Nation

Mabunda toujours dans l’attente du programme du Premier ministre

L’Assemblée nationale déjà en session extraordinaire. Deux priorités sont inscrites à l’ordre du jour, à savoir la validation des pouvoirs de nouveaux députés et l’investiture du Gouvernement Ilunga Ilunkamba. Dans son discours d’ouverture, la présidente de la Chambre basse, Jeanine Mabunda, a clairement indiqué qu’elle attend le programme du gouvernement en vue de son examen en plénière. Elle a ainsi  lancé un message fort et interpellateur à l’endroit des députés, celui de travailler au bénéfice de la population.

«La passation pacifique du pouvoir entre les Présidents sortant et entrant est un acquis que nous devons transformer en habitude», a souligné la speakerine de la Chambre basse. Et de continuer: «nous sommes tenus de tirer le profit le plus large de cette coutume, aussi bien pour la cohésion nationale, que pour la planification de la construction et le développement du pays au bénéfice de tous nos compatriotes».

Appréciation louable des efforts de l’expertise nationale dans la lutte contre Ebola

Jeanine Mabunda a salué les efforts de l’expertise nationale dans la lutte contre la maladie à virus Ebola qui sévit dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. «J’apprécie à sa juste valeur les efforts entrepris par l’expertise nationale, les leaders communautaires et les autorités politiques sous l’impulsion du Président de la République», a-t-elle souligné. Et de poursuivre: «de même, je salue l’action menée par les avancées enregistrées qui, je l’espère, amèneront à l’éradication de cette grave épidémie».

La présidente de l’Assemblée nationale a rappelé à la mémoire collective que pour la 2ème fois dans l’histoire de la RD-Congo, le peuple vit  l’expérience d’un régime ou d’un système politique où le Président de la République et le Premier ministre proviennent de deux regroupements politiques différents  et  opte pour un projet commun pour le mieux être de la République. «Le passé ne peut servir qu’à éclairer le présent et à baliser le futur. Et le sage ajoute que l’on ne peut garantir l’existence de toute une nation uniquement avec son passé. Face à une réalité nouvelle, il appartient à ceux qui la vivent de proposer aussi des solutions nouvelles», a martelé Jeannine Mabunda.

Effectivement, a-t-elle renchéri,  depuis le 30 juin 1960, le pays a rencontré plusieurs péripéties qu’on  peut considérer comme des maladies de croissance. Au nombre des faits emblématiques qui ont porté une grave menace pour la survie de l’Etat congolais, elle a cité la  première rupture des relations diplomatiques, 12 jours après la proclamation de son indépendance le 30 juin 1960 avec l’ancienne puissance colonisatrice, la Belgique. Dans la foulée, elle a évoqué  le renvoi en congé du Parlement le 29 juin septembre 1960  jusqu’à sa réouverture par la session du 22 juillet 1961, généralement appelée Conclave de Lovanium. Le régime politique avec une majorité parlementaire sans Premier ministre issu de ses rangs, a aussi retenu son attention.

Le Congo est un et indivisible

Parlant des péripéties de l’enfantement de la Loi-mère, Jeanine Mabunda a épinglé les rébellions qui ont donné naissance à une transition inédite de la période dite «de 1+4» avant la mise en place de la Constitution qui, depuis, a servi de socle majeur à trois rendez-vous électoraux, à savoir en 2006, 2011 et 2018.  «De cette construction fragile et graduelle de notre pays, tous les adversaires et tous les protagonistes ont retenu et nous ont légué une leçon unique, que le Congo est un et indivisible», a souligné la speakerine de la Chambre basse.

Cette exhortation lui a permis de rebondir sur le contexte actuel du pays. Dans son entendement, selon la volonté de notre Constitution, la gestion de l’Etat revient au gouvernement sous le leadership du Président de la République. A elle d’ajouter que dans l’esprit du constituant, c’est bel et bien au sein du Parlement que sont appelées à se manifester les vertus républicaines suivantes: la variété des visions, la diversité des opinions, la liberté d’expression ainsi que l’émulation des intelligences. «En d’autres termes, c’est à nous tous réunis ici dans cette chambre que revient la tache de trouver les formules les mieux adaptées pour que prennent réellement sens la double mission de l’institution parlementaire, je cite: voter les lois; contrôler la gouvernance de l’Etat», a martelé l’élue de Bumba.

Quant à la validation des pouvoirs, elle concerne 14 suppléants des députés ayant opté pour des fonctions incompatibles avec le mandat des élus nationaux ainsi que de celle des députés proclamés par la Cour constitutionnelle depuis le 4 juillet 2019.

Dorian KISIMBA

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