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Planter les armes dans des propriétés de Katumbi pour l’écarter de la présidentielle de 2023: médias et journalistes avaient écrit et décrit le scénario depuis décembre 2022

Des journalistes et des médias avaient alerté, depuis décembre dernier, sur un plan consistant à monter un «faux procès contre Katumbi afin de l’écarter de la course à la présidentielle». Ce plan, avaient-ils révélé, prévoyait d’envoyer «des gens aller poser des armes dans la concession du candidat Katumbi, pour ensuite les récupérer et créer un procès». Six mois plus tard, ce plan est mis en exécution. Jeudi, les résidences de Katumbi et de son conseiller spécial, Salomon Kalonda, ont été perquisitionnées.

Moïse Katumbi fait-il l’objet d’une conspiration aux accents politiciens? D’aucuns sont tentés de répondre par l’affirmative au regard des derniers événements survenus sur la scène politique depuis la marche de l’Opposition du 20 mai dernier à Kinshasa, dont certains ont été évoqués par les médias depuis décembre 2022. La mise en exécution de ce plan de conspiration, ponctuée de répression violente des manifestants, de restriction des mouvements des opposants et autres actions anti-démocratie, a pris une autre tournure fin mai quand Salomon Kalonda, un des plus proches collaborateurs de Katumbi, a violemment été cueilli, sous la barbe de son leader, par des éléments des renseignements militaires.

Ces derniers, à la faveur d’une conférence de presse tenue lundi 5 juin 2023, ont annoncé que le conseiller spécial de Katumbi est inculpé d’«incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline, d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de détention illégale d’armes». Son objectif serait de «renverser le régime actuel en RD-Congo par tous les moyens et d’y installer un ressortissant katangais». Quatre jours plus tard, des éléments des renseignements militaires ont procédé à la perquisition des résidences de Moïse Katumbi à Kinshasa et de Salomon Kalonda à Lubumbashi.

«A la résidence de Katumbi à Kinshasa, en son absence, ils ont effectué une perquisition sans même ses avocats. Ils ont pris une voisine comme témoin. La perquisition à la résidence est terminée, rien n’a été trouvé. Ils voulaient que la voisine signe le document de la perquisition mais elle a insisté pour qu’ils laissent également une copie du document de la perquisition. Ils ont refusé de le faire. Donc, la voisine n’a rien signé», a révélé, le jeudi 8 juin 2023, Michaël Tshibangu, un autre conseiller du leader d’Ensemble pour la République, via Twitter.

Consécutivement à ce tweet, un journaliste, pas de moindre, s’est tout de suite rappelé d’un tweet posté par son confrère, Stève Wembi, fin décembre dernier, alertant sur un «faux procès contre Katumbi afin de l’écarter de la course à la présidentielle».

«Katumbi dans le viseur de la sécurité»

«Le candidat Moïse Katumbi est dans le viseur de la sécurité. Une perquisition est envisagée dans ses différentes concessions pour vérifier s’il y a cache-d’armes. Le but est de l’éloigner de la course présidentielle», avait-il posté, citant un haut responsable RD-congolais comme source. Wembi, dans la foulée, avait révélé que «des gens comptent aller poser des armes dans la concession du candidat Katumbi, pour ensuite les récupérer et créer un procès pour empêcher la candidature de Moïse Katumbi aux prochaines élections».

Quelques semaines avant ce tweet, Wembi a eu des ennuis avec l’Agence nationale des renseignements -ANR. Les deux faits seraient-ils liés? Nul ne saurait le dire à ce stade. Toutefois, son information a été corroborée par un autre journaliste, réputé crédible, Stanis Bujakera. «Nous sommes au courant des plans en cours dans le camp du pouvoir pour cacher des armes dans les concessions du candidat Katumbi et ainsi l’accuser de planifier un coup d’État ou la sécession du Katanga et ce, dans le but de l’éloigner de la course présidentielle», avait-il fait savoir.

Et de marteler: «le pouvoir tient à tout prix à créer un procès contre Katumbi pour empêcher sa candidature aux prochaines élections présidentielles». Les tweets de Bujakera et Wembi ont été corroborés un jour plus tard par «Ouragan.cd» qui a titré: «Des caches d’armes pour écarter Katumbi de la présidentielles».

Dans cette publication, ce média en ligne a affirmé que le plan du régime Tshisekedi est de «précipiter l’arrestation de Katumbi suivie d’une lourde condamnation sous une retransmission en direct à la télévision publique… sans possibilité de faire appel». Ainsi, a poursuivi ce média, la «menace» que représente le leader d’Ensemble pour la République sera «écartée», balisant de ce fait la voie de la victoire de l’Union sacrée de la nation -USN- aux prochaines élections quasi-générales de décembre prochain. Et le média de Jeanric Umande de se demander: «Pourquoi Katumbi fait-il si peur au pouvoir?».

Cette question est au cœur des débats politiques aussi bien sur les plateaux de télévision que dans des salons huppés, depuis le départ du chairman de l’USN, l’annonce de sa candidature à la prochaine présidentielle et la démission des cadres de son parti du gouvernement. La «peur de Katumbi» a redonné vie à une proposition de Loi, dont l’adoption rendrait invalide la candidature du président du TP Mazembe, écartée lors de la session de mars 2022 mais relancée un an plus tard. La relance de cette Loi, à la base d’une levée de boucliers au sein de la société, n’aura pas produit les effets escomptés. Ce qui a, estime-t-on, conduit à la mise en exécution du plan de conspiration contre Moïse Katumbi.

KISUNGU KAS

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