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Qui succédera à Tshisekedi?

Principal parti de l’Opposition politique en RD-Congo, l’UDPS est en passe de se trouver un nouveau président national qui va succéder à Etienne Tshisekedi. Avec impatience, les militants attendent de découvrir le nouvel homme fort du parti au terme du congrès, ouvert jeudi 7 décembre 2017 et dont la clôture va intervenir deux jours plus tard.
 
Minée par une grave crise à la suite de la disparition de son leader, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, le 1er février 2017 à Bruxelles, l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, parti phare de l’Opposition en RD-Congo, est en voie de retrouver ses lettres de noblesse et de faire peau neuve. Après la tenue du conclave, le parti est en congrès extraordinaire depuis jeudi 7 décembre 2017 au Centre féminin Marie-Antoinette à la 13ème rue Limete, là où Tshisekedi avait présidé en 2010 les assises du 1er congrès de cette formation politique. Objectifs: examiner les textes du parti au sujet de la succession et élire le nouveau président. Bien avant la clôture de ces travaux, programmée pour le samedi 9 décembre 2017, nombre d’analystes politiques voient en Bruno Tshibala l’homme providentiel pour succéder à son mentor, Etienne Tshisekedi, auprès de qui il a milité pendant près de 40 ans. «Depuis la disparition d’Etienne Tshisekedi, Tshibala, en toute responsabilité, a pris les choses en main pour éviter d’entrainer le parti dans des entreprises qui seraient suicidaires. Il a fait de la réunification de l’UDPS son principal cheval de bataille», a estimé un cadre de l’UDPS.
Des faits plaident en faveur de Brutshi qui, en ce moment, ne cesse de remuer ciel et terre pour doter l’UDPS d’une posture digne de son histoire et de son combat pour l’instauration de la démocratie en RD-Congo afin de participer efficacement aux élections du 23 décembre 2018. A l’ouverture du conclave de l’UDPS, mercredi 29 novembre 2017, celui qui se considère comme l’héritier politique du Sphynx de Limete a invité tous les cadres de l’UDPS à l’unité afin de «réfléchir sur les voies et moyens susceptibles de nous permettre de réorganiser notre cher parti, d’affronter efficacement les épreuves électorales qui pointent à l’horizon et de lui donner, à l’issue de ces scrutins, une place à la dimension de son rôle historique dans le combat pour la démocratisation de notre pays». Au cours de ce conclave, auquel plus de 40 fédérations sur les 52 que compte le parti ont pris part, un Conseil national provisoire -CNP- a été mis sur pied. Sa mission: organiser le congrès du parti à l’issu duquel l’UDPS devra se doter d’un nouveau leader qui succédera à l’initiateur du parti, le feu Etienne Tshisekedi. Le CNP, selon son président Alfred Ndinga, a été institué conformément à l’article 19 alinéa 3 des statuts de l’UDPS qui avance: «Le congrès est convoqué en session extraordinaire sur un ordre du jour précis à l’initiative du président du parti, de la convention démocratique -équivalent du parlement du parti, NDLR- ou à la demande de 1/3 des fédérations». En l’absence du président et de la Convention démocratique, qui d’ailleurs n’a jamais existé ni fonctionné, les fédérations, venues des différents coins de la République, ont constitué le CNP qui a convoqué ce congrès avec comme mission d’élire le nouveau président. Ce, selon l’esprit de l’article 26 des statuts de l’UDPS qui stipule: «En cas de décès, de démission, d’empêchement définitif ou d’interdiction d’exercer du président du parti, un directoire composé du président de la Convention démocratique, du Secrétaire général et du président de la Commission électorale permanente du parti assume son intérim pour un délai ne dépassant pas 30 jours au cours duquel il est tenu une session extraordinaire du congrès en vue de l’élection du nouveau président du parti». L’inexistence de la Convention démocratique et de la Commission électorale permanente du parti ainsi que le manque d’engagement du SG en fonction ont poussé Bruno Tshibala à prendre date avec l’Histoire et à convoquer le conclave qui, selon ses termes, va «baliser le chemin pour la tenue d’un congrès de réunification et de refondation du parti». A la faveur du lancement des travaux du congrès, Alfred Ndinga, président du CNP, en plus de regretter la disparition d’Etienne Tshisekedi, a appelé les combattants à reprendre le flambeau de la lutte pour redorer les blasons ternis du parti, car l’UDPS a vocation d’être un parti de masse. «Il est plus que temps pour le parti de se remettre en ordre de bataille pour la victoire aux prochaines élections», a-t-il martelé. Pour son compte, le SG adjoint de l’UDPS, Bruno Tshibala, a reconnu que le congrès intervient dans un contexte particulier quelques mois après la mort du président national et la crise qui s’en est suivie. «Cette crise vient imposer d’énormes défis au parti que le Congrès en cours doit relever afin de permettre à l’UDPS de participer efficacement aux premières meilleures élections que mon gouvernement va organiser», a-t-il déclaré non sans émettre le vœu de voir ce congrès être un moment de réunification, réconciliation, redynamisation du parti et d’inhumation des rancœurs au sein de la famille politique de Tshisekedi. Une fois de plus, Brutshi a lancé un appel à l’unité en invitant les brebis égarées de rejoindre la bergerie pour la continuité de la lutte.

Laurent OMBA

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