La grève est dans l’air à la Direction générale des corridors de développement industriel -DGCDI-, à en croire une correspondance du banc syndical de cet établissement public adressée à la Directrice générale, Cécile Kanjinga Lhona.
Le 29 novembre 2024 est notamment la date retenue par le banc syndical pour arrêter le travail afin de «protester contre la dégradation des conditions de travail» et exiger le payement des arriérés de salaire allant de 12 à 17 mois. La grève, renseigne cette correspondance conjointement signée par le président, le vice-président et le secrétaire de la Délégation syndicale nationale de la DGCDI, relève de la «volonté commune du personnel» de cet établissement public et se «conforme aux articles 39 de la Constitution et 315 du Code de travail RD-congolais».
Elle est l’occasion, selon le banc de syndical, d’attirer l’attention de l’équipe dirigeante sur des faits qui font pourrir le climat de travail à la DGCDI. En tête de ces faits, la situation salariale des agents et cadres de la direction générale et des coordinations provinciales ainsi que la non-régularisation de leurs arriérés de salaire. Selon un état des lieux dressé par le banc syndical, les travailleurs accusent entre 12 et 17 mois d’impayement.
A ces impayements s’ajoutent les contentieux administratifs des agents et cadres de la DGCDI. Ces derniers en décidant d’aller en grève entendent aussi dénoncer le «flou qui règne sur le paiement par alignement au 4ème trimestre, traduisant une opacité dans la gestion de la DGCDI» ainsi que la «dégradation de la situation humanitaire et sociale des agents et cadres de la DGCDI, du climat de travail avec la mise en place d’un climat de terreur au sein de l’établissement et la tentative de flagellation de la Délégation syndicale nationale de la DGCDI».
L’autre souci majeur du personnel de cet établissement public concerne le «non-respect des engagements de la tutelle à travers la Direction générale». Ces engagements résultent de l’entretien du 6 mars dernier entre Julien Paluku, alors ministre de l’Industrie, et l’intersyndicale de la DGCDI. Ils concernent entre autres la saisine de la haute hiérarchie pour des solutions idoines et la soumission du dossier de la DGCDI au Conseil des ministres du vendredi 8 mars 2024.
Consécutivement à la description de ces éléments perturbateurs, la Délégation syndicale nationale de la DGCDI a dressé une liste des revendications du personnel. Parmi lesquelles la restauration de la base salariale et les grades des agents et cadres de la DGCDI tel que mentionné dans les contrats de travail ainsi que la régularisation de la situation administrative des agents des coordinations; la mise à la disposition de la Délégation syndicale des listes avec les montants alloués au 4ème trimestre et la régularisation des montants conformément aux contrats de travail des agents et cadres de la DGCDI; l’amélioration de la situation humanitaire et sociale des agents et cadres de la DGCDI, la restauration d’un climat de travail apaisé et la bonne collaboration avec la Délégation syndicale nationale de la DGCDI; la concrétisation des engagements de la tutelle d’apurer au moins la moitié des arriérés de salaire du personnel à travers la Direction générale.
A scruter la lettre du banc syndical à la DG Cécile Kanjinga, le personnel est disposé à renoncer à l’arrêt de travail en cas d’une réponse satisfaisante et imminente à ses revendications. Faute de quoi, la grève s’annonce irréversible et «pour une longue durée».