48 heures seulement après son échange avec la presse le 29 novembre dernier, rencontre qui avait comme point focal le démenti du gouvernement concernant la présence des troupes ougandaises sur le territoire RD-congolais, le ministre de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, est revenu à la charge, mercredi 01 décembre. «Nous vous avons dit que si les forces armées de la République ougandaise entrent en RD-Congo, nous viendrons vous le dire». C’est en ces termes que s’est exprimé le porte-parole du gouvernement, justifiant ainsi la raison du briefing du mercredi 01 décembre 2021.
Comme le précédent, le dernier face-à-face avec la presse a mis aux côtés du ministre, les deux porte-paroles des Forces armés de la République démocratique du Congo -FARDC- et de la Police nationale congolaise -PNC-, en vue de livrer à l’opinion toutes les informations utiles. Abordant le vif du sujet, à savoir: les frappes subies, depuis mardi 30 novembre matin, par les Forces démocratiques alliées -ADF- de la part des FARDC, appuyées par l’artillerie ougandaise, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya a souligné que la situation a évolué. Comme pour dire que si incursion il y a, c’est le 30 novembre, et pas avant.
Avec une emphase qui convient, l’orateur a fait remarquer qu’à travers le monde, le terrorisme est combattu par la coalition des forces. A ce titre, a-t-il souligné, il ne voit pas pourquoi la RD-Congo ferait le contraire, c’est-à-dire, y aller sans la mutualisation des forces. D’où, la présence de l’UPDF qui est intervenue au sol avec son artillerie pour appuyer les FARDC. Question de mettre hors d’état de nuire, par des actions ciblées et concertées, ce mouvement terroriste qui fait mal à tous nos deux pays, à savoir: la RD-Congo et l’Ouganda.
Revenant sur la soi-disant présence des troupes ougandaises le 29 novembre dernier, telle qu’annoncée par les chaînes de radios et de télévisions périphériques, le ministre Muyaya a tordu le cou du mensonge par la visualisation d’une vidéo utilisée comme preuve de cette incursion, alors que c’est un vieux document, car datant du mois de mai dernier. Donc, pour dire, une vieille vidéo.
Le porte-parole des FARDC explique
Prenant à son tour la parole, le porte-parole des FARDC, le Général-major Léon Richard Kasonga, a apporté des informations complémentaires sur les tenants et les aboutissants de ces frappes qui, comme déjà dit, se font d’une manière ciblée, en visant les ADF, mais également certaines forces négatives proches des Maji-Mayi.
Pour lui, «les Forces armées de la RD-Congo sont en train de faire le travail pour lequel elles sont «armées». Et de poursuivre: «nous avons commencé ce travail seuls. Puis, nous avons été rejoints dans l’artillerie par les Forces armées de la République ougandaise. Nous avons, grâce aux drones et aux satellites, localisé les ADF. Après avoir frappé, nous allons sur place avec nos partenaires pour exploiter, c’est-à-dire voir ce que nous avons fait comme travail avant de progresser».
Pour le Général-major Kasonga, les ADF qui étaient dans la province du Nord-Kivu, avaient déjà amorcé un mouvement de déplacement vers Ituri après avoir perçu les signes de menace d’une attaque coalisée. Sur ces entrefaites, la situation était bien suivie par les drones qui ont transmis l’information en temps utile aux FARDC. Et il n’en fallait pas plus pour que l’Armée RD-congolaise, dont la détermination de ramener la paix dans cette partie du territoire RD-congolais n’est pas à mettre en doute, passe à l’action et précisément dans le Grand Nord où elle frappe les bivouacs des ADF venues d’Ouganda.
Lors de l’échange qui s’en est suivi, le porte-parole des FARDC a rencontré les préoccupations des journalistes sur un certain nombre de zones d’ombre en rapport avec ces frappes. D’abord, pas de souci à se faire concernant l’impact de ces frappes sur les populations civiles, dans la mesure où ces dernières, qui sont bien ciblées, sont orientées vers la forêt où se cachent les ADF. Pas dans une ville, et encore moins dans un village quelconque. D’où, rien à craindre de ce côté-là. Pour ce qui est du nombre total des soldats ougandais sur le territoire RD-congolais, de la durée des opérations et des moyens dont disposent les troupes RD-congolaises pour en finir une fois pour toutes avec ces ADF, pas une seule réponse. La raison? Cela relève des secrets militaires.
Le Général-major Kasonga, sans trop entrer en détail de peur de dévoiler certains secrets militaires, ne s’est pas empêché d’afficher son optimisme comme dans ses habitudes, quant à la fin de l’aventure des ADF, dont il a dit être aux abois et en train de faire leurs derniers soubresauts. S’agissant de la satisfaction des FARDC, encore moins du bilan de ces frappes foudroyantes, «ce n’est pas encore le moment», a-t-il signifié. Et d’ajouter: «laissez-nous d’abord faire le travail, car, ce qui compte, c’est l’objectif final recherché».
Muanamputu: «si l’état de siège échoue, qui sera le perdant»?
Le porte-parole de la Police nationale congolaise est avant tout revenu sur le démenti concernant l’incursion des troupes ougandaises sur le territoire de la RD-Congo le 29 novembre dernier. Ensuite, il a eu les mots qu’il faut pour dénoncer l’attitude de certains politiciens qui ne jurent que par l’échec de cet état de siège. Pour y parvenir, ils développent des discours qui n’ont pour effet que de décourager les FARDC au front, et applaudir l’ennemi. «Si l’état de siège échoue, qui sera le perdant?», a-t-il demandé avant de répondre que c’est le peuple RD-congolais.
Le divisionnaire principal a cité le nom d’un certain Musa Baluku, qui est le chef des ADF, pour qui il n’y a plus d’ADF car, «nous sommes devenus une province islamique, comme toute autre province du Congo». Ce qui lui a encore une fois donné l’occasion de poser une autre question: «quel est ce RD-Congolais-là qui peut accepter qu’une autre province, dite islamique, vienne s’installer en RD-Congo via l’Ouganda»? Pour ce faire, tous les trois porte-paroles, comme un seul homme, ont appelé les RD-Congolais à se mobiliser autour de leur armée pour une victoire finale. Ce qui est du reste un impératif sécuritaire pour le gouvernement de Warriors.
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