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Katumbi: percée réussie à Kin

Le coup d’essai s’est avéré un coup de maître. A Kinshasa, le premier rassemblement populaire de la plateforme Ensemble pour le changement de Moise Katumbi a été un franc succès. Des milliers de partisans de l’opposant contraint à l’exil se sont rassemblés samedi à la Place Sainte Thérèse à Ndjili, à l’Est de la boudeuse capitale, pour écouter un message de leur leader qui demande l’unité de l’Opposition à l’élection présidentielle prévue le 23 décembre en République démocratique du Congo. Prenant la mesure de l’affluence du public à ce meeting, des analystes politiques sont d’avis qu’en attendant l’expression des urnes, cette mobilisation traduit une percée importante à Kinshasa de Moise Katumbi, capable de s’imposer bien au-delà du Katanga et plus largement de l’Est de la République Démocratique du Congo. Sans nul doute, le candidat président entendait faire un test de sa popularité dans la capitale. «Katumbi prouve par cette manifestation qu’il est non seulement capable de mobiliser depuis l’étranger et loin de son fief naturel mais qu’il constitue une donne politique incontournable», se flatte son conseiller principal Salomon Kalonda, président du Parti national pour la démocratie et le développement -PND- dont les militants étaient visibles à Ndjili.
L’autre leçon de ce regroupement, le deuxième meeting de l’Opposition autorisé dans la capitale par les autorités depuis septembre 2016 après celui de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- le 24 avril, tient à son bon déroulement. Aucun incident n’a été enregistré. D’une manière générale, à en croire les observateurs, l’ambiance était à mille lieux des tensions qui ont régné durant les manifestations interdites de l’Opposition l’année dernière.
Via Skype, Katumbi a pris la parole au lendemain de l’acquittement en appel devant la Cour pénale internationale -CPI- d’une autre figure de l’Opposition anti-Kabila, Jean-Pierre Bemba Gombo. «Nous devons tout faire, en accord avec votre fils et mon frère, Jean-Pierre Bemba, avec Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe et les autres pour présenter une candidature commune à la présidentielle» du 23 décembre, a déclaré l’ancien gouverneur du Katanga en lingala, dans un message projeté sur des écrans géants.
C’est l’unique solution «pour barrer la route à un troisième mandat voulu par le président Kabila» en violation de la Constitution, a-t-il ajouté, sous des applaudissements nourris de ses partisans.
Katumbi a promis de «mettre fin à la souffrance» des habitants de Kinshasa et des RD-Congolais qui sont privés de salaires, d’eau et d’électricité par le gouvernement du président Joseph Kabila, lorsqu’il sera élu. En réaction la foule, bien galvanisée, a scandé: «Nous t’attendons pour t’élire président de la République».
En mars, Katumbi avait lancé en Afrique du Sud Ensemble pour le changement, considérée comme une machine pour gagner la présidentielle de décembre 2018.
Katumbi, qui a de nouveau annoncé son retour imminent au pays, ne peut cependant pas revenir au pays sans risquer la prison en raison d’une condamnation dans une affaire immobilière dont il conteste le fondement. Il est également visé par deux autres dossiers judicaires pour une affaire de nationalité et de recrutement présumé des mercenaires. Des dossiers qu’il estime créés de toutes pièces pour l’empêcher de prendre la course.
La présidentielle en République Démocratique du Congo supposée désigner un successeur au président Joseph Kabila est prévue le 23 décembre 2018. La Constitution interdit à Kabil le deuxième meeting de l’Opposition autorisé dans la capitale par les autorités depuis septembre 2016 après celui de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- le 24 avril a, au pouvoir depuis 2001 et dont le mandat a expiré le 20 décembre 2016, de se représenter. Ses détracteurs l’accusent de chercher des solutions pour rester au pouvoir.
YA KAKESA

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