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Juvenal Munubo: «Mon souhait est que les jeunes intègrent le gouvernement»

En 2011 comme en 2018, les habitants du territoire de Walikale dans le Nord-Kivu ont jeté leur dévolu sur un homme pour défendre leurs causes: Juvenal Munubo. Jeune, dynamique, pragmatique, Munubo Mubi a axé son nouveau mandat sur trois volets: la paix, les routes et l’énergie. A ses yeux, ces volets constituent le socle du développement de Walikale, une entité riche en minerais. Il entend pour ce faire mener des plaidoyers et soutenir toute action allant dans ce sens.

Passionné pour les questions de la jeunesse, le député UNC a salué l’initiative du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, d’avoir un conseiller spécial chargé des questions juvéniles. Il a en outre appelé au renouvellement de la classe politique par une représentation importante des jeunes dans le prochain Exécutif. Entretien.

En tant que député réélu de Walikale, quels sont vos défis pour ce nouveau mandat?

Mon défi est de continuer à faire le plaidoyer pour que la paix se consolide à Walikale. Il y a encore des groupes armés actifs à Walikale, notamment les Maï-Maï. Je vais appuyer toute initiative qui va dans le sens de ramener l’autorité de l’Etat de sorte que l’administrateur du territoire soit en mesure de superviser les deux secteurs: Wanyanga et Bakano.
Une autre préoccupation est l’enclavement de ce territoire, situé à 220km de Goma, à mi-chemin avec Kisangani. Si on réhabilite la route Goma-Walikale, l’axe Bukavu-Hombo-Walikale, il sera facile de relier Kisangani ou Bukavu via Walikale. C’est un coin stratégique, une zone riche en minerais et en sous sol. C’est un terrain propice pour les affaires propres pour vu qu’il y ait la sécurité, routes et l’énergie.
L’énergie est le sujet d’un autre plaidoyer que je compte mener. Plaidoyer parce que je ne suis pas membre du gouvernement. Je vais mobiliser pour que Walikale puisse accéder à la sécurité, à la réhabilitation des axes routiers et à l’énergie. Avec ces trois facteurs, il y a moyen d’amorcer le développement.

Est-ce parce que Walikale est riche en sous sol qu’il y règne l’insécurité?

Ça peut être ça. Plusieurs études ont démontré que les minerais sont les nefs de la guerre. La carte des groupes armés est superposée à celle des minerais. Il a été démontré la relation entre l’exploitation illégale des ressources minières et la pérennisation des conflits. Ce n’est pas une réalité nouvelle. Il faut l’exploitation propre des ressources naturelles, l’assainissement de la chaîne d’approvisionnement, la traçabilité des minerais.
En tant que 1er vice-président du Réseau des jeunes parlementaires, vous avez, au cours de la dernière législature, initié tant d’actions au bénéfice des jeunes.

Envisagez-vous continuer sur la même lancée?

Je resterai jeune parlementaire jusqu’au 1er juillet, date à laquelle je totaliserai 40 ans. A cet âge, l’on est censé quitter le Réseau des jeunes parlementaires. Mais, je ne serai pas assez loin du réseau. Je continuerai à prodiguer des conseils aux membres du Réseau. Je suis le 1er vice-président du Réseau et nous avons organisé plusieurs actions au cours de la législature passée, notamment cette activité importante avec l’appui de l’UE au cours de laquelle nous avons réuni beaucoup de jeunes pour réfléchir au sujet de leur autonomisation, éducation, etc. Nous avons élaboré un cahier de charge transféré au sommet UA-UE d’Abidjan sur la jeunesse. Avec Wallonie Bruxelles, nous avons organisé une activité pour des élections apaisées et nous comptons en organiser tant d’autres… avec les plus jeunes qui sont venus dont le rapporteur du bureau provisoire et sa collègue, âgés respectivement de 26 et 25 ans. Ils seront sans doute membres du Réseau.

Comment avez-vous accueilli l’idée du Président de nommer un conseiller spécial chargé des questions de la jeunesse?

C’est une bonne chose. Cela démontre que les questions de la jeunesse retiennent son attention. Je souhaite que cela se réalise. Il est de son pouvoir discrétionnaire de nommer un conseiller spécial chargé des questions de la jeunesse. Mon souhait est aussi de voir les jeunes intégrer le gouvernement. S’il y a une participation importante des jeunes au gouvernement, ce sera du renouveau. Il faut renouveler la classe politique. Certaines personnes ont plusieurs fois été ministres, d’autres ont travaillé depuis l’ère Mobutu mais elles veulent encore être dans le gouvernement. Il n’est pas question de déclencher un conflit de génération. Nous, jeunes, avons besoin de l’expérience des vieux mais le gouvernement doit avoir un bon nombre de jeunes.

Propos recueillis par Laurent OMBA

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