ActualitésDossier à la UneNation

Réduction du nombre des membres du gouvernement: Lokondo suggère, Fatshi concède

Les RD-Congolais tenaient à fêter l’indépendance de la République, le 30 juin, avec un nouveau gouvernement. Mais l’attente risque de se  faire encore longue. Très longue même surtout que cette équipe est attendue depuis le 20 mai dernier, date de la nomination du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Et pour cause, la proposition de la coalition Front commun pour le Congo – Cap pour le changement -FCC-CACH- de mettre en place une équipe de 65 membres serait rejetée à la Cité de l’Union africaine. Selon le journal Le Potentiel, paru le jeudi 27 juin, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, s’opposerait à l’idée d’un gouvernement éléphantesque. Le Chef de l’Etat tient à s’inscrire dans la ligne droite du changement qu’il a toujours prôné. Des sources bien informées de la Cité de l’Union africaine rassurent que Fatshi ne partage pas le format arrêté à Mbuela Lodge à Kisantu dans le Kongo central. La position du Chef de l’Etat rejoint pratiquement celle du député Henri Thomas Lokondo, le premier à réagir contre la formule de 65 postes. Le cri d’alarme de l’élu de Mbandaka est bien arrivé au sommet de l’Etat. En réalité, dans sa réaction, Lokondo a prodigué des conseils pour la mise en place d’un gouvernement réaliste. Sans peur d’être contredit, le Chef de l’Etat, à travers son opposition au format de Kisantu, a bien concédé aux propositions de Lokondo. Voilà des conseils qui ont porté des fruits. En fait, le réélu de la ville chef-lieu de la province de l’Equateur n’avait pas attendu pour réagir à la sauce de la coalition FCC-CACH qui proposait 65 membres. Acteur politique, qui a toujours agi sans état d’âme, Lokondo avait conseillé d’avoir un gouvernement de 40 membres, estimant que le format proposé était éléphantesque. «C’est la 1ère fois depuis l’indépendance de la RD-Congo d’avoir un gouvernement gravement éléphantesque. Si je me trompe, on m’en excusera», avait-il déclaré dans les médias de Kinshasa.

L’élu de Mbandaka avait jugé budgétivore une équipe de cette taille. «Avoir 65 ministres dans un gouvernement, cela présage déjà l’inefficacité qui va le caractériser», avait conseillé sans attendre le député Henri-Thomas Lokondo Yoka. Le réélu de la ville de Mbandaka ne partageait pas l’avis de la coalition FCC-CACH dans la mise en place du futur gouvernement. «C’est incroyable pour un pays qui a des difficultés d’ordre économique et financier évident», avait-il souligné. Pendant plusieurs exercices budgétaires, avait-il expliqué, on a eu à démontrer avec le concours de la Cour des comptes que dans l’exécution des budgets, les dépenses de fonctionnement des institutions, particulièrement celles de l’Exécutif dépassaient largement les dépenses d’investissement.

Dans sa réaction, le député Henri-Thomas Lokondo n’avait pas mis des gants pour proposer des solutions. Pour lui, il y a nécessité de réduire sensiblement le train de vie de l’Etat comme tout le monde le dit et l’exemple doit venir des gouvernants. «Si nous avons un gouvernement de 65 membres, avec un budget qui ne sera pas à court terme sensiblement augmenté, nous resterons dans la continuité de la satisfaction des appétits politiciens. Et cela va brouiller la volonté politique d’engager le pays dans la voie du développement. Il faut ramener les choses dans leur juste dimension. Un gouvernement de 40 personnes dans le contexte actuel pourrait suffire», avait proposé Lokondo. Et d’ajouter: «quand on est homme d’Etat, on ne doit pas faire plaisir à tout le monde et à tout moment. Sinon, ça serait vraiment la consécration de l’image du partage du gâteau, or les recettes de l’Etat ne sont pas un gâteau d’anniversaire», ne cessait de conseiller Henri-Thomas Lokondo. Comme lors des ordonnances nommant les mandataires de la GECAMINES et de la SNCC, l’élu de Mbandaka était le premier acteur politique à hausser le ton. Il avait clairement dénoncé le fait que la plupart de promus soient originaires du grand Katanga alors que le pays a besoin de l’unité nationale. Sa position était, par après, partagée et  relayée par plus d’un RD-Congolais.

Maintenant que Fatshi aurait décidé de rejeter le résultat des négociateurs de Mbuela Lodge, le gouvernement Ilunga Ilunkamaba ne pourra, sauf revirement, naître qu’au-delà du 30 juin 2019. Question de revoir la formule de partage entre les deux parties en coalition.

Dorian KISIMBA

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page