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RDC : Le député Willy Bolio conduit un front anti-génocide des Teke chez Guterres

Un front anti-génocide des Teke s’est organisé autour du député national Willy Bolio, qui a été le week-end dernier à la tête d’une manifestation devant le siège de la MONUSCO à Kinshasa. Aux côtés des chefs coutumiers et des dizaines de déplacés, l’élu de Bolobo, dans le Maï-Ndombe, a haussé le ton pour dénoncer «l’épuration ethnique de la tribu Teke par une milice tribale Yaka», entamée depuis juin dernier.

«On compte aujourd’hui plus de 2.000 morts, des milliers de blessés, de déplacés et réfugiés qui vivent tous dans les conditions inhumaines et déplorables», a renseigné le mémo de ce front adressé au secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies -ONU. Et de déplorer: «Plusieurs villages des Tekes sont aujourd’hui occupés par ces criminels. Les barrières sont érigées par ces mêmes criminels sous la barbe de l’Etat. Le Gouvernement a mis en place une soit disant équipe de pacification que pilote des personnes proches si pas complices des auteurs de ces massacres».

De quoi entamer leur confiance envers le gouvernement pour se retourner vers l’ONU à qui Bolio et sa suite ont demandé de déployer, par le biais de la MONUSCO, des Casques bleus dans les territoires en proie à l’insécurité pour rétablir la paix et «contraindre tous ces criminels -Yaka-» de libérer les villages, forêts et tout l’espace Teke sous leur occupation.

Dans leur memo au SG de l’ONU, ils ont en plus déploré «l’inefficacité avérée sinon complice du Gouvernement de la République» et alerté sur la «violation  massive et flagrante des Droits humains» ainsi que la «rupture de la paix» dans les territoires de Kwamouth, Bagata ainsi que dans la commune de Maluku où ce «génocide» contre les Teke est perpétré.

Le front mené par Willy Bolio a exigé à Guterres «l’application du chapitre VII de la Charte des Nations-Unies pour imposer la paix; la mise en place des conditions maximales de paix et de sécurité en vue d’assurer le retour des déplacés et des réfugiés; la mise en place d’un mécanisme de réconciliation et d’acceptation mutuelle pour éviter que ce conflit se transmette de générations en générations».

De l’ONU, ce front attend l’ouverture d’une enquête indépendante pour établir des responsabilités ainsi que l’organisation d’un tribunal spécial sur ces actes d’épuration ethnique.

Par ailleurs, Willy Bolio, des chefs coutumiers et des victimes de ce «génocide» ont fustigé la bienveillance dont bénéficient leurs bourreaux de la part du gouvernement central. «Les tentatives d’être reçus par les autorités du pays n’aboutissent pas, alors que les mêmes autorités reçoivent jour et nuit, et ce publiquement, les personnes qu’on accuse comme auteurs et co-auteurs», ont-ils regretté.

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