Culture

La chanson «Nsombe» bouge à L’shi, Patrick Mbuyi dit S’Grave s’en félicite

La musique RD-congolaise est loin de se fondre. L’on constate depuis un temps une rage de percer assortie d’une incroyable énergie dans la jeune génération. Chaque jour, ils sont nombreux, ces artistes débordant de talent, qui apparaissent sur la scène. Un tour dans différents coins du pays suffit pour les dénicher. Dans les rues de la ville cuprifère de Lubumbashi, le groupe Cyclone Rouge, constitué des jeunes, émerge et fait parler de lui. Son tout premier titre «Nsombe» fait déjà bouger L’shi et les environ.
 
Cette première performance ne pourrait étonner ceux qui connaissent ces jeunes. L’exemple de leur meneur, S’Grave, de son vrai nom Patrick Mbuyi Mbanga, danseur, rappeur et beat maker, parle de lui-même. Tous les jours, il s’enferme au studio d’enregistrement du Centre d’art Waza, travaille et crée des sons pour son groupe ou pour d’autres artistes lushois. Il n’est pas à confondre avec Félix Wazekwa, patron du groupe Cultur’A pays-vie.
Chez Patrick Mbuyi, S’Grave a un autre sens. Ça veut dire «Songalume Grave». Entendez: jeune homme grave. C’est en 2009 qu’il s’est finalement lancé dans la sphère culturelle. «A chaque fois qu’on partait au studio, l’ingénieur de son, dans la plupart de cas, n’arrivait surtout pas à traduire ou à faire ressortir réellement ce que l’on voulait faire. On avait souvent du mal à se comprendre. Ce qui m’a motivé d’apprendre», explique S’Grave, voilà qui le poussera à devenir lui-même beatmaker. A ses dire, Mbuyi reste reconnaissant vis-à-vis de DJ Spilulu, reconnu comme l’un des plus de la province du Haut-Katanga. Après avoir rencontré, son travail a pris un autre cours.
Le titre «Sombe» a propulsé Patrick Mbuyi et ses camarades du Cyclone rouge plus qu’ils ne l’attendaient. Ce morceau qui chante les vertus de la feuille de manioc électrise les night clubs, bars, terrasses et salons de la ville lushoise et d’autres coins de la RD-Congo. Le public qui le réclame apprécie la qualité artistique et le son rythme afrobeats endiablé dénué d’obscénité. «A travers cette chanson, nous prodiguons un conseil aux hommes qui n’arrivent pas au bout de leur relation amoureuse. Dans la vie, il ne faut pas prendre peu. Lorsque tu tentes avec une fille, il faut l’épouser. Pour mieux illustrer cette pensée dans la chanson, nous nous sommes inspirés de la feuille de manioc où chez nous par exemple, on nous invite toujours à se servir en grande quantité pour bien aimer ce plat…», a fait savoir S’Grave.
Disponible sur différentes plateformes de musique, Sombe récolte déjà un succès. Cependant, le groupe manque des moyens pour bien assurer la promo de leur chanson qui a tout pour d’un véritable tube. Mais loin de se décourager, ces jeunes artistes demeurent déterminés à proposer encore mieux au public. Et cette fois-là, séduire les férus de la musique même au-delà des frontières nationales.
 
Patrick NZAZI

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