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Grève à l’ESU : RAPUICO menace, Mohindo calme

Le Réseau des associations des professeurs des universités et instituts supérieurs -RAPUICO- a décidé, le jeudi 16 février, de reprendre la grève sèche et illimitée pour l’année académique 2022-2023. Et pour cause: le RAPUICO constate avec regret le non-respect du mot d’ordre du Chef de l’Etat au gouvernement de la République, lors de la 66ème Réunion du Conseil des ministres, le 26 août 2022. Ce mot d’ordre concernait l’exécution avec promptitude des engagements pris à Bibwa/Nsele.

Parmi les engagements, on peut citer les prévisions budgétaires, le paiement de la prime de recherche, le paiement du salaire de base, y compris la mécanisation de nouveaux docteurs. Un jour après l’entrée en vigueur de ces mouvements dans le sous-secteur de l’Enseignement supérieur et universitaire -ESU-, le sujet a figuré parmi les délibérations de la 87ème Réunion du Conseil des ministres qui s’est tenue vendredi 17 février sous la direction du Premier ministre, Jean Michel Sama Lukonde. Au départ, le chef du gouvernement a exprimé ses vives préoccupations face à la résurgence des mouvements de grève observés au niveau de l’ESU, après les appels de certains syndicats pour l’année académique 2022-2023.

Le Premier ministre Sama n’a pas manqué de déplorer cette décision qui, a-t-il souligné, intervient dans un contexte particulier, caractérisé par le processus de la mise en œuvre des accords de Nairobi et de Luanda pour le retour de la paix dans la partie Est de la RD-Congo. «Appelant les syndicalistes à leurs responsabilités, en cette période où le pays est confronté à une guerre d’agression, le Premier ministre a instruit le ministre en charge de l’Enseignement supérieur et universitaire, de renouer les pourparlers avec les syndicats et les chefs d’établissement et ce, avant la convocation de la Commission ministérielle», note le compte-rendu de la 87ème Réunion du Conseil des ministres ajoutant que c’est dans ce cadre qu’il convient de situer les échanges ouverts par le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention avec les différentes corporations de son secteur.

Il nous revient que sur cette instruction du chef du gouvernement, le patron de l’ESU Mohindo Nzangi a réuni vendredi autour de lui les responsables des établissements d’ESU de Kinshasa. Cadre choisi: l’ISP-Gombe. Après avoir fait l’état de lieux, quelques interlocuteurs du ministre Mohindo ont estimé que ce mouvement de grève illimité n’avait pas sa raison d’être pour le moment, à cause de la guerre d’agression à laquelle fait face la RD-Congo. Selon ces responsables de l’ESU, les syndicats et associations des professeurs devraient «suspendre les mouvements de grève conformément à la déclaration des responsables des organes d’administration du secteur rendue publique le 15 novembre 2022». En d’autres termes, soutiennent-ils, «à ce jour, la situation sécuritaire est encore plus préoccupante et incite donc à une plus grande préoccupation».

Par ailleurs, tout en reconnaissant le caractère constitutionnel du droit de grève, les chefs d’établissements ont plaidé pour le respect strict des textes légaux et règlementaires en la matière». Et de poursuivre que ces derniers doivent être connus et appliqués pour ne pas occasionner la perturbation des activités académiques. Pour sa part, le ministre de tutelle a réaffirmé le respect des engagements pris à Bibwa/Nsele par le gouvernement, tout en communiquant les prochaines attaques liées à chaque revendication. Ce à quoi les gestionnaires de l’ESU ont à leur tour réagi, en assurant les parents et les étudiants de leur engagement à organiser les activités académiques attendues.

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