Quatre jours après la sentence en première instance, le sort de l’allié du Président Tshisekedi se négocie en appel. Son bail à la maison pénitentiaire est suspendu à la décision des juges
Liberté ou détention? Vital Kamerhe attend connaitre son sort ce mercredi 15 avril 2020. Placé sous mandat d’arrêt provisoire depuis le 8 avril, le directeur de cabinet du Chef de l’Etat, poursuivi pour détournement des fonds destinés aux travaux de 100 jours, a loupé, samedi 11 avril, d’obtenir une liberté provisoire, le Tribunal de paix ayant ordonné sa détention provisoire pour 15 jours. Loin de s’avouer vaincu, Kamerhe, par le biais de ses avocats, a interjeté appel auprès du Tribunal de grande instance de Matete. Après l’audience, place aux délibérations avant le verdict attendu ce jour. L’appel des avocats du leader de l’UNC s’attaque à l’arrêt du Tripaix de Kinshasa/ Matete.
Lors de l’audience foraine du mardi 14 avril 2020 à la prison de Makala, les juges ont statué sur l’appel interjeté par la défense. Au terme de celle-ci, les juges ont pris l’affaire en délibéré et ont promis de rendre leur verdict dans le délai légal de 24h. Dans le camp Kamerhe, l’on retient le souffle et croise les doigts, priant qu’il recouvre la liberté, provisoire soit-elle.
Certains analystes doutent cependant que Kamerhe obtienne gain de cause. Ils sont d’avis que la meilleure occasion d’obtenir la liberté provisoire, sera en chambre du conseil. «Le juge d’appel a souvent tendance à confirmer la première ordonnance», expliquent-ils.
Chez les Kamerhe, le temps s’arrête. L’heure est suspendue au verdict du juge d’appel. Le ciel est encore couvert des nuages, l’espoir est grand et la décision de la justice est attendue avec impatience.
Parmi les griefs reprochés à l’allié du Président Tshisekedi, figure notamment «le fait d’avoir à Kinshasa, en tant que Directeur du cabinet du Chef de l’Etat et superviseur des travaux du Programme d’urgence de 100 premiers jours du Chef de l’Etat, détourné des fonds de l’Etat en passant par le mécanisme d’attribution des marchés publics de gré à gré à des entreprises fictives».
L’Ordonnance rendue publique par le Tripaix de Kinshasa/ Matete cite entre autres les sociétés Samibo et Trade Plus. La première «avait reçu en numéraires -liquides- la somme de 47 millions de dollars par la Rawbank». Selon le Tripaix de Matete, cette somme a disparu du circuit bancaire sans être affectée à la construction des 3000 maisons préfabriquées. L’entreprise Trade Plus a reçu, pour sa part, «10 millions de dollars pour la fourniture des médicaments alors que cette dernière n’est pas dans le domaine pharmaceutique». Le ministère public relève l’incident selon lequel «les produits commandés par Trade Plus sont arrivés à Kinshasa ayant atteint la date de péremption pour la grande partie» et sont donc «impropres à la consommation». Il a dit ne pas omettre d’autres griefs dont les enquêtes sont en cours, pendant que Kamerhe rejette en bloc toutes ces accusations.
Laurent OMBA