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Professeur Banza Malale: «Le respect de la Constitution, des lois et des engagements pris, pose problème»

Les consultations annoncées par le Chef de l’Etat n’ont pas de fondement légal, selon ce professeur, expliquant: «nous sommes dans un Etat où la Constitution et les lois méritent d’être respectées. Le Président ne saurait via ces consultations, se substituer à un formateur ou d’un informateur. Or, cette démarche n’a pas de fondement juridique». L’adresse à la nation du Chef de l’Etat du vendredi 23 octobre 2020 a piqué la curiosité de Gabriel Banza Malale, professeur à la faculté de Droit à l’Université de Lubumbashi.

Il a été tranchant et formel dans son décryptage de ce discours qui, à l’en croire, n’a pas rencontré l’attente de la nation. «On l’attendait qu’il vienne avec une décision fracassante. Déclarer le gouvernement démissionnaire ou dissoudre le Parlement. Mais, de l’intérieur comme de l’extérieur, on lui a prodigué des conseils. N’osez pas être aussi téméraire que ça. C’est ainsi qu’il s’est recroquevillé », a-t-il dit, convaincu cependant que l’annonce des consultations en vue de la formation de l’Union sacrée de la nation marque la consommation du divorce entre le FCC et le CACH.

«La coalition constitue un mariage contre nature. C’est-à-dire un adversaire considéré tel de tout le temps, on était obligé fatalement à le considérer comme un partenaire politique», soutient-il. Le divorce étant consommé, il importe, selon ce professeur, pour le FCC de savoir que son «partenaire n’a plus l’amour pour ce partenariat». «Dès lors que l’un des partenaires boude, ça ne vaut pas la peine d’évoluer ensemble», argue-t-il.

Il a recommandé au FCC de la vigilance, car, a-t-il expliqué, «face à un Président non respectueux de la Constitution, aucune surprise ne serait la nôtre de le voir dissoudre le parlement ou déclarer le gouvernement démissionnaire». «Nous avons à faire à un Président qui ne respecte ni la Constitution, ni les lois, ni les accords», déplore le professeur Banza Malale, qui rappelle que le Président Félix Thisekedi «a été dans une alliance au départ avec Lamuka, puis Nairobi avec Kamerhe et, enfin, avec le FCC. Mais, il n’a rien respecté de ses engagements».

Motif suffisant, à scruter les propos de Banza Malale, pour ne pas considérer l’appel lancé par le Chef de l’Etat pour les consultations devant aboutir à l’Union sacrée de la nation. A cela, Banza Malale ajoute que ces consultations n’ont pas de soubassement légal. «Nous sommes dans un Etat où la Constitution et les lois méritent d’être respectées. Le Président ne saurait via ces consultations, se substituer à un formateur ou d’un informateur. Or, cette démarche n’a pas de fondement juridique», dénonce-t-il.

Dans un autre angle, le décryptage du professeur Banza Malale révèle que «tourner le dos à Kabila, c’est perdre la boussole… Il ne faut jamais cracher sur la main qui vous a servi». Et d’avancer: «quiconque va accéder au pouvoir sans consulter l’ancien Président ou être en alliance avec lui, n’aura pas de boussole pour conduire la République».

Ce professeur de droit, reconnaissant vis-à-vis de l’œuvre de Joseph Kabila, Président de la République honoraire, en faveur du Congo, déclare: «le Congo se constitue en unité grâce aux efforts menés par Joseph Kabila. Mais, on se rend compte que l’actuel Chef de l’Etat est en train de tout casser».

Félix Tshisekedi, selon le professeur Gabriel Banza Malale, casse cet héritage par «manque de leadership» dans son chef  au point de faire montre d’une certaine faiblesse dans sa gestion de la chose publique, dans le sens où le Président de la République continue à accuser le FCC alors que son pouvoir tient de l’alliance avec cette plateforme politique. «Tout en étant dans une alliance fondée sur l’esprit et la lettre, que l’on appelle convention, le Chef de l’Etat veut en quelque sorte jouir d’un pouvoir sans respecter les moyens par lesquels il y a accédé. C’est ça la grande faute», évoque-t-il, fustigeant le fait pour Félix Tshisekedi d’avoir la main facile pour prendre des décisions en violation de la Constitution.

LOI

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