons basculer avec la partie vidéo prochainement. C’est un peu ça la vison de «Askip».
Qu’est-ce qui vous a le plus motivé à créer cette application?
Déjà, cette application est le résultat de mon mémoire de fin d’études. J’ai travaillé sur le contenu et l’audience. Dans mon travail, j’ai expliqué comment le monde est en train de se diriger vers la recherche de l’audience et l’influence vers le contenu. Alors «Askip» est une plateforme qui répond à ces deux besoins. Nous avons de l’audience avec les médias, et ces derniers apportent du contenu. En suivant le message du Chef de l’État RD-congolais sur le numérique, nous pouvons en déduire que l’un des axes de cette vision du numérique c’est le contenu.
Qui vous finance?
Pour être sincère, le financement est venu de notre propre poche. Nous sommes un groupe des jeunes réunis et avons mis de l’argent pour faire avancer la plateforme. Nous n’avons pas reçu de subventions d’une banque ou d’une personne quelconque. Nous avons travaillé seuls jusqu’à faire éclore «Askip». Nous nous sommes battus pendant quatre années de dur labeur pour lancer ce projet. Aussi, «Askip» ne sera pas la seule application à être lancer. Nous sommes déjà en pourparlers avec certaines entreprises qui sont en dehors de nos frontières. C’est-à-dire en Inde, avec des amis qui travaillent sur le développement des applications aussi. Avec eux, on va travailler sur le développement des applications afin de relever l’économie du pays. Étant donné que l’écosystème RD-congolais a un problème financier, nous voulons maintenant, avec des initiatives numériques, permettre à ce que nous puissions non seulement créer de l’emploi, mais aussi relever l’économie de notre pays. C’est l’une des visons majeures de «Makarios Corporation».
Combien des médias ont-ils déjà adhéré dans «Askip»?
Jusque-là, nous sommes en pleine négociation avec les médias étrangers. Pour ce qui concerne le médias RD-congolais, il y a le «Magazine d’ici et d’ailleurs», notre propre magazine «Askip», et «Pepele news» pour ne citer que ceux là. Pour le moment nous comptons déjà huit médias dans «Askip». Et on espère que dans un mois, tous les médias de la ville de Kinshasa et certains de l’étranger vont rejoindre la plateforme.
Quel message souhaiteriez-vous passer aux diplômés en communication qui chôment encore sous le toit parental, au gouvernement RD-congolais et aux entreprises des médias?
Je leur demanderai seulement de ne jamais baisser les bras. Il faut toujours oser! «Askip» était un rêve, et aujourd’hui elle est devenue réalité. Nous avons osé avec le peu de moyen qu’on possédait. Je leur demanderai surtout de ne pas trop se pencher sur le fameux slogan de «j’ai l’honneur», mais plus d’avoir un esprit de créativité. Puisqu’en créant de l’emploi, on acquiert une certaine autonomie. Et on devient beaucoup plus épanoui financièrement. Pour le gouvernement RD-congolais, je lui demanderai de soutenir la jeunesse. La jeunesse RD-congolaise d’aujourd’hui est vraiment très compétente. C’est vrai qu’il y a de quoi à être un peu cartésien envers les jeunes parce que, nombreux sont encore dans des futilités. Mais le message fort à passer au gouvernement RD-congolais est qu’il sache que les jeunes qui entrepreneurs existent. Nous sommes maintenant à l’heure de l’innovation. Et des innovations comme celles-ci sont à soutenir. Même pas financièrement, mais du point de vue de l’expansion. Parce que nombreux sont ceux-là qui pensent que le gouvernement ne peut aider ou encore accompagner un projet que financièrement, non! On ne demande pas d’argent mais plutôt un accompagnement. En toute humilité, je dirai aux entreprises des médias que «Askip» est là pour travailler avec eux. Si vous êtes un médias RD-congolais ou étranger, «Askip» vous tend sa main afin de vous donner la possibilité d’être lu, suivi et écouté à travers le monde entier.
Propos recueillies par Roddy Grâce BOSAKWA