Le ministre d’Etat en charge de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale, Lambert Matuku Memas, a présidé lundi 29 avril à Mbuji-Mayi, la cérémonie de mise en service de nouveaux bâtiments ultramodernes de l’INPP/Kasaï-Oriental. La manifestation s’est déroulée en présence de l’ambassadeur du Japon en RD-Congo, Hiroshi Karube, des représentants du Président de la République, du ministre d’Etat en charge du Plan, de la Banque africaine de développement -BAD-, du gouverneur intérimaire du Kasaï-Oriental et des membres du Conseil d’administration de l’Institut national de préparation professionnel -INPP.
C’est une réalisation de grande ampleur concrétisée grâce à 3.330.936 USD de don du gouvernement japonais dans le cadre des Fonds de contrepartie Kinshasa-Tokyo pour l’érection des édifices et à une aide non remboursable de la Banque africaine de développement -BAD- à l’Institut national de préparation professionnelle -INPP- chiffrée à 6.183.341,19 USD pour l’achat des équipements scientifiques des laboratoires et ateliers, les meilleurs de toutes les provinces. La construction et l’équipement de ces nouveaux bâtiments, soit un bâtiment de 3 niveaux dédiés aux bureaux administratifs et salles de formation, et deux édifices destinés à abriter les ateliers ainsi que des salles de cours, participent à ouvrir la ville de Mbuji-Mayi à la modernité, et restent un des grands projets multilatéraux jamais réalisés en faveur de l’INPP dans le cadre du programme de modernisation des infrastructures de formation professionnelle en RD-Congo. Le bâtiment administratif, le plus moderne de la ville, abrite une salle polyvalente, une réception, un dispensaire, des laboratoires et des salles de cours…
La partie atelier compte des ateliers électricité, froid et climatisation, hydraulique pneumatique, télécommunication, génie civile et bâtiment, automatismes industriels, fabrique mécanique, fabrique auto ainsi que soudage et chaudronnerie. Selon la fiche technique fournie par le ministère du Plan, «ces bâtiments sont équipés d’un groupe électrogène d’une capacité de 250 KVA et d’une cabine électrique/transformateur de 630 KVA pour une meilleure connexion au réseau électrique de la SNEL capable de supporter non seulement la charge des équipements, mais également apporter une solution à l’épineux problème de surcharge électrique et délestage dans le secteur».
La politique managériale de l’INPP
Le Kasaï-Oriental passe actuellement pour la province la plus délaissée et la plus pauvre de la République malgré l’exploitation de ses réserves de diamant par l’opérateur public MIBA et la société privée SACIM. Hier accrochés à l’exploitation artisanale de cette matière précieuse, les jeunes désœuvrés, menacés par l’absence d’emploi et donc le chômage, sont guettés par la marginalisation sociale et se livrent à la délinquance s’ils n’ont pas les moyens de se permettre l’exode vers Kinshasa, Lubumbashi ou Kolwezi pour se livrer à la débrouille. La nouvelle politique managériale de l’INPP aide à rectifier le tir. Maurice Tshikuya et son staff ont élaboré des politiques réalistes et efficaces de modernisation des infrastructures, de formation et d’emploi des jeunes mais aussi de la société entière. Grâce à sa vision technocratique, l’INPP aide le gouvernement de la République à lutter contre la pauvreté par la valorisation des ressources humaines. Il intensifie la formation professionnelle des jeunes dans diverses filières en vue d’attirer le maximum d’investisseurs dans la région d’une part et, d’autre part, préparer les personnes dans la fleur de l’âge à l’entreprenariat. «Malgré les conflits qu’a connus cette région du Grand Kasaï, j’ose croire que les jeunes vont contribuer avec joie et espoir à la concrétisation d’une société paisible et stable, en s’adonnant à la formation professionnelle à l’INPP, au lieu de recourir désespérément à la violence», a souhaité l’ambassadeur du Japon en RD-Congo, Hiroshi Karube. Rappelant que le renforcement des ressources humaines fait non seulement partie des domaines prioritaires de la coopération japonaise en RD-Congo, le diplomate a indiqué que le projet réalisé à Mbuji-Mayi, après ceux de Kinshasa et Lubumbashi, «a pour finalité la création de nouveaux emplois à travers la formation professionnelle».
L’ambassadeur du Japon fier du dévouement de Tshikuya
Hiroshi Karube a surtout exprimé toute sa gratitude à l’Administrateur Directeur général de l’INPP, Maurice Tshikuya, pour son dévouement et sa contribution à la promotion de la formation des ressources humaines et à la vulgarisation de la philosophie et de la culture professionnelle japonaise. Il a également remercié le ministère du Plan pour la bonne gestion des fonds de contrepartie ayant permis la réalisation du projet de l’INPP/Kasaï-Oriental.
A en croire Tshikuya, le gouvernement de la République fait de l’emploi des jeunes ainsi que de la réduction de la pauvreté les enjeux de son mandat. De son côté, l’INPP s’affaire à assurer la formation professionnelle et l’encadrement des jeunes en vue de déverser une main-d’œuvre qualifiée sur le marché. Tshikuya a rappelé que le programme de modernisation des directions provinciales et des centres de formation professionnelle de l’INPP répond au triple souci du développement du capital humain, de transformation de l’homme en agent de développement et de transfert des compétences.
Et ce crack du management ne fait pas dans la dentelle. Sous sa direction, l’INPP est passé de 9 à 39 centres de formation avec des effectifs de 45.000 jeunes formés chaque année, dans plus ou moins 50 domaines. Outre la coopération japonaise et la BAD, il a aussi pu séduire l’Agence française de développement -AFD.
YA KAKESA