Lundi 3 décembre, le Front commun pour le Congo -FCC- s’est confié à la presse. Son coordonnateur, Néhémie Mwilanya Wilondja, directeur de Cabinet du Président de la République, et les autres membres du comité stratégique ont donné leur position quant à l’évolution du processus électoral en cours qu’ils ont jugée positive. Le FCC s’est dit également satisfait de l’entame de la campagne électorale de son candidat Président Emmanuel Ramazani Shadary, évoquant les adhésions de la population à son programme dans les zones géographiques de l’ex-Katanga où il a déjà battu campagne. La plateforme présidentielle a remercié son autorité morale, Joseph Kabila qui a, dans sa ténacité à la démocratie, rendu possible cette étape qui pourra conduire à l’alternance démocratique en RD-Congo. Pour finir, le FCC a condamné les propos du candidat Président de Lamuka, Martin Fayulu, qui a, dans une interview accordée à «RFI», déclaré: «ne permettez à personne d’organiser les élections avec les machines à voter». Des propos que le FCC a qualifiés d’incitation à la révolte populaire et à l’insurrection le 23 décembre prochain. «C’est totalement antidémocratique et cela suppose qu’ils veulent exercer des violences ce jour-là. Nous n’allons pas accepter cela. Nous en appelons au gouvernement pour sécuriser le processus électoral», a lancé Mwilanya. Et Henri Mova de poursuivre: «nous ne pouvons pas laisser des troublions qui ont reçu mission à Genève d’empêcher la tenue des élections. Tout le monde est avisé, l’Etat veille au grain».
Selon Néhémie Mwilanya, en ce moment, l’appréciation du FCC sur l’évolution du processus électoral est positive. «Le FCC est satisfait de l’entame de cette dernière ligne droite de la campagne électorale. Il remercie son autorité morale Joseph Kabila qui a, dans sa ténacité à la démocratie, rendu possible cette étape qui pourra conduire à l’alternance démocratique dans ce pays. Le FCC se dit également satisfait de la manière dont son candidat Président, Emmanuel Ramazani Shadary, a engagé la bataille démocratique depuis le lancement de la campagne électorale. L’évaluation faite de son passage dans les 4 provinces de l’ex-Katanga a montré qu’il y a une forte adhésion à son programme», a-t-il dit à la presse à Kinshasa. Puis: «nous appelons les électeurs qui sont dans d’autres zones géographiques d’adhérer au programme du candidat Président n°13 et de pouvoir aussi donner leurs voix aux candidats à la députation nationale et provinciale en vue de donner une majorité confortable au nouveau Président qui est notre candidat une fois élu, quand la population ira aux urnes».
Ici, les sociétaires du FCC ont largement communiqué sur la démarche menée par Martin Fayulu Madidi, candidat Président de la plateforme Lamuka. Dans une interview accordée à «RFI», Fayulu a lancé: «ne permettez à personne d’organiser les élections avec les machines à voter». Le FCC est monté au créneau. «Nous manifestons toute notre désapprobation en dénonçant et en condamnant les menaces qui pèsent sur le processus électoral, visant à détruire et à anéantir les efforts de toute une nation pour que notre peuple ne puisse pas s’autodéterminer le 23 décembre. Une menace qui est proférée par certains candidats Président dont celui de la plateforme Lamuka. Les propos tenus à cet effet sont inadmissibles et nous en appelons au pouvoir public pour qu’il puisse renforcer la sécurisation du processus électoral. Nous en appelons aussi à la responsabilité du concerné lui-même et de son organisation», a déclaré Mwilanya. Selon lui, cette attitude relève de la démarche qui a commencé en dehors du pays, notamment à Genève en Suisse. «Qu’ils se rappellent qu’ils sont des RD-Congolais. Il n’y a pas de grand pays que le Congo pour nous. Nous voulons une fête de démocratie le 23 décembre. Que tous ceux qui participent à ce processus soient encouragés à aller jusqu’au bout et selon les règles de jeu posées par aussi bien par le constituant, le législateur que le pouvoir organisateur», a-t-il renchéri. Puis: «ils pouvaient dire que nous n’irons pas aux élections avec la machine à voter, c’est leur droit le plus légitime. Mais parce que tu ne veux pas de cette machine, tu appelles la population à boycotter les élections et à bloquer le déploiement de matériels de la CENI et empêcher que les élections ne puissent se tenir le 23 décembre, c’est totalement antidémocratique et cela suppose qu’ils veulent exercer des violences ce jour-là. Nous n’allons pas accepter cela. Nous en appelons au gouvernement pour sécuriser le processus, car c’est dans ses attributions». Et de prévenir: «le processus électoral est sous le coup de la loi et les règles de la République. Tous ceux qui enfreignent la loi électorale, les autres lois subséquentes ainsi que les règlements dans le pays sont passibles des sanctions prévues par ces mêmes textes».
Un pion de Genève pour troubler la tenue des élections
Henri Mova Sakanyi, membre du Comité stratégique du FCC et vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et sécurité, a appuyé les dires du coordonnateur Néhémie Mwilanya. «En un mot comme en mille, nous condamnons les propos irresponsables de ceux qui s’adonnent à dire n’importe quoi, croyant attirer l’attention parce qu’il n’y a pas de stratégies de gagner les élections et ont de stratégies pour empêcher la tenue de ces mêmes élections. Nous en sommes au 3ème cycle d’élections consécutif. Ces cycles qui se sont suivis avec loin de violences possibles», a-t-il souligné. Selon lui, cette fois-ci, le Chef de l’Etat va passer le bâton de commandement à celui que le peuple aura choisi. «Vous n’allez pas nous empêcher de vivre ce moment là. Un Chef d’Etat, de son propre gré, accepte de céder sa place et un autre arrive d’une manière démocratique. Et ça va continuer. Nous devons avoir aussi un ancien Chef d’Etat. On ne peut pas venir perturber le processus parce qu’il y a une transition à négocier», a regretté Mova. Il a noté que les dispositions sécuritaires sont telles que les déclarations irresponsables de certains candidats de l’Opposition, pour ceux qui croient perturber le processus le jour du scrutin devraient appeler une action forte de la part des pouvoirs publics pour que ce processus ne soit pas dérangé. «La question des élections relève du rôle régalienne de l’Etat. Mais si on en a confié la matérialisation à une structure autonome comme la CENI, le caractère de service public n’en est pas moins présent. Il faut donc rappeler aux uns et aux autres qu’on peut être tenu pour responsable des violations graves de la loi en jouant avec le jeu», a-t-il précisé. Et de prévenir: «tout n’est pas permis même en processus électoral. On ne peut pas inciter à la haine, à l’insurrection, à la révolte, il y a des infractions qui existent. Les politiques RD-congolais ont pris la licence de croire que quand on est politique, on est immunisé de toutes poursuites. Non». Puis: «vous incitez le peuple à la révolte, vous détruisez du matériel de la République, vous dérangez un processus politique, vous en paierez le prix. Le gouvernement RD-congolais a tout un plan de sécurisation du processus électoral. Parce que les esprits sont surchauffés, nous aussi nous faisons accroitre la cote d’alerte sur le plan sécuritaire pour que tout RD-Congolais ne voie pas sa vie entravée du fait du processus électoral». Pour Mova, s’il y a de l’irresponsabilité dans le discours des hommes politiques, l’Etat est dans l’obligation de le freiner. «Nous ne pouvons pas laisser des troublions qui ont reçu mission à Genève d’empêcher la tenue des élections. Tout le monde est avisé, l’Etat veille au grain», a-t-il prévenu.
Octave MUKENDI