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Un ministre épouse trois femmes du coup

Chants, danses et cris de joie au rendez-vous, c’est avec faste que l’Eglise primitive du Tabernacle a célébré le triple mariage du vice-ministre du Plan, Jean-Pierre Zekpele-Mondombe. La cérémonie a eu lieu le vendredi 23 mars 2018, au siège de ladite église dans la commune de Lingwala sur l’avenue Kabinda en pleine ville de  de Kinshasa. Le décor arborait le bleu dans un temple plein à craquer.
 
Il est 17 heures pile. Le décor est planté. Le temple de Yeshoua Ha’ Mashiya rayonne aux couleurs bleues, symbolisant la bénédiction du ciel. C’est l’heure à laquelle les invités entrent dans la salle. Les personnes commises au service du protocole les accueillent et les conduisent vers les différentes tables, toutes bien décorées. Ici, les boissons alcoolisées sont admises. Sur chaque table, le vin de marque Baron Simon, généralement importé de l’Angola, rivalise avec les produits brassicoles made in République Démocratique du Congo.
Une musique douce agrémente la cérémonie au rythme de l’Eglise Primitive, suivant le rite destiné à célébrer le mariage. Le service de protocole distribue déjà à boire aux invités. Le somptueux temple est transformé en salle de fête pour la bénédiction nuptiale du vice-ministre du Plan Yohanân-Khéphas Zekpele Mondombe et de ses trois épouses Maguy Matebe Ngadebwa, Nahomie Mesu  Ndaya et Hadassa Alise Safari.  L’heureux marié arrive sur le lieu à 18H00’. Il est accueilli en prince par des chansons et des cris de joie. L’ambiance devient électrique quand les deux premières épouses font leur entrée dans la salle, de blanc vêtues et têtes non voilées. Puis, vient le tour de la troisième épouse, la plus jeune, couverte d’une voile, accueillie chaleureusement comme une princesse. On apprend qu’elle est la fille d’un des pasteurs de l’Eglise primitive Tabernacle. La sérénité qu’elle affiche témoigne qu’elle a grandi dans cette foi et est prête à s’assumer.
 
Egaler le record du Roi Salomon
Le pasteur de l’Eglise primitive Tabernacle, Pierre Kasabana, marié lui-même à neuf femmes, commence par la prière. Il y donne les arguments justifiant la polygamie, faisant référence au Livre saint. «Les prophètes, tous les apôtres, tous les rois et tous les juges sont sortis du mariage du serviteur Israël qui avait quatre femmes. Jésus Christ notre seigneur est né de la chaire dans la famille de polygame, il est de la tribu de Juda. Il est de la lignée d’Abraham et de David, dans une famille des centaines de femmes. Il est également de la maison de Salomon, béni avec mille femmes». Le pasteur démontre que dans le livre d’Esaïe 54-5, il est  stipulé que l’Eternel est l’époux de chaque créature. «Le seigneur Jésus christ est le plus grand polygame, comme l’indique le livre de Mathieu 25 et de 2 Corinthien 11», poursuit-il.
Il encourage l’époux Zekpele Mondonge pour son triple exploit avant de lui demander d’ajouter d’autres femmes dans l’avenir s’il le souhaite. Selon lui, il faut égaler le record du roi Salomon. A la fin de son message, Pierre Kasabana rappelle qu’il a  neuf épouses mais dit trouver ce nombre insuffisant. Apres la prédication, le gourou demande à la plus jeune de contourner son mari à sept reprises comme dans la tradition juive. On explique que le nombre sept représente les six facettes du monde matériel couronnées par la dimension spirituelle qui les fait vivre. En répétant ce rite, les jeunes mariés s’engagent à fonder leur foyer sur des bases solides comme  celles qui ont précédé la création du monde, en y introduisant la participation divine. Le septuple tour ainsi joué, le triple mariage de Zekpele Mondonge est béni. La fête peut commencer même si, sur les réseaux sociaux, cette union impliquant un membre du gouvernement a relancé le débat sur la polygamie en République Démocratique du Congo, un pays dont la laïcité est consacrée par la Constitution.

Pour l’Eglise primitive  Tabernacle, les prophètes qui contredisent  la polygamie sont des faux prophètes. Fidèle parmi tant d’autres, le vice-ministre du Plan est resté dans la logique de sa foi même si les lois de la République ne reconnaissent pas explicitement le mariage polygamique.

Trésor MUTOMBO
Goretti KAT KAZAD

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