On en sait un peu plus désormais sur le nombre de personnes accusées y compris les griefs retenus à leur charge dans l’affaire du coup d’Etat manqué dans la nuit du 18 au 19 mai dernier. En effet, le procès des assaillants impliqués dans lesdits événements a démarré le vendredi 7 juin dernier à la prison militaire de Ndolo. Cette première audience qui a été exclusivement consacrée à l’identification des prévenus par la vérification de leurs identités, a également été mise à profit par le Tribunal de la garnison militaire de Kinshasa/Gombe afin de signifier aux 51 prévenus les griefs retenus à leur charge.
Ainsi, ce libellé de griefs, assorti des peines requises par le Ministère public, s’est déroulé en deux temps, selon la méthode adoptée par le Tribunal militaire. Pour le premier groupe, constitué de 41 prévenus, le Ministère public a retenu 6 chefs d’accusation. Il s’agit de l’attentat, le terrorisme, le meurtre, la tentative d’assassinat, l’association des malfaiteurs et, enfin, la détection illégale d’armes. S’agissant des peines requises, celles-ci vont de 20 ans de servitude pénale principale jusqu’à la peine de mort et ce, selon le cas.
Pour le deuxième groupe, constitué de 10 prévenus, ces derniers répondront de l’association des malfaiteurs et du financement du terrorisme. L’on retiendra que ces prévenus dans l’affaire du coup d’Etat manqué et de la tentative de l’assassinat de Vital Kamerhe, actuellement président de l’Assemblée nationale, auraient pu être au nombre de 53, n’eût été le décès des deux d’entre eux, le jour même des événements. Bien plus, l’identification de ces présumés coupables a pu révéler que, parmi eux, il n’y a pas que de RD-Congolais, mais aussi des sujets d’autres nationalités.
Notamment des sujets belge, britannique, canadien, mais aussi américain. Il faut dire que parmi les Américains se trouve Marcel Malanga, fils de Christian Malanga abattu dans la nuit du18 au 19 mars lors des faits. A cela s’ajoute que quatre femmes font partie de la bande incriminée. Le point culminant de cette première audience aura été le signifié des peines aux accusés par le président du Tribunal militaire, qui a fait l’effet d’une bombe dans le camp des accusés.
L’accusation prête à en découdre avec le collectif de la défense
Avant de lever la séance, le juge président a annoncé la prochaine audience pour le samedi 8 juin à 9 heures. Si cette date a fait le bonheur du Ministère public qui s’est dit prêt à en découdre avec les avocats de la défense, tel n’a pas été l’avis de la partie défenderesse. Parlant au nom de ses collègues, maître Richard Bondo a sollicité auprès du Tribunal un délai d’un mois, question pour tous les avocats de s’imprégner des dossiers de leurs clients.
Car, selon la défense, les prévenus n’ont pas bénéficié de l’assistance de leurs avocats à l’étape préliminaire. Ce à quoi s’est énergétiquement opposé l’accusation, soutenant sans ambages que «si maître Bondo n’a pas été là, les avocats étaient là et ont assisté leurs clients». Au bout du compte, le Tribunal, comme pour couper la poire en deux, a renvoyé l’audience suivante au vendredi 14 juin prochain, insistant que ce délai est amplement suffisant pour les avocats, en vue de s’imprégner, comme il se doit, des dossiers de leurs clients.