«Le compromis politique du Centre Interdiocésain semble «conçu pour l’exclusive satisfaction de la plateforme Rassemblement dans la gestion des institutions remaniées ou créées à l’issue du dialogue de la Cité de l’Union africaine et celui organisé grâce aux bons offices des évêques», lit-on dans la lettre choc adressée au président de la CENCO
Un sujet qui a d’effet direct sur le pays. Il s’agit des suites responsables et objectives à donner au compromis du Centre Interdiocésain et dont dépend le climat politique et social en RD-Congo. Les membres de l’Opposition signataire de l’Accord du 18 octobre de la Cité de l’Union Africaine, à qui certains tentent de ne renier le statut d’opposants, disent ce qu’ils pensent aux prélats catholiques et, par ricochet, à toute la classe politique.
Dans un courrier adressé au président de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO-, signé par le Premier ministre Samy Badibanga, le vice-premier ministre José Makila, le ministre d’Etat en charge du Plan Jean-Lucien Bussa et l’ancien vice-président de la République Azarias Ruberwa, l’Opposition politique fait savoir pourquoi elle a refusé de signer l’Accord du 31 décembre.
A en croire les membres de cette sensibilité politique, le compromis du Centre Interdiocésain semble «conçu pour l’exclusive satisfaction de la plateforme Rassemblement dans la gestion des institutions remaniées ou créées à l’issue du dialogue de la Cité de l’Union africaine et celui organisé grâce aux bons offices des évêques». C’est le moment, semble-t-il, de regarder comment se pose le problème.
Badibanga et son groupe déplorent la mise à l’écart de l’Opposition politique signataire de l’Accord du 18 octobre 2016 dans les discussions sur la Primature, «pourtant déjà acquise à l’Opposition en application de l’Accord de la Cité de l’Union africaine et occupée par un membre de ladite Opposition régulièrement nommé»… par ordonnance présidentielle.
A travers ces 4 personnalités, l’Opposition politique signataire de l’Accord du 18 octobre 2016, qui pèse près de 70 députés nationaux contre environ 35 au Rassemblement, se dit prête à maintenir le fil du dialogue qu’elle reconnait humblement comme voie de sortie de crise. Elle manifeste, par la même occasion, sa disponibilité à toute initiative visant à trouver une issue satisfaisante afin de parvenir à des élections crédibles et apaisées.
Cependant, elle soutient avec force que la crise électorale n’a pas été résolue au Centre interdiocésain. Elle est persuadée que le compromis du 31 décembre n’apporte aucune précision ni clarté en rapport avec les élections, contrairement à l’Accord du 18 octobre 2016 qui fixe un chronogramme précis. «Le compromis politique du 31 décembre du Centre Interdiocésain de Kinshasa s’est focalisé sur des réponses à donner à quelques personnes non au peuple RD-congolais», précise la correspondance.
Face au silence observé depuis que le Rassemblement revendique à la fois la Primature, le Comité de suivi de l’Accord ainsi que des quotas à la CENI et au CSAC alors qu’elle a envoyé des compatriotes à la mort en septembre et décembre 2016, le groupe de Badibanga, Makila, Bussa et Ruberwa sonne l’alarme non sans fustiger cette sorte de cynisme. C’est dire que le temps est aux vérités!
Le compromis du Centre Interdiocésain n’est pas et ne doit pas être celui de la satisfaction des intérêts d’un groupe d’individus au détriment du peuple. Les tenants d’un régime qui viole la Constitution et les lois du pays ont peu de chances -ou n’en ont aucune- de faire prévaloir le para-droit. Ce qui n’apparaitrait ni légitime ni moral.
Ci-dessous la lettre de l’Opposition politique signataire de l’accord du 18 octobre transmise au président de la CENCO.
Téléchargez la déclaration ici:
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