La Ville Province de Kinshasa s’avère être l’épicentre de la pandémie Covid-19. Ailleurs dans le monde, lorsqu’une telle source est identifiée, le gouvernement prend la décision de confiner la population afin de freiner la propagation du virus et d’avoir l’action la plus spécifique sur cette zone.
Cette solution parait difficile à appliquer en République Démocratique du Congo compte tenu de facteurs tels que la densité de la population, la promiscuité et l’économie informelle, ajoutées à l’incrédulité des Kinois. La situation sociale empêche la population de la capitale de faire des provisions pour une durée supérieure à un jour. Dans ce contexte, le confinement réunit toutes les chances de ne pas connaître le succès escompté. Il faut, par conséquent, imaginer une réponse alternative au confinement. Et le dépistage généralisé obligatoire semble indiqué.
C’est donc dans la première phase que doivent porter tous les efforts. Face à cette situation, il faut faire preuve d’imagination et d’inventivité. Il s’agit d’organiser la riposte d’abord de manière administrative.
L’Ordre des médecins doit être impliqué pour la réquisition obligatoire de tous ses membres ainsi que du personnel soignant. C’est sur eux que va et doit reposer la première ligne de défense. Ces équipes devront faire l’objet d’une attention particulière quant à leur équipement -masques ffp2, gants, solutions alcoolisées, savons- pour assurer leur protection lors des contacts avec la population.
Ensuite, pour organiser la population, l’Etat doit utiliser la cartographie de la CENI pour la ville de Kinshasa afin de regrouper la population autour d’anciens centres et bureaux de vote transformés en centres de dépistage proches des lieux de résidence.
Les infrastructures des Églises -catholique, protestante, kimbanguiste- et des mosquées doivent être mises à contribution.
Ce dispositif doit être complété par la réquisition de l’ensemble des stocks de chloroquine disponibles sur le territoire et leur acheminement vers Kinshasa en vue de procéder à la distribution gratuite de ce produit pharmaceutique à toute la population testée positive ou pas, hormis les personnes ayant développé des maladies qui en interdisent la prise.
Une fois une telle souricière mise en place, on pourra, enfin, séparer les contaminés des non contaminés afin de répartir les cas urgents vers les hôpitaux désignés par l’INRB.
Pareille organisation nécessite la mobilisation des moyens importants avec l’aide de l’OMS ainsi que des entreprises publiques et privées, des banques et autres personnes de bonne volonté pour obtenir les fonds nécessaires à la lutte contre le Covid-19. Le temps presse. Chaque minute compte.
Achille Kadima Mulamba
Journaliste