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CENI: l’urgence est la mise en place des animateurs plutôt que la réforme, selon le Panel des experts de la Société civile

Le Panel des experts de la Société civile est monté au créneau pour faire entendre sa voix au sujet de la désignation du successeur de Corneille Nangaa à la tête de la Commission électorale nationale indépendante -CENI. Pour ces experts, il faut procéder avec «urgence» à la mise en place de nouveaux animateurs de la CENI. Ils motivent leur point de vue par le souci de «rassurer le peuple sur la relance du processus électoral» et de «dégager un état des lieux actualisé devant sortir les priorités à prendre en charge dans les réformes à réaliser».

«La mise en place de nouveaux animateurs de la CENI n’est pas à confondre avec la volonté de la réforme électorale à envisager mais plutôt et surtout un signal fort de l’engagement des autorités du pays à répondre aux impératifs légaux», a soutenu le Panel des experts de la Société civile dans une correspondance adressée à la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, à qui il demande de «faire aboutir le processus de désignation des animateurs» de la CENI conformément à l’article 10 de la loi organique portant organisation et fonctionnement de cette institution d’appui à la démocratie.

«Les diverses rivalités constatées dans l’expression des ambitions des uns et des autres au sein de différentes composantes de la Société civile ne peuvent pas être suspensives du processus de redynamisation de la CENI», affirme-t-il. Et de faire valoir: «la léthargie dans le processus électoral risque de servir aux forces obscures dont l’agenda déstabilisateur de la RD-Congo qui se révèle à travers les agitations et les velléités actuelles exprimées par certains acteurs sociaux et politiques qui, sans doute, vont briser l’élan acquis de la régularité du cycle électoral dans notre pays». Le Panel des experts de la Société civile est consterné de constater que des voix se lèvent pour subordonner le remplacement des animateurs actuels de la CENI au lancement des réformes comme si celles-ci résument en elles seules l’ensemble du processus électoral. De l’avis de cette structure de la Société civile, cela donne l’impression qu’il s’agit d’une exigence légale préalable à la mise en place de nouveaux animateurs de la CENI alors qu’il n’en est pas le cas.

Aux chantres de la réforme de la Centrale électorale, le Panel des experts de la Société civile oppose cette observation: «le contexte actuel de la pandémie de Covid-19 qui impose des mesures exceptionnelles n’offre pas un environnement propice et serein pour des réformes majeures devant impacter sur le cadre juridique, légal et politique en matière électorale». S’entêter à prioriser les réformes en lieu et place du remplacement de l’équipe Nangaa, c’est faire courir au pays «le risque d’engager des réformes précipitées qui pourraient générer plus de problèmes que de solutions».

Laurent OMBA

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