Alain Daniel Shekomba, un des candidats à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018, souhaite que le processus électoral puisse se tenir de la plus belle manière afin que la RD-Congo, pour la première fois de son histoire, procède à une passation démocratique du pouvoir politique. Pour arriver à ce résultat, il propose, dans une lettre ouverte rendue publique le 9 septembre 2018 et adressée à tous autres candidats présidents, une rencontre, avant la fin du mois d’octobre, entre tous les compétiteurs à l’élection présidentielle. But: examiner ensemble les questions entachant la crédibilité du processus électoral, dont la machine à voter. «Je propose donc une rencontre entre tous les candidats à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018, pour discuter de la question afin qu’ensemble nous puissions discuter avec le bureau de la Commission électorale nationale indépendante sur l’usage de cet outil», suggère Alain Daniel Shekomba, dans sa lettre ouverte. Ce candidat président fait remarquer que l’usage de la machine à voter qui divise profondément la société, entache la crédibilité du processus électoral. Outre la problématique de la machine à voter, Shekomba pense que cette rencontre va permettre à tous les candidats présidents d’évaluer également à fond certaines autres questions qui risquent, si l’on n’y prend garde, de provoquer le chaos en RD-Congo. «Chose que personne d’entre nous ne souhaite car nous sommes tous attachés à la paix et au bien-être de notre peuple qui a trop souffert des affres de la guerre», souligne-t-il.
«Une bonne organisation des élections présuppose un consensus minimum…»
«Il est clair que l’organisation des élections acceptées par tous dans le contexte spatio-temporel de la RD-Congo comporte des véritables défis. Au-delà des contingences matérielles vous serez bien d’accord avec nous que l’un des défis majeurs se situe au niveau du rapport que les acteurs politiques engagés dans la joute électorale entretiennent avec la CENI, avec la machine à voter comme point d’achoppement», indique Alain Daniel Shekomba, dans une autre lettre écrite à Corneille Nangaa, président de la CENI, le 7 septembre 2018, lui sollicitant l’organisation d’un débat sans exclusive sur la machine à voter. A son avis, une bonne organisation des élections présuppose un consensus minimum dans le chef des différents acteurs quant à la procédure et aux outils. Or, avise-t-il, il tombe sous les sens que la machine à voter est entrain de devenir une «pomme de discorde» et donc un véritable casius beli dans l’environnement délétère qui est celui de la RD-Congo. Pour ce candidat président, personne de bon sens ne voudrait endosser la responsabilité du désastre que peut générer son refus catégorique en termes de délai supplémentaire ou tension sociale. «Tout observateur avisé constatera que la suspicion que soulève la machine à voter est en partie causée par une connaissance incomplète de cet outil de la nouvelle technologie», souligne Shekomba. Et de signifier: «comme l’indique mon curriculum vitae, j’ai une expérience dans le domaine que j’aimerai mettre au service de la République dans le cadre d’un débat public sans exclusive sur la machine à voter». Pour lui, il s’agira d’une rencontre ouvert à tous, experts y compris au cours de laquelle, non seulement toutes les questions seront posées et toutes les réponses données mais en plus, tous les tests possibles seront faits par qui voudra à condition de s’enregistrer au préalable. Et cela se fera en direct de la télévision publique de manière à ce qu’au terme de ce débat public et que si toutes les vertus de la machine à voter sont confirmées, plus personne n’aura plus le droit d’y revenir au risque d’être taxé d’anti patriotique.
Alain Daniel Shekomba promet de présenter à Nangaa de manière plus détaillée cette initiative citoyenne pour des élections apaisées. Il salue le travail remarquable réalisé jusque à ce jour par la CENI en vue de l’organisation des échéances électorales le 23 décembre 2018. «Si Corneille Nangaa réussit à organiser des élections libres, démocratiques et transparentes, il aura ainsi réussi à inscrire son nom en lettres d’or au panthéon de la RD-Congo», conclut Shekomba. Ci-dessous, la lettre ouverte adressée aux candidats présidents et celle écrite au président de la CENI.
Christian BUTSILA
Lettre ouverte de Alain Daniel Shekomba aux candidats présidents de la République à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018, pour examiner ensemble les questions qui entachent la crédibilité du processus électoral, dont la machine à voter
Chers candidats présidents de la République, je salue votre engagement patriotique dans le processus électoral en cours.
Ma plus grande préoccupation est que ce processus puisse se tenir de la plus belle manière afin que la République démocratique du Congo, pour la première fois de son histoire, procède à une passation démocratique du pouvoir.
Cela suppose donc que les compétiteurs que sont les candidats présidents de la République aient une confiance dans le processus électoral en cours.
Or cela n’est pas le cas si j’en juge aux déclarations officielles des uns et des autres.
L’usage de la machine à voter qui divise profondément notre société, entache la crédibilité du processus électoral.
Je propose donc une rencontre entre tous les candidats à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018, pour discuter de la question afin qu’ensemble nous puissions discuter avec le bureau de la Commission électorale nationale indépendante sur l’usage de cet outil.
Outre la problématique de la machine à voter, cette rencontre va nous permettre aussi d’évaluer à fond certaines autres questions qui risquent, si l’on n’y prend garde, de provoquer le chaos dans notre pays. Chose que personne d’entre nous ne souhaite car nous sommes tous attachés à la paix et au bien-être de notre peuple qui a trop souffert des affres de la guerre.
Ainsi, je souhaite que nous nous concertions avant la fin du mois d’octobre 2018.
Mes salutations patriotiques.
Fait à Kinshasa, le 09 septembre 2018
Alain Daniel SHEKOMBA
Candidat président de la République