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IXèmes Jeux de la Francophonie: la Sœur Mujing proteste contre l’absence de la sélection RD-congolaise de volley assis

Aux IXèmes Jeux de la Francophonie, prévus dès fin juillet 2023 à Kinshasa, la RD-Congo ne sera pas représentée dans la discipline de volleyball assis. De quoi piquer la colère de la sœur Liliane Mujing, réputée pour son combat en faveur de la promotion du handisport en RD-Congo. «C’est dommage et regrettable», a-t-elle dit lors d’un entretien avec la presse, alors qu’elle s’est battue bec et ongles pour former une équipe nationale compétitive. «Nos amis des autres pays de la Francophonie viendront jouer à Kinshasa pendant que nous-mêmes nous sommes absents. Pourtant, nous avons une équipe nationale compétitive, composée lors des derniers championnats nationaux. Cette équipe a été invitée aux compétitions internationales. Mais, pas ici chez nous», a-t-elle regretté. Au cours de cet entretien, la Sœur Liliane Mujing est revenue sur l’initiative de la création d’une fédération nationale de volley assis qui a fait du chemin. Entretien.

Comment vous est venue l’idée de créer la Fédération congolaise de volley assis -FECOVA-?

Nous avons adhéré à la Fédération internationale de volley assis depuis 10 ans en tant que Ligue handisport du Katanga -LHK. Nous ne pouvions plus continuer à répondre aux invitations de la fédération internationale en tant que ligue provinciale. Il fallait organiser réellement une fédération. Pendant qu’on installait le handisport dans d’autres provinces du pays, je pensais à la création d’une fédération. On ne pouvait pas aller partout avec la Ligue handisport du Katanga. Nous avons commencé par travailler sur les textes de la fédération: statuts, règlement intérieur, etc.

A quelle étape se trouve le processus de création de la FECOVA?

Au cours des premiers championnats nationaux, organisés en août dernier, nous avons concrétisé l’existence de la fédération avec la mise en place du comité de gestion et la légalisation de nos statuts. Nous avons écrit une lettre de demande d’agrément adressée au ministre des Sports. Nous avons obtenu les avis favorables de la division de l’éducation physique et du secrétariat général aux sports. Le secrétaire général a déjà préparé un projet d’arrêté envoyé au ministre des Sports. Nous attendons sa signature ainsi que l’agrément.

Quelles activités sont organisées par la FECOVA?

La FECOVA, en plus du volley assis, encadre également les malvoyants et les non-voyants qui jouent le goal-ball. Elle s’occupe de deux disciplines.Dans nos compétitions et formations, nous organisation des activités pour les deux disciplines.A l’heure actuelle, nous nous focalisons sur la formation des arbitres et des coachs. Les athlètes, nous en avons déjà.

Comment la FECOVA arrive-t-elle à financer ses activités?

C’est grâce aux partenaires qui nous font confiance vu les résultats réalisés.

Et le gouvernement?

Le gouvernement, jusque-là, ne fait rien. Nous avons introduit notre demande de fonds pour la participation au championnat mondial, sans suite jusqu’à présent. Les bailleurs de fonds nous ont dit que leur aide se limite aux compétitions nationales. Pour ce qui est des compétitions internationales, ils ont précisé que c’est l’affaire du gouvernement. Ma crainte est de ne pas participer à ce championnat si le gouvernement ne fait rien. Nous payons la contribution annuelle. Nous avons déjà payé les frais de confirmation de participation: 1.200€ pour chacune de deux versions -masculine et féminine. Il y a d’autres frais que nous devons encore payer.

Ma crainte, c’est aussi de perdre cet argent si le gouvernement ne fait rien comme ce fût le cas en 2017. Nous avions payé les frais de participation, de réservation d’hôtel et autres. Le gouvernement avait promis de rembourser et de financer notre participation. Rien n’a été décaissé et nous avions dû déclarer forfait en dernière minute. Pour cela, nous avions dû payer des pénalités au comité en plus de l’argent que le gouvernement n’a jamais remis. J’ai encore crainte cette fois.

Il y a pourtant un ministère dédié aux affaires des PVH

Jusque-là, la ministre ne m’a pas encore reçu. En décembre, j’ai été reçue par le ministre des Sports. Nous avons échangé sur ce sujet. Il a été favorable et m’a demandé notre budget. Je lui ai communiqué les dates et tous les détails du dossier.

Qu’attendez-vous du ministre des Sports?

J’attends du ministre des Sports, la signature de l’arrêté et le décaissement des fonds pour notre participation au prochain championnat international. La fédération internationale donne des échéances pour payer les différents frais. Si nous ne le faisons pas en temps utile, nous serons d’office éliminés.

Concrètement vous participez à quelle compétition?

Nous devons participer à deux compétitions qui sont vraies et concrètes. Il s’agit des championnats africains qui auront lieu au Ghana et les championnats mondiaux prévus en Egypte du 11 au 18 novembre 2023. Toutes les invitations et les détails de ces compétitions ont été transmis au ministre dans le dossier à sa possession.

Peut-on compter sur les volleyeurs assis de la RD-Congo aux IXèmes Jeux de la Francophonie à Kinshasa?

Malheureusement non. Récemment, je suis tombée sur une brochure des Jeux de la Francophonie et j’ai vu seulement l’athlétisme comme discipline de handisport pour la RD-Congo. Or, les disciplines de handisport les plus pratiquées sont le volley et le basket assis. Ces deux disciplines ne figurent malheureusement pas parmi celles retenues. J’ai dû échanger avec le responsable des Jeux. Il m’a dit que la liste des disciplines a été établie depuis 2019 avant son avènement, et qu’il ne sait pas le changer aujourd’hui. Ce qui est dommage.

Qu’avez-vous ressenti?

C’est dommage et regrettable. Nos amis des autres pays de la Francophonie viendront jouer à Kinshasa pendant que nous-mêmes nous sommes absents. Pourtant, nous avons une équipe nationale compétitive, composée lors des derniers championnats nationaux. Cette équipe a été invitée aux compétitions internationales. Mais, pas ici chez nous. En 2019, quand on élaborait les listes, nous existions déjà. Comment ils ont fait pour ne pas nous consulter? En 2019, nous avions déjà eu à organiser 7 éditions de championnat. Nous avions déjà une équipe qui a représenté le Congo deux fois aux championnats africains. Mais, chez nous-mêmes, nous ne savons pas participer. Ils ont établi cette liste de discipline en fonction de quoi? Sans orgueil, comment on peut parler de handisport au Congo sans me contacter?

Propos recueillis par LOI

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