A l’approche des élections des gouverneurs, l’institut de sondage Les Points a consulté la population pour prélever ses préférences parmi les candidats alignés dans les différentes provinces. Les interrogés, en plus d’opérer leur choix selon leur province d’appartenance, ont dit s’attendre, aux commandes de ces entités décentralisées, à des personnalités aguerries et à même de relever les défis multiples auxquels les populations congolaises font face.
De leur choix, il s’est dégagé trois catégories de candidats. La première regroupe les gouverneurs sortants justifiant d’un bilan positif alors que dans la seconde catégorie, l’on retrouve des anciens gouverneurs dont le mandat a été un fiasco. La troisième catégorie est réservée aux nouvelles figures qui, en plus, augurent un vent nouveau à la tête des provinces pour lesquelles ils se sont engagés dans ces élections.
Ces gouv’ au bilan satisfaisant
Dans cette catégorie, deux têtes seulement ont émergé. Celle de Jacques Kyabula Katwe ainsi que celle de Fifi Masuka Saini qui, lors de la dernière législature, ont été aux commandes des provinces du Haut-Katanga et du Lualaba, toutes les deux situées dans l’espace Grand Katanga. Au cours de ces cinq dernières années, Jacques Kyabula a entrepris de métamorphoser le Haut-Katanga, prenant soin d’assurer l’émergence de tous les six territoires de la province en lieu et place de ne s’occuper que du chef- lieu, la ville de Lubumbashi.
En plus de ses innombrables actions à impact visible et palpable, égrenées par les enquêtés tel un chapelet, Jacques Kyabula dispose d’un puissant instrument politique, ARDev, son parti politique qui pèse lourd à l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga.
Ce parti de la même famille politique que l’UDPS parti au pouvoir, entretien également des bonnes relations avec d’autres partis membres de l’Union sacrée de la nation -USN.
Proche de la population, 86% des Haut-Katangais ne jurent que sur la réélection de Jacques Kyabula, décrit tel un bon élève du Chef de l’État, afin de consolider les acquis comme le veut le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi. Les violons ne s’accordent pas dans le Lualaba. Bien qu’ayant réalisé plusieurs actions durant son mandat passé, Fifi Masuka Saini ne parvient pas à faire l’unanimité au sein de l’opinion provinciale.
Accusée de tribalisme, elle s’est quand même tapée une place de choix dans le cœur de 54% des Lualabais. Parmi ses réalisations, nous partons de l’aéroport de Kolwezi à la centrale hydroélectrique de Busanga en passant par l’accroissement du budget provincial évalué à 1.488 milliards de francs congolais pour l’exercice 2024, Fifi Masuka s’est placée en pole position pour succéder à elle-même. Selon 24% des Lualabais interrogés, ils souhaiteraient une autre personne à la place de l’actuel gouverneur.
Ceux dont la population a tourné le dos
La deuxième catégorie est constituée des anciens gouverneurs ne disposant pas d’un bilan convainquant. Ils ne sont pas du tout acceptés par la population pour rempiler.
La troisième catégorie est composée des nouvelles figures -des gens qui n’ont jamais travaillé au gouvernorat-, le cas dans Kasaï Oriental, Sankuru, Kinshasa…
Dans cette catégorie, on enregistre le candidat de la province du Kasaï Oriental, la province du Sankuru et la ville province de Kinshasa et les restes des provinces inscrites dans la première vague de ce sondage. Thierry Mponda Mudimba, candidat indépendant avec 54% d’opinions favorables. Membre de l’UDPS/Tshisekedi, il avait accepté de désister sur demande de la hiérarchie du parti en faveur de Matthias Kabeya Matshi Abidi, lors de l’élection de 2022 en remplacement de Maweja Jhuness.
Ayant une forte personnalité, un esprit libre et ouvert, Thierry Mponda Mudimba est le candidat de l’espoir et de la rupture. Rupture avec la médiocrité, le favoritisme, le clientélisme et les diktats des officines déconnectées aux réalités de terrain. Il a la connaissance du milieu, des mentalités et des problèmes épineux qui entravent le développement de la province. Il a également des capacités managériales approuvées et un carnet d’adresses… Il vient à l’élection des gouverneurs pour la deuxième fois, il évolue dans l’entrepreneuriat privé. C’est un jeune très dynamique.
Kitenge Kanyama Victor dans le Sankuru 49% de cote. Cadre de l’ADP, parti politique de Christophe Lutundula, sa candidature est soutenue par la coalition constituée outre du chef de la diplomatie RD-congolaise, notamment de Lambert Mende et de l’UNC de Vital Kamerhe. Cette coalition revendique une dizaine de députés provinciaux sur les 25 que compte l’Assemblée provinciale du Sankuru.
Non conflictuel, Victor Kitenge est considéré comme favori. Sauf qu’il est présenté par ses détracteurs comme candidat du système, c’est-à-dire qu’il vient protéger les intérêts des «vieux», qui sont à tort ou à raison accusés de n’avoir pas aidé le Sankuru à se développer. La liste n’est pas exhaustive. Kasongo Dido Deo Datus de la ville province de Kinshasa et Nkuanga Masuangi Bilolo Grâce du Kongo-Central obtiennent respectivement 48%; Lukamata Nkulu Colette du Kwango 44%; Kakudji Yumba Sophie du Tanganyika 42%; Bemba Batindi Andy de Sud-Ubangi 41%; Kahumbu-Mutamba Bope Charles du Kasaï et Kabeya Shikayi John du Kasaï-Central clôturent la première vague du sondage avec 38%.
Les Points
