Il y a des signaux qui ne trompent pas. Le climat politique en RD-Congo s’est crispé ces dernières semaines avec la restriction de l’espace politique. Marche de l’Opposition réprimée, sit-in perturbé, opposants détenus… la liste n’est pas exhaustive. Devant cette atmosphère délétère, un chroniqueur politique a décidé de lancer un appel au Président Félix-Antoine Tshisekedi.
Dans une vidéo postée sur ses réseaux sociaux, Omer Nsongo die Lema, seul chroniqueur politique à «avoir vécu dans sa chair, dans son âme et dans son esprit l’alternance symbolisée par l’investiture du nouveau Président le 24 janvier 2019», a rappelé le long combat de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- en faveur «de la démocratie, des droits de l’homme et de l’Etat de droit».
Fondée en 1982, ce parti a fonctionné durant 8 ans dans la clandestinité en raison du régime du parti unique dans l’ex-Zaïre jusqu’à la proclamation du pluralisme politique le 24 avril 1990. «Durant 29 ans, ce parti a été l’âme de l’Opposition. L’UDPS a symbolisé le combat de la démocratie, des droits de l’homme et de l’Etat de droit», a d’abord contextualisé le journaliste et chroniqueur politique Omer Nsongo. «Il n’y a pas meilleurs chantiers pour l’UDPS que les chantiers des droits de l’Homme, de la démocratie et de l’Etat de droit», a-t-il ensuite souligné.
Dans son message, Omer Nsongo a regretté les récents écarts du pouvoir actuel qui rappellent le déclin de régimes passés. «En 1997, j’ai vu l’AFDL arriver. J’ai aussi vu ce régime se défaire. En 2001, j’ai vu l’arrivée de Joseph Kabila, j’ai vu comment ce régime a été fait et j’ai aussi vu comment ce régime s’est défait. En 2019, j’ai vu arriver Félix-Antoine Tshisekedi, je vois comment ce régime se fait. Souffrez que je ne dise comment ce régime va se terminer, parce qu’il est en place. J’ai vu sous Mobutu en 1990 et 1997, sous Kabila père et fils, comment l’Occident réagissait par des communiqués à chaque manifestation de l’Opposition réprimée», a alerté celui qui a fini par découvrir le mode d’emploi de l’Opposition.
«L’Occident s’en prenait à Mobutu et aux Kabila parce qu’il estimait que le gouvernement détenait les instruments du pouvoir: police, armée, justice…», a-t-il fait remarquer. Pour lui, le Président Félix-Antoine Tshisekedi doit vite rectifier le tir car, étant déjà sur la ligne de mire de l’Occident avec «le même type de messages envoyés autrefois à Mobutu et aux Kabila».
Omer Nsongo a finalement exhorté le Chef de l’Etat en ces termes: «Attention, il n’y a quelque chose qui ne va pas. Dès lors que vous incarnez ces chantiers là, vous devez l’assumez. Il ne faudrait pas vous laisser piéger par des boutefeux, vous avez un devoir de redevabilité vis-à-vis du peuple RD-congolais. Si vous réussissez cette prouesse, vous en sortirez plus grand». Le 20 mai, Moïse Katumbi a tenu des propos presque similaires après l’usage «des gaz lacrymogènes» et «des balles réelles» pour réprimer la marche de l’Opposition, rappelant le combat qu’ils ont mené ensemble dans l’Opposition contre Kabila pour «libérer le peuple de la misère». Pour Katumbi, la répression pouvait venir de tout le monde mais pas de Tshisekedi.