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Le DG de la BCC passe 24h au cachot

 
 
 
Le ministre d’État en charge de la Justice a récemment nommé une nouvelle équipe dirigeante à l’Inspection générale du judiciaire des Parquets par arrêté 021 en vue de donner un nouveau souffle à cet important service. Aussitôt installé, ce team conduit par l’inspecteur général Boyau a mis la main sur un gros poisson, le Directeur général de la Banque centrale du Congo et président du Comité de suivi de la bancarisation des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat, Jean-Louis Kayembe wa Kayembe. Selon les sources proches du dossier, Jean-Louis Kayembe a été écroué au cachot du Parquet général de la Gombe le lundi 21 janvier et aurait été libéré mardi 22 sur instruction d’une grosse légume de l’appareil judiciaire. Les inspecteurs judiciaires qui l’ont entendu lui reprochent le détournement présumé des deniers publics, notamment le fait d’avoir illicitement décuplé le nombre des membres de la commission de suivi de la bancarisation alors que cette réforme initiée par le gouvernement de la République vise à diminuer le nombre des fictifs au sein de l’Administration publique.
À en croire les mêmes sources, le Directeur général de la BCC ponctionnerait chaque mois 3,5 dollars sur le salaire de chaque fonctionnaire, soldat et policier en vue d’entretenir son groupe. On parle de 4,5 millions de dollars générés chaque mois à son profit et celui de son groupe par cette opération maffieuse. Jean-Louis Kayembe a également été entendu sur la gestion supposée opaque des reliquats de la bancarisation qui seraient logés dans des comptes parallèles dont il serait le seul à connaître les secrets. Les flics soupçonnent aussi le Directeur général de la BCC d’être au cœur des opérations consistant à maquiller les montants des devises étrangères importées par les principales banques commerciales du pays. Des agences en douane et des banques commerciales complices seraient impliquées dans ce coulage des recettes.
L’affaire éclate à quelques heures de l’investiture du nouveau Président de la République, Félix Tshisekedi, que certains fonctionnaires de l’Inspection générale de la Police judiciaire des Parquets invitent à veiller sur ce dossier alors que selon certaines indiscrétions, l’enquête visant Kayembe aurait été ouverte sur injonctions des responsables du ministère de la Justice. Un vrai test pour le nouveau magistrat suprême qui a, entre autres, promis de lutter contre les kuluna en cravate. Si Kayembe jouit de la présomption d’innocence, l’opinion s’intéresse à la manière dont les nouvelles autorités du pays vont s’y prendre pour remettre les fonctionnaires floués dans leurs droits.
 
Natine K.

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