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Aux Affaires sociales, controverse autour du contrat d’amodiation de la Concession Cafes

Des lanceurs d’alerte font part d’une spoliation camouflée et parlent d’une somme de 500.000 dollars empochée par le ministre en charge du secteur… Des proches de Modeste Mutinga démentent, affirmant qu’il s’agit bel et bien d’un contrat d’amodiation négocié avec une firme indienne et autorisé par le gouvernement. Cette dernière va construire et équiper des bâtiments qu’elle va céder aux Affaires sociales après deux décennies…

Négocié et conclu avec une firme indienne, un contrat d’amodiation de la Concession Cafes, une propriété du ministère des Affaires sociales et humanitaires, fait polémique. Un collectif de lanceurs d’alerte crie à la spoliation camouflée de ce site situé au croisement des avenues Bangala et Kasavubu, commune de Ngaliema, pointant d’un doigt accusateur Modeste Mutinga, le ministre en charge de ce portefeuille.

“Ces derniers temps, il est devenu coutume dans notre pays, surtout à Kinshasa, d’assister impuissants à la spoliation du patrimoine de l’Etat sous le fallacieux label de contrat d’amodiation ou quelque chose d’analogue. La pratique en question ressemble vraiment à un sport auquel s’adonnent à cœur joie bon nombre d’autorités publiques comme si elles en rivalisaient d’ardeurs. Triste! Avant d’évoluer à ce propos, il faudrait que l’opinion sache la signification du concept amodiation. Il s’agit de la location d’une terre moyennant une prestation périodique en nature ou en argent versée par l’amodiataire.

Et étant devenue courante, avons-nous dit, cette manigance, en ce qui concerne le patrimoine de l’Etat, aurait été bénéfique si l’argent généré rentrait entièrement ou même en partie dans la caisse du Trésor public. Malheureusement et par abus du pouvoir, cela n’est pas le cas. Beaucoup de représentants de l’Etat s’y compromettent. Le ministre Mutinga n’est pas en reste. Sans avoir mis les gants, il vient d’empocher en toute arrogance plus de 500.000 USD provenant du contrat tout à fait lugubre signé avec une importante société de la place”, fait savoir le collectif dans un document remis à la presse.

Puis: “La convention en question porte sur la concession CAFES appartenant à son ministère et qui y organisait le Foyer social dans la commune de Ngaliema. Ces installations étaient données en partie et depuis longtemps en location à l’Association nationale des éducateurs sociaux -ANES Congo- qu’il a délogée sans motif apparent que de se satisfaire à coup d’argent provenant du nouveau venu. Le bâtiment est situé au croisement des avenues Bangala et Kasa-vubu, non loin de l’ancien camp Mobile en allant vers Kintambo magasin”.

À en croire le collectif qui charge Mutinga, “le nouveau locataire y entasse déjà et le plus rapidement possible d’importantes tonnes de matériaux”.

Les auteurs de l’alerte affirment que le plus écœurant dans ce dossier est le fait que le ministre Mutinga, une des personnalités politiques de première heure de la démocratie dans notre pays sur qui le peuple fondait son espoir pour entamer le processus d’avancement vers le progrès, puisse se compromettre de cette façon en exploitant la population.

“Cette concession, gratuitement spoliée au profit d’une personne, aurait servi tôt ou tard à loger certains services de ce ministère”, pensent-ils, demandant à
l’IGF, à la Police judiciaire de faire de mener des investigations à ce sujet. “Les faits sont encore frais”, insistent-ils.

Des proches du ministre Mutinga rejettent ces accusations jugées infondées, assurant qu’il n’y a pas à paniquer ou ameuter l’opinion, expliquant qu’il s’agit d’un contrat d’amodiation d’une durée de 20 ans négocié avec une firme indienne avec l’autorisation du gouvernement. “Cette dernière va construire et équiper des bâtiments qu’elle va céder aux Affaires sociales après deux décennies”, ajoutent-ils non sans dire que s’agissant d’un contrat de ce type, aucun sous n’a été versé en contrepartie. Mais les lanceurs d’alerte sont revenus à la charge soutenant que le Premier ministre n’est pas au courant de ce dossier, se demandant dans quel état pourraient se trouver des meubles après 20 ans d’usage.

Mercredi et ce vendredi, les rencontres prévues avec le ministre pour la version officielle du Cabinet n’ont pu avoir lieu.

Gradi LUYILA

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