Noël Botakile, juge au Conseil d’État et directeur de Cabinet du Premier président de cette juridiction, a réagi, vendredi, aux allégations de certains députés et sénateurs de la Mongala le faisant passer pour l’instigateur des crises institutionnelles récemment enregistrées dans cette province.
“Depuis que je me suis lancé en politique, surtout quand j’ai quitté Kinshasa, où j’ai été élu député national en 2011, pour aller évoluer dans ma province natale où j’ai réussi à me faire élire en 2018, j’ai toujours fait l’objet des attaques. Et quand on fait ce métier, il faut toujours s’y attendre. Même quand je me suis mis en retrait, ces attaques gratuites, ces mensonges contre ma personne continuent. Mais je suis très déterminé, très motivé à œuvrer pour sortir ma province de son état actuel, à sensibiliser jeunes et vieux pour se mettre ensemble au travail pour enfin mettre notre province sur les rails”, a fait savoir Noël Botakile, refusant à quiconque toute idée de spéculation, toute tentative de se réfugier derrière le principe de réserve du juge du Conseil d’État pour justifier les attaques contre sa personne.
Il faut souligner que le Juge est sorti de son devoir de réserve, avec l’autorisation de ses supérieurs hiérarchiques, pour distiller la bonne information, par devoir citoyen.
Prêt à faire feu de tout bois…
Botakile a dit connaître ses détracteurs, les personnes derrière cette “comédie”, cette campagne partiale. “Ce sont sept ou huit députés et sénateurs sur les dix-sept que compte la Mongala. Ils sont tous du FCC. Ils entretiennent cette comédie en m’accusant d’avoir manoeuvré pour la déchéance de l’ancienne présidente FCC de l’Assemblée nationale ou de n’avoir pas fait assez pour la protéger. Quand ils ont voulu déchoir le président Jean-Marc Kabund de son poste, je les avais prévenus contre le risque qu’ils encouraient et contre la violation de la Loi. Ils n’ont pas voulu m’écouter. Moi je suis esclave de la Loi. Ils m’en veulent pour avoir participé à la naissance de l’Union sacrée de la Nation avant d’intégrer la magistrature, où je veux me forger une nouvelle expérience. Cela dit, je trace ma route malgré cette guerre de leadership qu’ils me font. Je trouve même que mes fonctions actuelles de juge au Conseil d’État m’empêchent de faire plus. Une fois en dehors de cette juridiction, je mouillerais ma chemise pour faire élire le Président Félix Tshisekedi avec un score de 99% à Mongala”, a-t-il expliqué, ironisant même, parce que ses adversaires le surnomment “Léopold II”, de “confectionner la liste des candidats aux prochaines élections dans la Mongala”. Signe qu’il est prêt à faire feu de tout bois…
En réponse aux blâmes de déstabilisation des institutions provinciales formulées par les mêmes personnalités, Botakile a eu cette explication: “Je suis en bon terme avec la majorité de députés provinciaux. Je les écoute, ils m’écoutent. Mais je ne pousse personne et alors personne pour agir en âme et conscience, conformément aux textes qui régissent l’Assemblée provinciale de la Mongala. Tout comme je n’ai aucune influence, en tant que Juge, sur les décisions du Conseil d’État concernant la Mongala. Je me tiens d’ailleurs, par principe et au regard des textes, loin de tels dossiers. Affirmer le contraire, c’est même insulter ces institutions et leurs membres”.
Prié de s’expliquer sur les allégations de perception à son profit des taxes dues à la province, Botakile a botté en touche, se demandant qui il est pour s’arroger un tel pouvoir, rappelant à tous que si vraiment il existe des sociétés qui paieraient des taxes dues à l’État à l’individu Botakile, elles seraient contraintes de payer double.
Botakile a également tordu le cou aux accusations tendant à faire croire que le Premier président du Conseil d’État et lui-même se sont récemment organisés pour prendre la place de représentants personnels du Président de la République au sacre de l’évêque du diocèse de Lisala. “Premier président du Conseil d’État, le professeur Félix Vunduawe Tepemako est un Chef de corps. Sa présence à cette manifestation devait bousculer le protocole et le vice-Premier ministre à qui il n’a pas ravi la mission, était obligé de lui faire déférence. Ce sont des règles administratives que j’évoque et dont je suis otage. Mais au-delà de ces accusations infondées, c’est le monde drainé à notre descente à l’aéroport qui a fait des jaloux”.
Un groupe de sept ou huit députés et sénateurs de la Mongala a entrepris d’attaquer, dans les médias et les réseaux sociaux, un collègue élu, leur collègue Botakile. Sans aucune élégance, ce groupe minoritaire a récemment publié un brûlot contre Botakile avant de porter carrément plainte au Conseil supérieur de la Magistrature contre le professeur Félix Vunduawe et son directeur de Cabinet, laissant deviner le projet funeste de ses membres contre cette étoile.
Tino MABADA