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Fonction publique RD-congolaise: un décompte alarmant qui appelle à l’action

À l’occasion de la cérémonie de présentation des lauréats de la sixième promotion «Etienne Tshisekedi» de l’École nationale d’administration -ENA-, qui a eu lieu le 14 septembre 2021, en présence du Président de la République Félix Tshisekedi, le vice-Premier ministre et ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, a annoncé que la fonction publique est actuellement composée de 350.000 agents qui sont éligibles à la retraite; de 14.000 agents qui ont plus de 90 ans d’âge; de 256 agents qui ont une centaine d’années et dont le plus vieux a 110 ans.

Il faudrait ajouter à ce nombre impressionnant prêt à la retraite, des milliers d’agents fictifs qui gonflent inutilement le nombre de fonctionnaires et qui grugent malheureusement une bagatelle somme de 20 millions de dollars chaque mois, selon le même ministre, de la maigre enveloppe salariale destinée à la paie des agents publics.

Fort de ce constat dressé par le patron de l’Administration publique RD-congolaise, qui peut expliquer à lui seul de la moindre performance et de l’inefficacité de cette administration, il y a lieu de se demander qu’est-ce qu’attend le gouvernement pour mettre en place une réforme structurelle profonde, essentielle pour obtenir des prestations efficaces de services?

Il est essentiel de mettre en place une fonction publique efficace ayant un rendement élevé pour améliorer la responsabilisation, la gestion des dépenses publiques, l’imputabilité et la reddition des comptes.

En effet, une réforme structurelle profonde de l’Administration publique devra, non seulement permettre à l’État RD-congolais de moderniser son administration, de la rendre performante et capable d’exécuter efficacement les politiques et programmes gouvernementaux, mais cette réforme devra en plus permettre de renouveler et rajeunir la fonction publique en lui dotant de jeunes talentueux, triés sur le volet, qui ont la connaissance des rudiments de l’usage de l’outil informatique, nécessaire au jour d’aujourd’hui pour s’acquitter efficacement de leurs responsabilités.

Une telle administration publique doit nécessairement reposer sur des procédures rationnelles et forcément sur l’usage de l’outil informatique, en vue d’assurer efficacement la prestation des politiques et des programmes gouvernementaux, mais aussi pour assurer une surveillance efficace ainsi qu’une imputabilité et une transparence accrues de la conduite des agents publics de l’État et faciliter le contrôle rigoureux de la masse salariale.

La RD-Congo a grandement besoin d’une administration publique efficace pour administrer effectivement ce pays-continent et permettre à l’État d’exercer pleinement ses prérogatives sur toute l’étendue du territoire national.

Nous espérons que le ministre Lihau qui a eu le courage de dénoncer publiquement le détournement de plus de 20 millions de dollars chaque mois, et ce, depuis des nombreuses années pour le paiement des agents fictifs; lui qui présente encore des chiffres alarmants d’une fonction publique remplie des agents publics normalement prêts à la retraite mais qui continuent de gonfler le nombre des fonctionnaires sans forcément être apte à travailler efficacement, aura le même courage politique de sortir des sentiers battus pour faire des réformes profondes afin de doter l’État RD-congolais à la fois d’une administration publique moderne et d’une fonction publique efficace et professionnelle.

Isidore KWANDJA NGEMBO

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