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Loi électorale et machine à voter: Toussaint Alonga alerte l’ensemble de l’Opposition

La nouvelle dynamique de l’opposition coordonnée par le député national Toussaint Alonga, a organisé, vendredi 01 décembre à Kinshasa, un point de presse pour communiquer sa position sur le projet de loi électorale actuelle en discussion à l’Assemblée nationale, ainsi que sur le recours à l’usage de la machine à voter. Dans son discours devant la presse, le coordonnateur Toussaint Alonga a traité de «démocraticide», ce projet de loi électorale. Selon lui, la loi électorale actuelle ne contribue ni à l’unité du pays, ni à l’apaisement, car excluant considérablement d’autres acteurs politiques nationaux majeurs, notamment en son article 10 point 1 et 2, en ce qu’elle consacre l’élargissement du champ d’exclusion en s’appuyant sur la situation pénale des acteurs politiques aux fins de les exclure malicieusement de la compétition. La nouvelle dynamique de l’opposition estime que la machine à voter proposée par Corneille Nangaa n’apporte pas de crédibilité à ces élections. «Le présent point de presse a pour objectif fondamental d’alerter l’opinion nationale et internationale sur la crédibilité des élections prises en otage par la machine à voter. Ainsi, j’en appelle à une réunion d’urgence de toute l’opposition pour y penser utilement», a convié le coordonnateur Toussaint Alonga.
 
La nouvelle dynamique de l’opposition a, vendredi dernier à la faveur d’un point de presse de son coordonnateur, dévoilé sa position par rapport au projet de la nouvelle loi électorale actuellement en discussion à l’Assemblée nationale ainsi qu’à la machine à voter proposée par Corneille Nangaa, président de la CENI. Dans son allocution, le coordonnateur Toussaint Alonga a signifié que la loi électorale actuelle ne contribue ni à l’unité du pays, ni à l’apaisement, car excluant considérablement d’autres acteurs politiques nationaux majeurs, notamment en son article 10 point 1 et 2, en ce qu’elle consacre l’élargissement du champ d’exclusion en s’appuyant sur la situation pénale des acteurs politiques aux fins de les exclure malicieusement de la compétition. Une démarche, selon lui, aux antipodes de l’article 110 de la constitution alinéa 8 qui subordonne l’exclusion à l’existence d’une condamnation d’un acteur politique pour une infraction intentionnelle.
Le député Toussaint Alonga a aussi démontré que l’introduction de la machine à voter dans cette loi électorale, est ni plus ni moins une institutionnalisation des fraudes au niveau le plus élevé de l’Etat. «Pourquoi le Président de la CENI ne jure que par la machine à voter sans se préoccuper d’informer les RD-Congolais du choix de fameuses machines à voter ainsi que sur ce que c’est une machine à voter?», s’est-il interrogé.
Evoquant le cas de la Namibie qui est le premier pays à avoir expérimenté la machine à voter avec un nombre d’électeurs de 900.000 -presque le nombre d’habitants d’un quartier de la ville de Kinshasa-, Toussaint Alonga a renseigné que la Namibie a consacré plus de 6 mois voire plus pour expliquer l’utilisation de la machine à voter à son peuple. Mais ce que Nangaa n’a pas encore entrepris, selon la Nouvelle dynamique de l’opposition qui, considérant l’ampleur de la surpopulation de la RD-Congo, s’interroge sur la durée que prendrait la CENI pour faire comprendre aux RD-Congolais l’utilisation des machines à voter.
«Nangaa devrait nous dire combien allaient nous couter les bulletins, et quel est le coût des machines? Dans un bureau de vote, combien de machines à voter peut-on avoir? Les élections de 2011 avaient près de 76.000 bureaux de vote avec un nombre d’enrôlés évalués à 32.000.000. En 2017, le nombre d’enrôlés est évalué à 44.000.000 pour plus de 100.000 bureaux de vote. Ainsi, combien de machines à voter faudrait-il pour un bureau de vote?», s’est interrogé le coordonnateur de la Nouvelle dynamique de l’Opposition.
Le principe de seuil légal énerve aussi la Constitution
Le projet de la nouvelle loi électorale en son article 118, apporte aussi une innovation avec l’instauration du principe de seuil légal. Côté de la Nouvelle dynamique de l’opposition, on parle d’un principe qui vient violer à nouveau la Constitution en son article 5 alinéa 4 qui dispose : «le suffrage est universel, égal et secret». En d’autres termes, aucune atteinte ne peut être portée au principe constitutionnel d’égalité de suffrage, consistant à demander aux partis politiques de se regrouper, masquant ainsi l’intention de violer les obligations constitutionnelles pour des résultats influencés. A en croire le coordonnateur Alonga, le seuil a pour, entre autres, inconvénients d’influer sur les résultats et d’occasionner une compétition malsaine et de la tricherie sous forme d’une guerre froide. «Il porte simultanément atteinte au principe constitutionnel de la liberté reconnue aux partis politiques en ce que chaque parti politique, petit ou grand soit-il, peut concourir à la conquête du pouvoir par voie de suffrage ainsi que la charte africaine de la démocratie, bonne gouvernance et pour les élections transparentes qui interdit la modification des règles de jeu pendant le déroulement d’instance. Bien qu’elle soit signataire de cette charte, la RD-Congo en constitue un principal violateur», a-t-il déclaré.
Confirmant avoir eu connaissance de plusieurs lois électorales des Etats aussi bien de vieille que de jeune démocratie en Afrique et ailleurs, le député Toussaint Alonga souligne qu’aucune loi électorale n’a été élaborée de façon gratuite, celle-ci est et demeure toujours un instrument de règlement des contentieux politiques. Ce qui n’est pas le cas pour la RD-Congo, avec l’actuel projet de i électorale, à ce jour en discussion au parlement, a-t-il conclu.

Olitho KAHUNGU

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