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L'affaire qui secoue Ecobank

Des crédits accordés à des clients contre des garanties douteuses conduisent au licenciement abusif. Les victimes interpellent la BCC sur le dysfonctionnement de la banque et saisissent les juridictions compétentes pour se faire entendre…

Ecobank a accordé, en mars 2019, des crédits à un groupe de clients. Mais le service juridique a réalisé plus tard que ces crédits l’ont été sur base des garanties douteuses. L’audit interne a confirmé la fraude et désigné des coupables, des agents subalternes, des agents de terrain. Cependant, à l’issue d’un autre audit, initié cette fois-ci, par la Maison mère, quelques dirigeants RD-congolais de cette banque dite panafricaine ont été sacrifiés sur l’autel d’un dédouanement de la Direction générale placée sous la conduite d’un sujet ivoirien et censée être solidaire des décisions collectivement prises, engageant la banque dans le cadre de ses activités commerciales. La dénonciation est faite par les agents RD-congolais victimes de ce qu’ils qualifient de licenciement abusif et violations graves de la législation du travail, qui soupçonnent des complicités entre ces agents de terrain jamais sanctionnés et des personnalités au plus haut niveau de l’institution. «Pareilles opérations et pareils gros transferts ne sauraient être faits sans l’aval de la Direction générale et du staff du groupe au niveau continental», font comprendre les avocats des agents licenciés, déterminés de se faire entendre devant les juridictions, déjà saisies par ailleurs. Alors qu’ils font part du remplacement de l’ancien Directeur général ivoirien par «un autre Directeur général ivoirien non agréé par la Banque centrale du Congo», ces agents abusés estiment qu’une banque commerciale «de cette envergure devrait se doter des procédures de contrôle et suivi efficaces permettant, d’une part, de sécuriser sa clientèle et, d’autre part, de protéger en solidarité le personnel dirigeant ainsi que leurs équipes dans la gestion de divers dossiers». À ce titre, ils interpellent la Banque centrale du Congo «à s’investir davantage dans sa mission de contrôle, de garant de la protection de l’épargne…». Ces agents demandent également aux autorités de l’Administration de se montrer plus regardantes quant aux procédures d’agrément des responsables des banques envoyés par l’étranger dont l’affectation est préalablement soumise à l’agrément de la Banque centrale du Congo, seule compétente en la matière. Voici que chez Ecobank, «le nouveau DG siège déjà et prend des décisions touchant la vie des agents et les épargnes des RD-Congolais». À cette allure, «le risque de revivre le scénario BIAC est évident», préviennent ces infortunés.

Tino MABADA

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