
À la faveur d’une récente intervention au Conseil de sécurité, le Représentant congolais exhume et brandit la liste -dressée par l’ancien patron de l’ANR- de combattants du mouvement terroriste non éligibles à l’intégration au sein des FARDC…
Le mouvement terroriste estampillé M23 a tout d’un revenant. En 2013, ce groupe armé pro Rwanda avait été défait par les FARDC. Nombre de ses officiers déclarés non éligibles à l’intégration au sein de l’Armée congolaise. Ce travail de salubrité sécuritaire porte la signature d’un homme: Kalev Mutondo.
Si en homme de l’ombre, l’administrateur général de l’ANR n’a jamais exhibé ses nombreux hauts faits, son mérite vient d’être reconnu depuis le saint des saints de l’ONU qu’est le conseil de sécurité. Au cours de la réunion de mercredi 29 juin, l’ambassadeur-représentant permanent de la République Démocratique du Congo à l’ONU a brandi la note de Kalev Mutondo adressée, en date du 16 septembre 2013, au patron de la MONUSCO. Ce document était intitulé: «liste de commandants, assimilés et hommes de troupes du M23 non éligibles à l’intégration au sein des FARDC».
L’expertise de Kalev reconnue
Toujours d’actualité, le travail abattu par l’ancien numéro 1 de l’ANR s’avère précieux dans la nécessaire disqualification des «rebelles» des ténors radiés de FARDC pour quantité de motifs objectifs allant du récidivisme à la commission des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et autres viols.
L’expertise de Kalev éclaire donc d’un jour nouveau le «fameux dossier-piège» de l’intégration du M23, cheval de bataille du Rwanda et de tous les sponsors des agressions répétitives de la République Démocratique du Congo. Grâce à la note documentée de l’ancien patron des Services, Kinshasa a pu démonter l’argumentaire spécieux de Kigali et alliés.
C’est donc ici le lieu de souligner que la propension à la politique de la tabula rasa est contre-productive. Un Etat vaut par sa capacité à fructifier ses acquis et non à jeter à la poubelle les avancées d’hier. Rétrospectivement, on réalise que le travail de l’AG Kalev sera décisif dans la disqualification définitive du M23 du champ militaire ou tout simplement officiel en République Démocratique du Congo. La note démontre par ailleurs le cordon ombilical qui continue à lier les combattants de ce mouvement au Rwanda et plus particulièrement à l’Armée rwandaise.
Le mérite du Représentant permanent de la République Démocratique du Congo auprès des Nations-Unies est d’avoir fait sien le sacro-saint principe de la continuité de l’Etat.
Au demeurant, dans des circonstances comme celles que la République Démocratique du Congo traverse en ce moment, il est même indiqué que toute l’expertise nationale en matière sécuritaire notamment soit mise à contribution. Pour avoir eu à gérer avec efficacité «le cas M23» Kalev Mutondo s’impose comme une personne-ressource que le Gouvernement peut consulter utilement.
Si l’administration Fatshi avait considéré les différents actes de décès du M23 se trouvant dans les archives toutes récentes -l’oxymore est à sa place-, il n’aurait pas pris d’engagements avec un «cadavre» ! Les ordonnances de révocation de l’Armée nationale, les arrêts de justice disqualifiant ad vitam aeternam le M23 existent bel et bien, confie un analyste.
Pour rappel, comprenant 78 personnes sur un total de 1700 éléments, cette note reprenait tous les «cas tristement emblématiques» comme l’ex-Général Bosco Ntaganda, les ex-Colonels Sultani Makenga-le même-, Innocent Kayina, Antoine Manzi, Albert Kahasha, Bernard Byamungu, Innocent Zimurinda…
Dans sa note, l’AG Kalev évoquait les raisons pertinentes de la non intégration de ces commandants, assimilés et hommes de troupes dans l’Armée régulière. Il s’agissait, premièrement, de la radiation déjà actée de FARDC par décision du Gouvernement ou de la Justice.
Secundo, ces combattants s’étaient rendus coupables du récidivisme dans la participation à des rébellions successives.
Tertio, ils se sont illustrés dans la commission des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité y compris le recrutement des enfants soldats. Ces crimes étaient doublés de viols et violences sexuelles ainsi que d’implication active dans l’exploitation illicite des ressources naturelles de la République Démocratique du Congo.
Avec FDA