Au dernier jour du 15ème Sommet des BRICS qui se tient à Johannesburg en Afrique du Sud et avant la déclaration conjointe sanctionnant la fin de ces assises, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, est intervenu, le jeudi 24 août 2023, devant les Chefs d’État et de gouvernement membres de cette organisation et des pays invités, pour prononcer le discours de la RD-Congo, au nom du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Le chef du gouvernement RD-congolais a, premièrement, dans son allocution, salué «l’optimisme» qui caractérise les cinq membres des BRICS à affronter les problèmes qui se posent actuellement à l’humanité.
«Ce Sommet s’inscrit dans la dynamique du changement du paradigme macro-économique et géopolitique du monde et place nos États respectifs devant leur responsabilité de trouver des solutions appropriées aux grands défis qui se posent à l’humanité, à l’instar de la pandémie à Covid-19, du changement climatique, de l’atteinte des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030, de la transition énergétique et de la biodiversité. Face à toutes ces réalités, il y a lieu de relever que d’Ekaterinbourg en Russie en 2009 à Johannesburg en Afrique du Sud en 2023, il y a certes un pas qui a été franchi, notamment celui de l’existence de la Banque de développement et d’un Fonds commun des réserves de change des BRICS afin de consolider l’optimisme à affronter les problèmes qui se posent à l’humanité», a-t-il déclaré.
Puis: «Le partenariat pour une croissance mutuelle accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif». Dans son allocution, Sama Lukonde a invité les BRICS à capitaliser particulièrement les atouts de la RD-Congo face aux défis qui se posent à l’humanité. «Au regard de cette avancée et devant apporter sa contribution à cet édifice, la RD-Congo, qui affronte les défis d’une guerre d’agression injuste dans sa partie Est, vient à ce Sommet comme «pays-solution». Pays-solution en ce que la RD-Congo dispose d’un potentiel et des atouts qui constituent un apport indéniable aux défis que je venais d’énumérer», a-t-il souligné, énumérant en passant les potentialités de la RD-Congo qui font de ce géant au centre de l’Afrique un pays incontournable tant dans la transition énergétique que dans la lutte contre le changement climatique.
Selon lui, grâce à son étendue, la RD-Congo est un vaste territoire de 2.345.410 Km2 disposant de 80 millions d’hectares des terres arables utiles au développement de grands projets agricoles. Le Congo-Kinshasa héberge une main d’œuvre de plus de 50 millions des jeunes. «Sur le plan des écosystèmes, elle dispose d’un massif forestier protecteur de la couche d’ozone d’environ 155,5 millions d’hectares, soit 10% des forêts tropicales de la planète et plus de 60% des forêts du Bassin du Congo, en plus d’importantes réserves des écosystèmes naturels de la planète, les tourbières de plus de 30 gigatonnes de dioxyde de carbone», a démontré le Premier ministre Sama Lukonde.
Il a également indiqué que «sa faune et sa flore, classent la RD-Congo en 5ème position de puissance mondiale en termes de biodiversité». Selon ses propres dires, concernant l’énergie, la RD-Congo dispose d’un potentiel photovoltaïque estimé à 70.000 mégawatt grâce à son exposition naturelle sous la ligne de l’Équateur. «Et pour ce qui est de la réponse au déficit énergétique, le pays de Lumumba a un important potentiel énergétique d’environ 37% du potentiel africain et 6% du potentiel mondial et est capable de fournir plus de 100.000 mégawatt grâce à son barrage hydroélectrique d’Inga», a affirmé Sama Lukonde.
En rapport avec la transition énergétique, la RD-Congo détient plus de 60% de la production mondiale du cobalt. Outre le lithium qui est assez connu, la RD-Congo regorge d’autres minerais critiques qui entrent dans la fabrication des batteries et des piles à hydrogène et dont la demande augmente sans cesse pendant cette ère des énergies renouvelables. C’est fort de toutes ces potentialités que le Premier ministre a conclu son discours: «Au regard de tous ces atouts, j’aimerais bien attirer l’attention de tous à plus d’engagement financier dans les programmes destinés aux domaines cités, mais spécifiquement à ceux orientés vers nos centres semi-urbains et villages concernés par la transition énergétique et qui implique la protection de l’environnement. L’évaluation des potentialités dont regorge mon pays m’amène à affirmer son caractère de pays solution car, les investissements souhaités et attendus et qui s’inscrivent dans un cadre de coopération multilatérale gagnant-gagnant permettront au monde d’affronter les défis qui se posent à lui sans heurts».
Au menu de ce 15ème Sommet, l’élargissement à de nouveaux membres du bloc de pays émergents. Les BRICS revendiquent notamment une croissance accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif. Six autres nouveaux membres viennent d’être intégrés lors de ce sommet.