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Affaire 57 millions de dollars: Kamerhe rejette la responsabilité sur Thomas Luhaka, Willy Ngoopos, Deo Mutombo et Eteni Longondo

Le ciel continue à être couvert des nuages pour Vital Kamerhe, qui va devoir prolonger son séjour carcéral à la suite du rejet, samedi 11 avril 2020 par le Tribunal de paix de Kinshasa/Matete, de sa demande de mise en liberté provisoire.

Désormais placé en détention préventive dans le cadre des enquêtes sur le programme de 100 jours du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe a notamment été interpellé au sujet de l’attribution des marchés publics de gré à gré à des sociétés fictives, «Samibo» pour la construction des maisons préfabriquées et «Trade Plus» pour la fourniture des médicaments.

A ces griefs retenus contre lui, le Directeur du cabinet du Président de la République n’a pas manqué de réponse. Il a d’entrée de jeu nié en bloc toutes les accusations formulées contre sa personne, rapporte l’ordonnance non autrement référencée du Tribunal de paix Kinshasa/ Matete statuant en chambre de conseil sur la demande de mise en liberté provisoire.

Au-delà, VK a présenté sa version des faits, rejetant la responsabilité sur d’autres personnalités publiques, signifiant que «les marchés publics qui existent entre la République et les tiers ont été hérités du gouvernement Tshibala et aucun contrat marché public de gré à gré ne porte sa signature».

S’agissant des fonds qui, selon le Ministère public, ont disparu du circuit bancaire, le leader de l’UNC a eu cette réponse: «il n’est pas de la responsabilité du Directeur de cabinet du Chef de l’Etat de suivre l’affectation des fonds payés directement par la banque dans les comptes desdites entreprises, car il y a toute une équipe qui était chargée de la supervision des travaux».

Il a nommément cité certains membres de cette équipe. Notamment, Thomas Luhaka et Willy Ngoopos, qui se sont succédé à la tête du portefeuille des Infrastructures et travaux publics dans les deux dernières compositions de l’exécutif. Il a cité aussi Déo Mutombo, gouverneur de la Banque centrale du Congo, non sans fustiger le fait que ces trois acteurs «ne sont nullement inquiétés».

Dans le dossier des médicaments -livrés périmés, affirme le ministère public-, Kamerhe a été tranchant en déclarant: «c’est à tort que le Parquet le rend responsable dans ce dossier».

De l’avis du principal allié du Président Fatshi, la responsabilité repose sur les épaules de l’actuel ministre de la Santé, Dr. Eteni Longondo. C’est lui «qui avait fait expertiser les médicaments et qui avait déclaré en conseil des ministres que les produits étaient conformes». C’est toujours Eteni qui «les avaient réceptionnés et mis à la disposition de la population».

En conclusion, Kamerhe a dit n’être responsable de rien et a ainsi rallié la plaidoirie de ses conseils portant demande de sa mise en liberté provisoire.

Ses arguments: l’état d’urgence et le confinement de la commune de la Gombe. «Il n’y a pas lieu d’envisager la possibilité pour lui de se soustraire à la justice», a-t-il avancé sans réussir jusque-là à convaincre le tribunal de lui accorder une liberté provisoire après trois nuits passées à Makala. Par contre, VK a vu son bail carcéral être prolongé de 15 jours supplémentaires.

LOI

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