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Elections: Kinshasa, Luanda et Bruxelles divisés

Entre Kinshasa, Angola et Bruxelles, le ton monte. L’organisation des élections prévues le 23 décembre prochain continue à opposer la RD-Congo et ses partenaires d’Afrique et d’Europe. Dans un communiqué conjoint signé à Luanda le 11 septembre, Manuel Domingos Augusto, ministre des Relations extérieures de la République d’Angola, Didier Reynders, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Royaume de Belgique, «ont exprimé leur soutien à la résolution des problèmes et des conflits qui continuent d’affecter de nombreux pays et peuples du continent africain» dont la RD-Congo. Ils ont appelé à l’inclusivité des élections en RD-Congo « pour arriver à un résultat accepté par toutes les parties et à une stabilisation durable en RD-Congo». Ces propos sont qualifiés d’ingérence dans les affaires intérieures de la RD-Congo. Léonard She Okitundu, vice-premier ministre RD-congolais des Affaires étrangères l’a dit dans une mise au point publiée mercredi 12 septembre.          
 
L’organisation des élections en RD-Congo continue à apposer le gouvernement et ses partenaires africains et européens. Kinshasa ne diffère pas les attitudes affichées par ses partenaires vis-à-vis du processus électoral en cours. «Le gouvernement de la République Démocratique du Congo est surpris par des déclarations intempestives de certaines autorités étrangères relatives au processus électoral en RD-Congo et appelant au  prétendu «dialogue» avec l’Opposition politique», s’est exprimé She Okitundu dans une mise au point publiée mercredi 12 septembre.  Puis: «tout en relevant que le processus électoral en cours se déroule conformément à la constitution de la République Démocratique du Congo ainsi qu’à l’Accord politique global du 31 décembre 2016, le Gouvernement tient à réitérer fermement son refus  de toute ingérence en la matière  tant de la part des Pays voisins que des autres partenaires bilatéraux».
Pui encore: «le gouvernement n’acceptera d’autant plus aucune interférence à cet égard que ce qu’on ne se  permet pas dans d’autres pays en vertu des obligations découlant du Droit international en général et de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques en particulier, ne saurait a fortiori être toléré en République Démocratique du Congo». Conséquence: «Aussi, le Gouvernement congolais ne peut-il s’abstenir de dénoncer avec véhémence l’agitation injustifiable de certains Gouvernement  des pays voisins, agissant avec la connivence d’autres partenaires, autour de cette question de souveraineté tout en les invitants instamment à la stricte observance de leurs engagements internationaux», a précisé She Okitundu. Allusion faite au communiqué conjoint signé en Angola un jour avant, soit le 11 septembre.
Selon ce communiqué, « à l’invitation de Manuel Domingos Augusto, ministre des Relations extérieures de la République d’Angola, Didier Reynders, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Royaume de Belgique, a effectué une visite officielle en République d’Angola les 10 et 11 septembre 2018».
Et de préciser: «cette visite vient concrétiser la volonté de la Belgique et de l’Angola de renforcer leur partenariat stratégique dans tous les domaines et d’entretenir une concertation étroite sur les enjeux de sécurité régionale», annonçant que «durant sa visite, Didier Reynders a été reçu en audience par Son Excellence João Manuel Gonçalves Lourenço, Président de la République d’Angola». Au menu de la visité : renforcement des relations bilatérales entre Luanda et Bruxelles, mais aussi la situation politique qui prévaut en Afrique centrale et australe.   «Les deux ministres ont exprimé leur soutien à la résolution des problèmes et des conflits qui continuent d’affecter de nombreux pays et peuples du continent africain, ayant analysé la situation en République démocratique du Congo -RDC-Congo-, au Burundi et dans le golfe de Guinée. Ils sont convenus de se concerter régulièrement sur ces questions, également en vue de la participation belge au Conseil de sécurité des Nations Unies en 2019 et 2020», a souligné ledit communiqué. Puis: «En ce qui concerne la situation en RD-Congo en particulier, ils ont réitéré l’importance d’un processus véritablement inclusif qui puisse aboutir à des élections crédibles, libres et transparentes le 23 décembre 2018, conformément à l’Accord de la Saint-Sylvestre et au calendrier électoral approuvé à cette fin, facteurs indispensables pour arriver à un résultat accepté par toutes les parties et à une stabilisation durable en RD-Congo». Ce qui a provoqué la colère de Kinshasa, qui a décidé de financer seul le processus électoral sans appui de l’extérieur.
Octave MUKENDI     

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