Déchu de son poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale lundi 25 mai, le président a.ide l’UDPS rattrapé par le courrier du ministère de l’Intérieur qui révoque le mandat spécial lui décerné en vue d’assumer l’intérim du chef du parti
Le mandat spécial par lequel le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi a désigné Jean-Marc Kabund pour assurer son intérim à la tête de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS/Tshisekedi- n’a aucune valeur légale ni statutaire. La confirmation vient du ministère de l’Intérieur qui s’est prononcé par rapport au conflit de leadership qui règne au sein du parti du feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba. En réponse à une requête en conformité du secrétaire général de l’UDPS/Tshisekedi, Augustin Kabuya, datée du 20 mai dernier, le secrétaire général au ministère de l’Intérieur en charge des relations avec les partis politiques vient de rejeter les arguments de ce dernier tendant à justifier la situation de fait qui se vit à la tête du parti depuis 16 mois, et cela en violation de la loi, des statuts et du règlement intérieur de ce parti politique. Dans sa correspondance, Boniface OkendeBongereconnaît la seule prééminence de la Convention démocratique du parti -CDP- en cette circonstance pour organiser la transition vers ce congrès extraordinaire.Du coup, le déchu du bureau de l’Assemblée nationale ne peut plus se faire passer pour le président a.i du parti présidentiel.
Tous les actes posés par Jean-Marc Kabund dans ses fonctions de président a.i de l’UDPS/Tshisekedi sont nuls et de nul effet. Pour cause, selon l’administration du ministère de l’Intérieur qui vient de se prononcer sur le conflit qui divise ce parti au pouvoir, le mandat spécial qui confiait à Jean-Marc Kabund la présidence ad intérim du parti n’a aucune valeur légale ni réglementaire, et cette fonction n’a jamais existé parmi les organes du parti. Dans sa correspondance au SG de l’UDPS/Tshisekedi, Augustin Kabuya, le secrétaire général au ministère de l’Intérieur en charge des relations avec les partis politiquesreconnaît la seule prééminence de la Convention démocratique du parti -CDP- en cette circonstance de vacation de poste à la tête de l’UDPS/Tshisekedi pour organiser la transition vers le congrès extraordinaire. Boniface OkendeBonge rappelle à Kabuyatoutes les correspondances qui ont reconnu la régularité des statuts du parti et du règlement intérieur. Ceci en appui à la loi pour signifier que ce sont là les seuls documents qui peuvent organiser la gestion du parti, en ce compris la situation de vacance à sa tête. En clair, la vice-primature de l’Intérieur tranche et coupe court: «le mandat spécial qui confiait à Jean-Marc Kabund la présidence ad intérim du parti n’a aucune valeur légale ni réglementaire. Cette fonction n’a jamais existé parmi les organes de l’UDPS». Du coup, le déchu du bureau de l’Assemblée nationale ne peut plus se faire passer pour le Président a.i du parti présidentiel.
Le document présenté comme étant un avis de conformité n’est qu’un accusé de réception
«Je suis surpris de trouver en annexe de votre lettre la photocopie du mandat spécial donné à l’honorable Jean-Marc Kabund-a-Kabund aux fins d’assurer l’intérim du président de l’UDPS Tshisekedi», écrit le SG Boniface Okende, qui précise que ce mandat a été signé en date du 22 janvier 2019 et notarié le 25 janvier de la même année «sans le déclarer au ministère de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières comme l’exigent les dispositions de l’article 17 de la loi n°04/4002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques. Alors que, renseigne-t-il, le second alinéa de cet article 17 stipule: «tout changement dans la direction ou l’administration du parti et toute modification de ses statuts doivent, dans le mois qui suit, faire l’objet de déclaration au ministère de l’Intérieur». Chose qui n’a pas été faite. Car, depuis l’indisponibilité définitive de Félix Tshisekedi, le ministère de tutelle dit n’avoir souvenance d’aucune modification régulièrement notifiée auprès de ses services compétents. Le SG Okendeva encore plus loin en évoquant un troisième alinéa du même article: «le ministère ayant les Affaires intérieurs dans ses attributions rejette toute modification non conforme aux dispositions de la présente loi. Les dispositions statutaires modifiées sont publiées au Journal officiel». En définitive, l’administration de l’Intérieur recommande à Augustin Kabuya à se conformer aux dispositions des textes statutaires, réglementaires et organiques qui régissent l’UDPS/Tshisekedi et dont les dernières modifications publiées au Journal officiel remontent au 25 janvier 2013.
Jacquemain Shabani réconforté
Ancien secrétaire général de l’UDPS/Tshisekdi, président du CEP/UDPS, JacquemainShabani a vite réagi à la lettre du secrétaire général aux relations avec les partis politiques.Soutenant la position de l’administration du ministère de l’Intérieur, il invite Jean-Marc Kabund à tirer les conséquences de la décision du ministère de l’Intérieur sur son mandat à la tête de l’UDPS. Pour Jacquemain Shabani, cette décision le réconforte et il espère que le camp de Jean-Marc Kabund va comprendre. «Nous, ça nous réconforte et on espère que les amis vont comprendre et se rendre compte que le ridicule ne fait pas du bien à un grand parti comme celui-là surtout qu’il est aujourd’hui au pouvoir et que l’on a tous à fournir des efforts pour qu’on nous respecte, en respectant nous-mêmes nos statuts et lois de la République», a-t-il déclaré.Pour rappel, le 22 janvier 2019, Félix Tshisekedi alors Président de l’UDPS, avait signé un mandat spécial, confiant à Jean-Marc Kabund, alors secrétaire général, «toutes les prérogatives reconnues au président du parti jusqu’à la fin de son indisponibilité».Kabund avait, par la suite, désigné Augustin Kabuya pour le remplacer au poste de secrétaire général. Ce remaniement suscite jusqu’à présent des remous au sein du parti. Plusieurs cadres dont la majorité de membres du «Collectif sauvons l’UDPS» avaient dénoncé la violation des statuts du parti, à l’instar de l’ancien secrétaire général de l’UDPS, Jacquemin Shabani, et le député national Paul Tshilumbu.
Olitho KAHUNGU
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