
Les rideaux se sont refermés lundi dernier sur la XIIème Conférence diplomatique tenue à Kinshasa du samedi 26 au lundi 28 février 2022. Les participants ont formulé 93 recommandations et résolutions en vue de mettre en branle la diplomatie RD-congolaise à travers le monde. A la clôture des travaux, Christophe Lutundula Apala pen’Apala, a évoqué 5 leçons à tirer de ces assises, notant que la tâche a été accomplie, certes, mais la mission à poursuivre est immense et complexe comme en témoigne le volume des recommandations formulées. «Réaliser l’ambition légitime du Chef de l’État, Son Excellence, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, de hisser la RD-Congo au niveau des pays prospères qui comptent sur l’échiquier international, exige de l’audace à la limite de la témérité, de l’abnégation du soldat, des moyens importants, de la patience d’orfèvre et un travail de titan qui s’inscrit dans la durée et fait du temps son allié. C’est la première leçonà tirer de trois jours des discussions empruntes d’esprit critique et d’amour de la patrie», a-t-il dit.
De deux, la tenue de la XIIème Conférence a été nécessaire et d’une opportunité singulière pour permettre aux acteurs de la diplomatie RD-congolaise de se parler, de se requinquer et de consolider les passerelles indispensables entre eux, gages de l’efficacité et de l’efficience de la politique extérieure de la République. «Le ministère des Affaires étrangères renouvelle toute sa gratitude au Président de la République d’avoir bien voulu la parrainer et au gouvernement conduit par le premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, d’avoir mis à sa disposition les ressources nécessaires à cet effet», a déclaré Christophe Lutundula.
De trois, le patron de la diplomatie a noté qu’incontestablement, il manquait aux professionnels un éclairage pour mieux comprendre la démarche, les initiatives et actions du Chef de l’État ainsi que du gouvernement dans les relations avec les partenaires extérieurs bi et multilatéraux. «Soyez rassuré que vos enseignements, interpellations, exhortations et directives ont été bien assimilés par les diplomates et autres fonctionnaires qui forment la chaîne de commandement et d’exécution de la diplomatie RD-congolaise», a-t-il lancé à l’endroit du Chef de l’Etat.
De quatre, les diplomates sont conscients de l’exigence d’un engagement fort d’agir. «Nous nous engageons à travailler de toutes nos forces pour redorer l’image de notre pays à l’étranger et de ses représentations diplomatiques et consulaires», a rassuré Lutundula.
Et de cinq, enfin, c’est lanécessité de soutien. «Aucune action diplomatique ne peut produire les résultats escomptés si elle ne bénéficie du soutien politique du Président de la République et du Parlement ainsi que du soutien matériel du gouvernement. Soutien aussi des opérateurs économiques, créateurs des richesses et des emplois. En sus des initiatives et projets publics, le dynamisme et la créativité des opérateurs économiques sont parmi les conditions sine qua non d’une matérialisation fructueuse des accords de coopération et des partenariats conclus avec les autres États, les organismes internationaux et les investisseurs privés», a-t-il souligné.
Pour Lutundula, la RD-Congo retarderait son développement économique et social, s’il se privait des contributions de ses partenaires extérieurs étatiques et non étatiques en termes d’apport des capitaux frais et d’appuis budgétaires pour réaliser ses projets d’investissements et les réformes administratives dont elle a besoin, et optimiser l’exploitation de ses ressources naturelles. «Quoiqu’il en soit, on ne peut pas être partenaire avec soi-même», a-t-il conclu.
Que dire d’autre encore? Il reste maintenant à tout faire
Clôturant les assises de Kinshasa au nom du Président de la République et étant rassuré de l’avenir de la diplomatie RD-congolaise, le premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a apprécié la pertinence des recommandations issues de la 12ème Conférence diplomatique sur le thème: «La diplomatie au service du développement de la RD-Congo et de la paix». «Je voudrais vous livrer les mots prévus à votre intention à l’occasion de la clôture de cette 12ème Conférence diplomatique», a-t-il dit aux participants, précisant: «Je viens de suivre attentivement le rapport des travaux de la 12ème Conférence diplomatique. J’apprécie beaucoup la pertinence des recommandations faites et leur conformité à ma vision en matière de politique extérieure de la République démocratique du Congo ainsi qu’aux options fondamentales sur lesquelles elle repose. La rigueur de l’analyse et la profondeur des réflexions des conférenciers me rassurent sur l’avenir de notre diplomatie. Nous devons les en féliciter sincèrement».
Puis: «C’est autant dire que cette conférence est venue à point nommé et nous ouvre des perspectives heureuses à travers la feuille de route des actions et réformes proposées, qui devront effectivement mettre notre diplomatie au service du développement de notre pays et de la région des Grands Lacs».
Puis encore: «A présent, le grand défi à relever est celui de la mise en œuvre des conclusions de la 12ème Conférence diplomatique. A ce sujet, je demande à tous les ministères qui interviennent dans le champ des relations extérieures de notre pays, plus spécialement le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le ministère de l’Intégration régionale et de la Francophonie, le ministère du Commerce extérieur, le ministère des Finances, les service spécialisés, le ministère de l’Intérieur, le ministère du Plan, et le ministère de la Défense de tirer chacun de la feuille de route globale adoptée, la part qui le concerne et de le mettre en application sans tarder».
Le Chef de l’Etat dit connaitre les difficultés du secteur diplomatique. «Le succès de l’action de notre diplomatie est la résultante de l’action conjuguée et harmonisée de tous ces ministères. Étant entendu que celui des Affaires étrangères demeure le carrefour et le passage obligé des relations extérieures du pays. Mesdames et messieurs les ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques de la RD-Congo, je connais les difficultés que vous rencontrerez dans l’exercice de vos fonctions. Comme cela était dit dans le discours d’ouverture, je veillerai personnellement à ce que le gouvernement de la République mette à votre disposition des moyens conséquents pour vous permettre d’accomplir les missions qui vous sont confiées. Et je sais que le gouvernement que je dirige assumera ses responsabilités quant à ce», a-t-il martelé.
Et d’ajouter: «je vous demande de briller par des propositions, initiatives et actions pour augmenter le nombre d’entreprises exportatrices des produits nationaux et le flux de nos échanges avec nos partenaires de manière à équilibrer nos balances commerciales et des paiements respectifs. Je vous enjoints de vous lever comme un seul homme pour assurer le rayonnement ainsi que le redressement de l’économie nationale. Les réformes économiques mises en œuvre par le gouvernement devront être vulgarisées partout à l’extérieur afin d’attirer les investisseurs et d’accroître le volume des capitaux étrangers placés dans notre pays».
Son appel est pressant. «Considérez-vous, désormais, comme des ambassadeurs du développement de la République démocratique du Congo. Par ailleurs, je vous lance un appel pressant à tous, au nom de l’intérêt supérieur de la nation, pour contribuer par la mobilisation de la Communauté internationale partout où vous vous trouverez afin d’obtenir la restauration de la paix et de la sécurité dans l’Est du pays écumé par les groupes armés et autres terroristes qui martyrisent les RD-Congolais et pillent notre pays depuis plus de deux décennies. Ne nous faisons pas d’illusion. Sans la paix ni la sécurité, il n’y a pas de développement et surtout pas de développement durable».
Octave MUKENDI