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Le député Kanku interpelle Kalumba

 

Le ministre des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba
Le ministre des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba
A cause de persistance outrageante des entraves du Gouvernement, le député MR a déposé le 18 novembre une nouvelle interpellation contre le ministre des Transports sur le bureau du président de l’Assemblée nationale  
Les RD-Congolaises suivent de près le feuilleton de la dissolution et liquidation illégale de Lignes aériennes congolaises, LAC-Sarl, et sont tout simplement sidérés. L’arrogance et la désinvolture affichées par certains membres du gouvernement doublées de la fin de non recevoir réservée aux résolutions pertinentes des Concertations nationales et celles récentes du Sénat en faveur de la  réhabilitation, la modernisation et la relance de cette compagnie aérienne nationale de référence, suscitent moult questions sur l’importance accordée aux institutions de la République et ainsi qu’aux résultats des réflexions des fora regroupant toutes les forces vives de la Nation.
Quelles leçons le commun des mortels peut-il tirer lorsque certains membres du gouvernement foulent crânement aux pieds les lois du pays ainsi que les traités et accords internationaux ratifiés par la RDC comme s’ils se trouvaient au-dessus des lois? « LAC-Sarl delenda est!», ont-ils décidé envers et contre tout. L’existence de ce transporteur aérien national empêcherait certaines autorités du pays de bien dormir la nuit.
Voilà qui a certainement poussé le député MR Clément Kanku à interpeler le ministre des Transports Justin Kalumba Mwana Ngongo. Kanku est passé à l’offensive le week-end dernier, a-t-on appris.  Le fait pour le ministre des Transports de «confier la dissolution des LAC à l’ancien administrateur délégué devenu Directeur commercial et de marketing de Congo Airways laisse plus d’une personne perplexe», écrit Kanku à Kalumba, s’inquiétant en même temps de récentes tentatives de bradage du patrimoine de cette entreprise. Kanku dit attendre des réponses claires de la part du ministre des Transports.
 
Entreprises publiques, des canards dont les pattes et ailes sont enchaînées par leur propriétaire
LAC-SARL se trouve dans le lot des Entreprises publiques admises à la transformation en Sociétés commerciales bénéficiant d’un moratoire de 36 mois qui prend fin le 31 décembre 2015. Quel crédit les autorités gouvernementales accordent-elles à ces entreprises qualifiées de «canards boiteux» dont les caisses seraient constamment saignées pour assouvir les appétits gloutons des parrains et autres parapluies tapis dans l’ombre?
Les syndicalistes contestent ce qualificatif. A leurs yeux, les Entreprises publiques sont plutôt des canards dont les pattes et les ailes sont enchaînées par leur propriétaire unique pour les empêcher de voler correctement. LAC-Sarl en est l’une des patentes illustrations, elle qui en a vu de toutes les couleurs tout au long de ces dernières décennies au point de s’éclipser de l’espace aérien.
Les Cadres de Lignes Aériennes Congolaises relèvent que «l’inopérabilité» actuelle de LAC-ASRL résulte des causes et difficultés d’ordre structurel qui ont engendré et exacerbé les difficultés  conjoncturelles. Le dysfonctionnement de l’Entreprise et l’hypothèque de sa rentabilité sont la conséquence d’une part, de l’attitude et du comportement de l’Etat en sa triple qualité de pouvoir public, propriétaire et client et, d’autre part, de l’attitude et du comportement des mandataires placés à la direction de la Société.
D’éminents experts de divers horizons au chevet de LAC
Les conclusions de divers travaux des experts menés depuis 1996 démontrent qu’il vaut mieux réhabiliter et relancer cette compagnie plutôt que d’envisager sa liquidation et la création d’une nouvelle compagnie de substitution. A titre d’illustration, parmi les études effectuées à ce sujet, peuvent être cités: la commission interministérielle et multisectorielle de 1996 comprenant le ministère du Portefeuille, le ministère des Transports et Communications, le Conseil supérieur du Portefeuille, le Conseil permanent de la comptabilité au Congo -CPCC-, le Groupe d’études des transports -GET-, l’ex-ANEZA, l’Université de Kinshasa -UNIKIN-, les Centrales syndicales du Congo et Air Zaïre; la Commission parlementaire conduite par l’honorable Charles Bofassa Djema en avril 2010; les travaux des auditeurs externes -Cameroun, Sénégal, République du Congo- en 2012; la Commission de l’Inspection générale des Finances initiée par la Présidence de la République le 08 mai 2013 et le Conseil supérieur du Portefeuille le 1er septembre 2014, etc.
Malheureusement, force est de constater que les conclusions pertinentes des études ci-énumérées n’ont jamais été prises en compte par les différents gouvernements de la République. Par contre, ces gouvernements ont multiplié les entraves pour empêcher la réhabilitation et la relance de la compagnie aérienne nationale LAC-SARL. Les preuves abondent.
Obstruction systématique du gouvernement à toutes les tentatives de redressement
Les Cadres de LAC-SARL citent l’obstruction du gouvernement de la République à la mise en œuvre de l’Accord commercial signé en 2010 entre LAC-Sarl et la Société chinoise d’Etat AVIC International Holding Corporation chargée de la promotion et de la commercialisation des équipements aéronautiques chinois.
Cet accord d’un import de 156 millions USD devait permettre à LAC-SARL l’acquisition des avions d’exploitation régionale dont 06 MA60 et 02 Y12 avec des pièces de rechange; la formation du personnel dont 48 techniciens de maintenance, 20 techniciens supérieurs et ingénieurs et 30 pilotes ab initio sur 03 ans, tous diplômés des universités et instituts supérieurs de la RD-Congo; la modernisation et le rééquipement des ateliers techniques pour créer un grand Centre de maintenance en Afrique Centrale aussi bien pour les avions chinois que d’autres ainsi que la création d’un grand centre de formation de référence en Afrique Centrale.
Malgré les encouragements de la plus Haute Autorité du pays à ce partenariat ainsi que l’avis favorable de l’OGEDEP, l’ancien ministre des Finances a refusé de signer les actes de garantie requis pour la mise en œuvre de cet accord. Faut-il rappeler que depuis sa création, la compagnie aérienne nationale LAC-Sarl n’a jamais bénéficié d’une subvention financière quelconque de l’Etat, bien que prévue dans les textes légaux qui la régissent. Elle a acquis tout son patrimoine sur ses fonds propres, l’Etat n’intervenant quelquefois que par un appui institutionnel sous forme de garantie souveraine.
C’est par cette voie qu’Air Zaïre a acquis à l’époque 02 Caravelle 11-R, 02 DC-10-30, 02 Super DC-8-F33, 03 Boeing 737-200, 04 Fokker-27, etc. Tous ces prêts ou crédits lui consentis ont été totalement remboursés à temps avec le fruit de l’exploitation sans une quelconque intervention du Trésor. A ce jour, Boeing doit 950.000 USD à LAC-SARL.
Ministre des Transports et Communications sur les plates bandes du Portefeuille
Les Cadres de LAC-SARL épinglent l’immixtion et l’obstruction du ministre des Transports et Voies de Communication dans une banque commerciale de la place pour empêcher LAC-SARL d’obtenir en 2012 un financement pour l’acquisition du matériel d’assistance au sol des vols internationaux à l’aéroport international de N’Djili et progressivement dans les escales de l’intérieur du pays, bloquant ainsi tout appui institutionnel de sa collègue du Portefeuille.
Ils relèvent le refus de déblocage par le gouvernement d’un quelconque crédit en faveur de LAC-Sarl en dépit de multiples imputations au budget de l’Etat à titre d’interventions économiques. Dans la foulée, ils stigmatisent le blocage en 2012 de la vente de certaines propriétés immobilières de LAC-Sarl non liées directement à l’exploitation dont le fruit devrait dégager des moyens financiers nécessaires pour opérer l’assainissement des états financiers -notamment le règlement de la dette sociale- et la relance des activités de la compagnie.
Les Cadres de LAC-SARL s’appesantissent sur la publicité tapageuse et intempestive, depuis 2012, du ministre des Transports et Voies de Communication autour de la dissolution et liquidation des Lignes aériennes congolaises qui a émoussé l’enthousiasme de beaucoup de partenaires crédibles disposés pourtant à œuvrer pour la relance de LAC-Sarl, en l’occurrence Ethiopian Airlines, le constructeur Boeing, etc.
Quand le gouvernement refuse de payer ses dettes
Dans la foulée, ils dénoncent le refus du gouvernement de payer les prestations lui fournies par LAC-Sarl d’un import de USD 1.342.625,84 qui sont toujours dans la chaîne des dépenses en dehors de la créance certifiée et consolidée auprès de l’OGEDEP chiffrée à USD 25.618.264,00. Le même gouvernement refuse d’indemniser LAC-Sarl des dommages subis lors de l’explosion en avril 2000 de la poudrière à l’aéroport de N’Djili. Pendant ce temps, toutes les autres compagnies sinistrées dont les dégâts sont moindres par rapport à ceux subis par LAC-Sarl, sont indemnisées. Les compagnies qui ont gagné les adjudications du ministère des Travaux publics attendent toujours les fonds du gouvernement pour commencer les travaux de réhabilitation.
Les Cadres de LAC-Sarl déterrent l’autorisation illicite donnée en 2002 à Israel Aviation Industries par le ministère des Transports et Voies de Communication de démanteler le DC-10-30 9Q-CLI sans contrepartie pour LAC alors que, après avis des experts internationaux indépendants requis qui ont établi l’entière responsabilité d’I.A.I. dans l’état dégradé de l’avion, LAC était sur le point d’être indemnisée. Ce dossier reste pendant à l’ancienne Cour de sûreté de l’Etat.
Que dire du refus du ministre des Transports et Voies de Communication de libérer la licence d’exploitation de LAC-SARL malgré l’avis technique favorable de l’organe attitré l’Autorité de l’Aviation Civile/RDC et le paiement de l’ordre de 5.000,- USD.
Les services de l’aviation présidentielle dans la danse
Plus près de nous, les Cadres de LAC-Sarl fustigent l’immixtion de certains responsables des services de l’aviation présidentielle venus déplacer depuis une semaine le Boeing 737-200 9Q-CLG «Amani» du hangar technique à l’aéroport de N’Djili. Ce moyen courrier se trouve parqué devant le pavillon présidentiel où les techniciens de la compagnie aérienne nationale ont été réquisitionnés pour effectuer en plein air les travaux de check A et B plutôt que dans un atelier conformément à la règlementation aéronautique.
Un grand flou entoure l’affectation ou l’utilisation de ce jet après ces travaux de remise en condition ainsi que l’effacement projeté des inscriptions et du logo LAC-Sarl pour sa peinture totale en blanc. Les travailleurs qui ont consenti d’énormes sacrifices pour l’achat sur fonds propres sans l’intervention de l’Etat unique propriétaire et le financement des travaux d’entretien technique général de cet aéronef à Perpignan, veillent au grain. Ils mettent en garde quiconque oserait s’approprier de manière illicite ce bien du patrimoine de LAC-Sarl auquel ils tiennent comme à la prunelle de leurs yeux et pour lequel leur avocat conseil Me Mbu ne Letang a déposé un acte d’opposition judiciaire de vente ou d’aliénation.
KISUNGU KAS
 

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