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Tour du Congo avec Majorité et Opposition: Katumbi, premier test national

Moise à Kutumbi, à son retour à Lubumbashi après plus de trois mois d'absence
Moise à Kutumbi, à son retour à Lubumbashi après plus de trois mois d’absence
Le désormais ancien gouverneur du Katanga entame bientôt une longue expédition à travers toutes les provinces du pays. Il se fera accompagner de ses amis du PPRD, de la Majorité et de l’Opposition, apprend-on. Une sorte de répétition générale avant la présidentielle où les bookmakers l’annoncent… Dans une large mesure, une sorte de référendum pour ou contre Katumbi avant 2016
Avec ses alliés du PPRD, de la Majorité et de l’Opposition, Moïse Katumbi entreprend incessamment un tour de la RD-Congo. Les spécialistes des questions électorales y voient une stratégie pour tâter le terrain, aller au contact et à l’écoute de toutes les couches sociales qu’il n’a pas pu rencontrer pendant son mandat de plus de 7 ans à la tête du Katanga, aujourd’hui démembré.
Des sources à travers toutes les provinces sont formelles: la nouvelle de la tournée de Moïse Katumbi à travers toute la RD-Congo a été accueillie avec enthousiasme. Elles sont également d’avis qu’elle aura valeur du tout premier test national pour cet homme d’affaires que les bookmakers et la presse annoncent dans la course à la présidentielle de 2016.
Désormais libre de ses devoirs d’homme d’Etat avec la promulgation, le 2 mars, de la Loi sur le redécoupage des provinces, passées de 11 à 26, Katumbi aura un peu plus de temps pour tisser sa toile politique, en plus de l’encadrement de TP Mazembe et de ses affaires. Son agenda prévoit une visite dans la RD-Congo profonde. Une nouvelle que l’intéressé a personnellement annoncée lundi à la faveur d’une interview exclusive à RFI et France 24, que son pré-carré a confirmée mardi à AfricaNews.
Si légitime soit-t-il, ce carnaval pourrait déclencher d’éventuelles critiques parmi de probables concurrents à la prochaine présidentielle, qui ne vont pas manquer de l’accuser de se lancer tôt dans la campagne. Le futé Katumbi a déjà répondu via RFI et France 24: «Le Président de la République a encore un mandat. Dans le temps, quand je faisais le tour du Congo, pourquoi on ne me soupçonnait pas de faire une campagne présidentielle?», a-t-il répliqué, en précisant que c’est pour lui, l’occasion d’admirer les infrastructures réalisées et la beauté du pays.
Message: Katumbi a décidé de tâter le terrain, d’aller au contact et à l’écoute de toutes les couches sociales pour comprendre leurs problèmes réels et, certainement, connaitre leurs cahiers de charges. Il se fera accompagner de ses amis du PPRD, de la Majorité et de l’Opposition que le public est curieux de découvrir. Preuve que la tournée a été peaufinée de longue date et que le joker a entrepris les grandes manœuvres pour fédérer le plus grand nombre d’alliés.
En hausse dans l’opinion depuis la nouvelle de son hospitalisation due à un empoisonnement et le succès de son bain de foule récolté à son retour à Lubumbashi le 23 décembre 2014, Katumbi entend capitaliser cette sympathie spontanée de la part de ses compatriotes et, pourquoi pas, tester sa popularité à l’échelle nationale.
«Une sorte de répétition générale avant le grand rendez-vous électoral de 2016, sinon un référendum pour ou contre Katumbi en 2016», commente un cadre du parti présidentiel, sans nul doute ébloui par l’étoffe de son camarade et rassuré que toutes les dispositions d’ordre sécuritaire sont bel et bien garanties.
Selon lui, Katumbi renvoie de plus en plus l’image d’un démocrate. Tout en refusant un troisième mandat à Kabila eu égard à la Constitution, il a appelé, en vertu du même principe, au respect strict de son deuxième mandat constitutionnel et de la loi sur le démembrement des provinces. De tous les gouverneurs à la tête des provinces démembrées, il est le premier et, jusque-là, le seul à avoir publiquement tiré les leçons de l’entrée en vigueur de la loi sur le redécoupage: son départ du gouvernorat du Katanga. «Il faut savoir accepter la démocratie et partir, quitter le pouvoir», a-t-il répété.
Le message lancé lors d’un récent meeting à Kolwezi a été suivi d’un mot d’ordre à tous ses collaborateurs: apprêter tous les dossiers relatifs à la remise-reprise. Une logique que Katumbi entend respecter en restant dans un premier temps dans les rangs, quitte au parti de donner les signaux qu’il est prêt à accepter un débat démocratique interne. Faute de quoi il prendra ses distances.
Déjà, en 2007, lorsque Katumbi prenait les commandes de la province du Katanga, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale RD-congolaise à l’époque, avait déclaré au cours du défilé marquant la célébration de l’indépendance du Congo que «si tous les gouverneurs étaient comme Moise Katumbi, notre pays -la RD-Congo- se développerait vite».
AKM

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