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La Fondation LD KABILA célèbre M’zée de la plus belle manière

Une leçon publique commémorative. Voilà un concept toute trouvée pour, comme le disait la députée Jaynet Kabila, présidente de la Fondation M’zée Laurent-Désiré Kabila, «célébrer la vie» de ce héros national. Cela change de la routine du 16 janvier, date de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila dans son bureau du Palais de marbres: culte à la cathédrale, visite du mausolée, dépôt des gerbes de fleurs,… Ce qui donnait de plus en plus une allure restreinte à ce rendez-vous historique. Cependant, la leçon publique, exercice qu’aimait déjà LD Kabila de son vivant, rend M’zée à son peuple qu’il aimait, le fait revivre dans le cœur de ce peuple qui l’aimait.

Cette activité organisée le 15 janvier au studio Mama Angebi et diffusée en direct sur la télévision nationale, ajoute un côté didactique à la commémoration de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila. Cela intègre activement les RD-Congolais dans la célébration de la mémoire de ce grand-homme. Le temps de cette soirée, les RD-Congolais de tout bord présents dans la salle et ceux qui suivaient à la télé ont pu découvrir, redécouvrir, revivre et/ou partager les idéaux et les actions réussies de LD Kabila. Mais aussi, pour ceux qui ont encore une conscience active, cette leçon publique les a contraints à mesurer leur propre niveau de patriotisme et d’engagement citoyen ainsi que ceux des acteurs politiques qui président à la vie de la nation. Thème principal de cette leçon: «Vision politique de M’zée Laurent-Désiré Kabila; la conscience et l’éveil patriotique. Cas de Beni, dans le Nord-Kivu». Ce qui cadre avec le contexte sécuritaire actuel. L’idée était de tirer des leçons de l’expérience de la guerre d’agression de 1998. D’ailleurs, le général Dénis Kalume, compagnon de M’zée et ancien patron du Service national, s’est fait le plaisir de bien expliquer comment LD Kabila avait réussi à galvaniser tout le peuple RD-congolais comme un seul homme. Bien qu’à mains nues, la population RD-congolaise a chassé l’agresseur rwandais. Une vérité simple est sortie de son témoignage: Kabila-Le-Père savait exactement comment changer les RD-Congolais afin de changer la RD-Congo. Il savait pertinemment comment créer une unité et une solidarité derrière les forces armées RD-congolaises. «Sa pédagogie, soulignait le général Kalume, portait d’abord sur la fixation des valeurs».

Ses valeurs cardinales: patriotisme, solidarité et civisme

En mettant en place le Service national, M’zée LD Kabila a imaginé plusieurs leviers permettant aux jeunes recrues d’intérioriser les valeurs de patriotisme, de solidarité et de civisme. Pour y parvenir, LD Kabila s’est assuré que la morphologie sociale de la RD-Congo se retrouve dans le recrutement pour chaque centre de formation du Service national. Objectif: faire qu’un projet qui se passe dans un coin du pays concerne tous les RD-Congolais et permettre le brassage ethnique et linguistique grâce à la discipline, la camaraderie et l’amitié.A côté de cette expérience d’intégration nationale via le Service national, les Forces d’autodéfense populaire -FAP- et le Comité du pouvoir populaire -CPP-, toujours mis en place par M’zée, permettaient de renforcer non seulement le civisme et l’engagement citoyen, mais surtout permettaient d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Les gens pouvaient désormais aller au Grand-marché sans avoir peur des voleurs et de la Garde-civile qui les dépouillaient. Le transport en commun devenait plus décent. Grâce à M’zée, des mères et de fils n’avaient plus à se croiser les cuisses, se confinant dans des bus combi ou Fulafula.

M’zée avait réduit le fossé entre gouvernants et gouvernés 

L’une des plus grandes réussites de M’zée était sans doute d’avoir établi un contact permanent avec les RD-Congolais, à travers des discours, des interviews accordées aux médias, parfois ouvertes au public qui avait la possibilité de poser directement des questions aux ministres et au Chef de l’Etat. Loin du décorum habituel et de la solennité généralement répulsive de ce genre d’activités, LD Kabila optait plutôt pour un ton convivial, avec en permanence un sourire en coin. Cette transparence, mieux ce travail de rétablissement de la confiance et de la complicité entre dirigeants et dirigés, a fait qu’il gagne en un rien de temps les cœurs de son peuple. Et même la rigueur dont il faisait preuve faisait finalement objet d’une particulière admiration dans le peuple. D’où d’ailleurs l’expression kinoise «Rigueur ya Le-Père». D’un autre côté, M’zée a montré que ce n’était pas au «peuple d’abord» d’être sacrifié alors que les ministres et les députés menaient la grande vie. Il a baissé les salaires de ces derniers et augmenté celui des militaires. Il a ouvert dans chaque quartier des cantines populaires où les vivres se vendaient à bas prix. Voilà qui a amené le peuple à se réapproprier la nation, à l’aimer et surtout à avoir une passion pour celle-ci. Grâce à tout cela, le peuple RD-congolais ne s’est pas fait prier pour soutenir l’effort de guerre, car tous les RD-Congolais se sentaient liés par un destin commun. L’Etat a donc réuni, selon le général Kalume, 300 millions d’USD pour les FARDC, sans compter les dons en nature, pendant que le pays était sous embargo des armes et même économique.  

M’zée est mort. Ses idéaux aussi!

19 ans après sa tragique disparition, en RD-Congo, les valeurs de patriotisme, de solidarité et de civisme ne se retrouvent souvent que dans des beaux discours. On ne saurait dire par quelle magie, les RD-Congolais, l’élite en tête, ont choisi de tourner le dos aux idéaux de M’zée. A regarder la gestion de la Res publica, on remarque un manque criant de patriotisme et de civisme. Le pays est soumis aux intérêts des individus. Le journaliste Nikez Kibelkibel, également orateur de cette soirée-là, en a donné un exemple poignant en rapport avec ce qui se passe à Beni: «A chaque fois que les FARDC planifiaient des attaques contre les groupes armés -ADF, FDLR, etc.-, des députés et des sénateurs du Nord et Sud-Kivu se retrouvaient à Kampala pour conspirer contre le pays», expliquait-il. Autre détails choquant, pendant que des RD-Congolais meurent chaque jour principalement à l’Est, à Kinshasa, les politiciens entrainent leurs partisans dans des futilités. Les politiques préfèrent se combattre mutuellement plutôt que de combattre d’abord des ennemis qui tuent ce peuple dont ils se plaisent tous à déclarer défendre les intérêts. Cette première leçon publique commémorative organisée par Jaynet Kabila aura le mérite d’avoir mis chaque RD-Congolais, selon son rang et ses responsabilités, devant un miroir. La question est: «Ne jamais trahir le Congo», aime-t-on ressasser en parlant de M’zée, combien en saisissent réellement le sens?

Hugo Robert MABIALA

Correspondance particulière.    

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