Désormais déterminée d’asseoir son leadership dans la région Afrique centrale, Kinshasa ambitionne de souscrire à hauteur de 47 millions d’Unités de compte, soit 50 millions de dollars à décaisser en deux tranches en 2020, a confié le ministre des Finances Sele Yalaghuli, gouverneur BAD pour la République Démocratique du Congo, présent aux travaux d’Abidjan…
Réunis à Abidjan le 31 octobre à la faveur de leur 5ème réunion extraordinaire, les gouverneurs, représentant les pays membres de la Banque africaine de développement -BAD-, ont approuvé la recommandation relative à la 7ème augmentation du capital de la Banque de 69,47 à 153,19 milliards d’UC. Le sujet a été débattu deux ans durant. Le processus débuté depuis 2017 a connu son épilogue jeudi à Abidjan après quatre réunions du Comité consultatif du Conseil des gouverneurs.

L’objectif est de donner à la Banque les moyens nécessaires pour répondre aux multiples défis auxquels les pays membres font face.
Ce programme de réformes vise à renforcer l’orientation stratégique du Groupe de la Banque dans les domaines de son avantage comparatif, à accroître sa capacité à produire des résultats et à les porter à plus grande échelle, à renforcer les synergies entre la BAD et le Fond africain de développement pour assurer la durabilité à long terme et la résilience. Il vise aussi à répondre aux besoins uniques des pays fragiles et en situation de conflit, à intégrer la dimension genre dans les opérations de la Banque et du Groupe… et à renforcer l’obligation de rendre compte et l’efficacité.
Le président de la BAD, Akinwuni Adesina, a salué la présence à l’ouverture des travaux du Président ivoirien Alassane Ouattara, “synonyme de la confiance que les gouvernements africains accorde à cette institution financière”.
Alassane Ouattara a insisté sur la capacité des pays africains à mobiliser des ressources importantes et les utiliser de manière efficiente pour le bonheur des populations, notamment via les projets structurants et la création des emplois. Les économies africaines font montre d’un formidable dynamisme caractérisé par la croissance économique projetée à 3,6% en 2020.
Les réformes menées ces 8 dernières années ont suscité un taux de croissance annuel de 8% l’an. Mais le déficit de financement des besoins séconomiques d’Afrique se situe entre 60 et 108 milliards de dollars.
Les ambitions de Félix Tshisekedi et du gouvernement Ilunga
L’ambition du Président de la République Félix Tshisekedi mieux l’enjeu pour la République Démocratique du Congo et son gouvernement c’est de devenir le deuxième plus gros contributeur dans le capital de la BAD après le Nigéria. Désormais déterminée d’asseoir son leadership dans la région Afrique centrale, Kinshasa souscrit à hauteur de 47 millions d’Unités de compte, soit 50 millions de dollars à décaisser en deux tranches en 2020, a confié le ministre des Finances Sele Yalaghuli, gouverneur BAD pour la République Démocratique du Congo, présent aux travaux d’Abidjan. “Le Président de la République pense que notre pays doit bien se positionner au niveau du capital de la Banque pour en tirer des meilleurs profits. Dans ce système de quotité, plus la République Démocratique du Congo va donner beaucoup, plus elle va gagner beaucoup”, détaille le ministre des Finances.
Avec un budget en hausse, porté à 10 milliards de dollars en 2020 et des réformes phares comme la gratuité de l’enseignement et la couverture santé universelle, des projets dans les infrastructures, la sécurité et l’énergie, la République Démocratique du Congo sait où elle veut aller. Sele Yalaghuli a donc applaudi l’augmentation du capital, estimant qu’elle vient à point nommé.
La Banque doit faire en sorte que les progrès réalisés par d’autres pays grâce à l’accompagnement de la Banque soient cités en exemple. La Banque gagnerait en finançant les projets intégrateurs portés notamment sur la diversification de l’Économie, pour pouvoir permettre la diffusion de la croissance. “Au delà des réformes nécessaires en vue de renforcer les capacités de la BAD, cette historique augmentation du capital doit s’arrimer sur un nouveau paradigme consistant à considérer des projets intégrateurs, qui relancent le secteur privé, afin de diversifier et accélérer les économies africaines”, a plaidé l’argentier lors de son intervention à la réunion des gouverneurs.
Le succès de la rencontre de la capitale permettra justement à la BAD de disposer des ressources en faisant passer son capital de 100 à 125%.
La BAD est une institution financière multinationale de développement, établie dans le but de contribuer au développement et au progrès social des États africains.
La BAD, dont le siège est à Abidjan en Côte d’Ivoire, a été fondée en 1964. Le groupe comprend trois entités: la Banque africaine de développement, le Fonds africain de développement, créé en 1972, et le Fonds spécial du Nigéria, créé en 1976.
La mission de la Banque est de combattre la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie sur le continent, via la promotion des investissements à capitaux publics et privés dans des projets et des programmes aptes à contribuer au développement économique et social dans la région. La BAD est un fournisseur financier pour bon nombre de pays africains et d’entreprises privés investissant au sein des pays membres de la région.
La dernière augmentation générale du capital, la sixième dans l‘histoire du Groupe, dite par sigle AGC-VI, a été approuvée par le Conseil des gouverneurs de la Banque le 27 mai 2010 et est aussitôt entrée en vigueur. Avec cette AGC-VI, le capital autorisé de la Banque est passé de 2 394 746 actions à 6 768 746 actions, d’une valeur nominale de 10 000 UC par action. Les membres régionaux détiennent 60 % du capital-actions de la Banque et les membres non régionaux, les 40 % restants. Les actions de l’AGC-VI, 4 374 000 au total, étaient divisées en actions libérées -6 %- et en actions sujettes à appel -94 %.
Achille KADIMA MULAMBA
Depuis Abidjan