«C’est beaucoup mieux d’aller vers les Objectifs de développement durable -ODD- qui demandent un partenariat gagnant-gagnant qui ne laisse pas le pays bénéficiaire dans le statut de bénéficiaire éternel», a expliqué la ministre d’Etat en charge de l’Environnement et Développement durable
La ministre d’Etat en charge de l’Environnement et Développement durable, Eve Bazaiba, a réagi, la semaine dernière au cours d’une émission de nos confrères d’«Environews», par rapport à l’intervention de l’Initiative de la forêt d’Afrique centrale -CAFI- en RD-Congo ainsi qu’au quota de 5% du budget accordé par le gouvernement au ministère de l’Environnement. Eve Bazaiba s’est félicitée des avancées déjà enregistrées en RD-Congo dans le cadre du partenariat avec CAFI, mais elle propose le changement d’approche. «En RD-Congo, il y a aujourd’hui des avancées significatives mais je propose qu’il y ait un changement d’approche. Parce que CAFI a été créée pour avoir un groupe de bailleurs pour faire des dons, des appuis, financer la gestion durable des forêts d’Afrique centrale en vue de lutter contre les différents moteurs de déforestation et leur donner l’alternative crédible; c’est-à-dire en même temps protéger les forêts et améliorer la qualité de vie de la population. Bref, c’est beaucoup mieux d’aller vers les Objectifs de développement durable -ODD- qui demandent un partenariat gagnant-gagnant qui ne laisse pas le pays bénéficiaire dans le statut de bénéficiaire éternel», a expliqué la ministre d’Etat en charge de l’Environnement et Développement durable. Pour elle, la RD-Congo regorge énormément de potentialités incommensurables que l’on peut transformer en des richesses qui vont aider à les réinjecter dans les projets d’atténuation de la déforestation. «Au lieu que les pays de la CAFI puissent mobiliser les fonds de leurs contribuables, il faut plutôt demander aux entreprises privées qui évoluent chez eux et qui ont parfois des succursales en RD-Congo, de venir acheter le crédit-carbone. Ces ressources nous permettraient d’avoir des moyens souverains afin d’aller vers nos priorités. Et pour le cas de la RD-Congo, en dehors de la protection des forêts, nous avons d’autres priorités relatives notamment à la paix dans l’Est, à la lutte contre la pauvreté et la faim», a-t-elle indiqué. Parlant de la mobilisation des ressources au niveau interne, la ministre d’Etat en charge de l’Environnement a expliqué la méthodologie employée par son ministère. «Nous avons commencé par donner un cadre légal et institutionnel. Nous avons amendé la Loi portant principes fondamentaux de la protection de l’environnement, dans laquelle nous avons mis la nouvelle donne qui n’avait jamais existé. Il s’agit de la donne climat, de la donne CDN où nous avons pris l’engagement de limiter les émissions de CO2 dans notre économie. La mobilisation interne des ressources passe aussi par l’option actuelle de la transformation locale de tout ce qu’il y a comme ressources naturelles, allant de produits forestiers jusqu’aux ressources minières pour promouvoir l’industrie extractive-transformation locale», a fait savoir Eve Bazaiba. Toujours dans ce registre de mobilisation des ressources à l’interne, la ministre d’Etat a également évoqué la collaboration étroite avec les privés en leur demandant un effort de plus dans la conscientisation pour payer la taxe carbone et la taxe d’écho-redevance. En outre, quant au quota de 5% de budget accordé par le gouvernement au secteur de l’environnement en RD-Congo, Eve Bazaiba a rassuré que ce budget est suffisant pour faire face aux problèmes liés à la protection de l’environnement. «L’environnement est une institution de mobilisation des recettes. C’est une assiette fiscale. On nous a donné ce petit budget pour nous pousser à mobiliser plus de recettes», a-t-elle souligné. Ministre d’Etat en charge de l’Environnement et Développement durable, Eve Bazaiba était à la tête d’une forte délégation des RD-Congolais à Oslo en Norvège, où elle a pris part, la semaine dernière, à la grande conférence de deux jours sur les forêts tropicales du monde.