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Me Didier Kondo: «Nous allons maintenir la flamme de l’alternance pacifique à chaque fois qu’il y aura élections»

Me Didier Kondo Pania est le porte-parole des Interfédérales de ce parti, représentant les 4 zones linguistiques de la RD-Congo. Chargé de faire la promotion des réalisations du Président de la République, issu de l’UDPS et de recruter les cadres compétents pour le parti en perspective des élections de 2023, Didier Kondo ne cesse de vanter les actions de Fatshi. A la faveur d’une interview accordée à «AfricaNews» sur l’an 1 de passation pacifique de pouvoir au sommet de l’Etat, il revient sur la polémique née de la volonté du Chef de l’Etat de dissoudre l’Assemblée nationale au cas où il y aurait crise persistante entre le Parlement et l’Exécutif central. Didier Kondo appelle les membres de la coalition FCC-CACH à la retenue et surtout à soutenir la vision du Chef de l’Etat. Entretien.

L’UDPS, à travers Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, vient de totaliser une année au pouvoir. Quels sentiments vous animent à cette date du 24 janvier 2020 marquant le 1er anniversaire de l’alternance politique en RD-Congo?

Ce sont les sentiments de joie étant donné que l’UDPS s’est battue pendant 37 ans subissant toutes sortes de privations et enregistrant des morts tués par balles lors de manifestations de protestation. Certains combattants ont tout simplement été enlevés et éliminés sans qu’on ait un moindre détail sur eux jusqu’à ce jour et d’autres ont connu la prison. Dans toutes ces souffrances, notre prière était qu’un jour la démocratie puisse entrer dans notre pays. Pour y arriver, il fallait avoir un Etat de droit respectueux des textes légaux et des droits humains. L’avènement du 24 janvier 2019 est venu couronner la lutte de l’UDPS avec l’élection présidentielle remportée par Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo le 30 décembre 2018. C’est ainsi que, pour la première fois dans l’histoire de la RD-Congo, il n’y a pas eu d’affrontements armés entre les candidats malheureux et celui qui a remporté la présidentielle. La prestation de serment s’est déroulée dans un climat de paix. Ce que d’aucuns ont qualifié de passation pacifique et civilisée de pouvoir entre l’ancien Président Joseph Kabila et le nouveau Félix-Antoine Tshisekedi. Donc, nous avons un grand devoir de nous réjouir à cette date.

 Est-ce le bilan annuel de Fatshi peut-il aussi amener les RD-Congolais à se réjouir avec vous?

Il est évident que nous sommes encore au début de la démocratie. Mais les jalons sont posés et nous sommes en train de vivre une nouvelle ère. Les œuvres du Président de la République parlent d’elles-mêmes. Les cachots de l’ANR et de DEMIAP ont été supprimés. Il y a retour des exilés politiques et la libération des prisonniers politiques. Quelques infrastructures de bases -écoles, hôpitaux, logements sociaux, routes et autres ouvrages- ont été réalisés et d’autres sont en cours de réalisation comme les sauts-de-moutons à Kinshasa. La gratuité de l’enseignement au niveau de base est de mise. Le Chef de l’Etat a été reconnu comme le meilleur diplomate du monde pour le moment par la Reine Elisabeth de l’Angleterre. Il y a eu des signatures des accords de coopération au niveau bi et multilatéral. La RD-Congo a signé désormais son retour sur l’échiquier international et régional où elle avait déjà perdu sa place. Aujourd’hui, le RD-Congolais est considéré comme un être humain. Pour vous en convaincre, le sous-secrétaire d’Etat américain va visiter au mois de février prochain trois pays africains, dont la RD-Congo. C’est vous dire que nous sommes sur la bonne voie. Le Président de la République ne dort pas sur ses lauriers.

Le pouvoir est géré par la coalition FCC-CACH. Avec la guerre de communication qui a fait surface entre les membres des forces coalisées, doit-on s’attendre à la survie de cette coalition ou à sa dissolution?

C’est normal que ce pouvoir venant de l’alternance pacifique soit aujourd’hui animé par des institutions fondées sur la coalition. Cela est dû au fait que l’UDPS qui était hier dans l’Opposition a gagné la présidentielle de 2018 et le FCC a gagné les législatives. Le Chef de l’Etat ne pouvant pas diriger sans avoir une majorité à l’Assemblée nationale, il était nécessaire qu’on puisse mettre en place une coalition. Un enfant qui nait aujourd’hui a besoin de beaucoup de soins pour grandir. C’est la même chose avec la coalition FCC-CACH qui est une première expérience. Il est normal que de temps en temps les propos des uns et des autres se heurtent. On ne cesse de dire qu’en choquant les idées, jaillit la lumière.

Le Chef de l’Etat a dit qu’au cas où il y aura persistance, il dissoudrait l’Assemblée nationale. Comment réagissez-vous à la réplique des sociétaires du FCC en rapport avec cette éventuelle dissolution du Parlement?

J’ai noté le manque de compréhension et de la mauvaise foi. En parlant à la Diaspora RD-congolaise, le Chef de l’Etat a commencé par dire qu’il n’a pas l’intention de dissoudre l’Assemblée nationale soulignant tout de même qu’il y a un camp qui fait ombrage à sa vision. C’est ainsi qu’il a parlé au conditionnel, disant que si cela continuait, il dissoudrait l’Assemblée nationale. Mais ceux qui réagissent violemment à ces propos prouvent à suffisance qu’ils veulent perturber le programme du Chef de l’Etat afin qu’il puisse échouer. S’opposer au programme du Chef de l’Etat c’est se faire ennemi du peuple RD-congolais qui a tant souffert et qui attend des signaux clairs pour jouir de ses droits les plus légitimes dans tous les domaines de la vie. On n’est pas au premier élément, le FCC a refusé intentionnellement d’exécuter les Ordonnances présidentielles nommant les mandataires à la GECAMINES et à la SNCC. Lorsque l’ordre vient du Parlement c’est aussi une crise. Autre chose, le Premier ministre, issu du FCC, a retiré certaines attributions aux ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères issus du CACH. Les attributions ne sont retirées qu’aux membres du CACH. A l’allure où vont les choses, le FCC veut voir le Chef de l’Etat échouer et il dira alors, en 2023, que Tshisekedi n’a rien fait pour le pays. A l’UDPS, nous disons que le Président de la République ne va pas échouer. Comme il l’a dénoncé, nous restons vigilants.

Quel message lancez-vous aux membres de la coalition FCC-CACH en ce moment pour permettre au Chef de l’Etat de réaliser son programme de gouvernance?

Fatshi est un démocrate. C’est un homme qui a sa vie privée et aussi la vie d’un Chef de l’Etat. Il n’est pas un homme de violence. C’est un homme qui nous montre le chemin par lequel nous devons passer aujourd’hui pour ne pas tomber dans les erreurs du passé. Pour cela, il a créé trois agences auxquelles ses prédécesseurs n’avaient pas pensés. Il y a une agence pour la lutte contre la corruption, une autre contre la traite des êtres humains et, enfin, celle pour le changement des mentalités. Avec ces trois éléments, nous devons intérioriser les valeurs républicaines comme c’est le cas en Occident où les gens respectent les biens privés et ceux publics pour éviter l’enrichissement illicite et le détournement des biens de l’Etat. Donc, nous allons évoluer dans le sens du maintien définitif de la flamme de l’alternance pacifique à chaque fois qu’il y aura élections dans notre pays. Et nous disons que le temps de Dieu a sonné pour la RD-Congo. J’ai dit.

Propos recueillis par Octave MUKENDI  

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