Société

Zerrougui invite tous les groupes armés à libérer les enfants se trouvant dans leurs rangs

Leila Zerrougui, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés
Leila Zerrougui, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés
Leila Zerrougui, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, a, à l’issue d’une visite de sept jours en RD-Congo, déclaré qu’à ce moment important du processus de paix à l’Est de la RD-Congo, il faut saisir toutes les opportunités afin de mieux protéger les enfants affectés par la violence liée aux conflits.
«Le recrutement d’enfants est un fléau qui affecte l’Est de la RD-Congo depuis trop longtemps. Avec la reddition du M23 et d’autres groupes armés, il est de notre devoir d’apporter l’aide nécessaire aux enfants pour leur permettre de retrouver leurs familles, reprendre le chemin de l’école et aspirer à un futur meilleur. Les citoyens de la RD-Congo réclament la paix», a déclaré la Représentante spéciale. Profitant de l’occasion, Zerrougui a invité tous les groupes armés à déposer immédiatement les armes et à libérer les enfants qui se trouvent dans leurs rangs. Il y a déjà une avancée significative. Depuis la signature du plan d’action, des centaines d’enfants ont été libérés grâce au renforcement de la coopération entre le gouvernement et les Nations unies.
«Je reconfirme l’engagement des autorités RD-congolaises à poursuivre leurs efforts en vue de mettre fin à toute association d’enfants avec leur armée. Il nous reste néanmoins des défis à relever pour consolider les progrès déjà réalisés, les inscrire dans la durée et assurer la stabilité», s’est réjouie Zerrougui. Pour ce faire, le gouvernement RD-congolais doit faire, a-t-elle proposé, preuve de volonté politique pour renforcer l’autorité de l’État ainsi que le système judiciaire. «Le gouvernement doit aussi prévoir des ressources adéquates dans le budget de l’état pour pérenniser l’appui des Nations unies et de ses partenaires», a complété la Représentante spéciale.
Les enfants, victimes d’autres violations graves
Malgré ces progrès, Leila Zerrougui a pu constater que les enfants continuent d’être directement associés à des groupes armés ou victimes d’autres violations graves des Droits de l’enfant, tels que le meurtre, les mutilations, les enlèvements et la violence sexuelle. Ces enfants sont parfois arrêtés et détenus sans accès à la justice en raison de leur association avec les groupes armés. «Le gouvernement a manifesté sa détermination à faire en sorte que les responsables de crimes graves envers les enfants, quelle que soit leur affiliation, ne soient pas intégrés dans les forces armées nationales et répondent de leurs actes devant la justice. A cet effet, la coopération régionale dans la lutte contre l’impunité est essentielle pour mettre fin au cycle de la violence dans l’Est de la RD-Congo», a-t-elle signalé. Satisfaite, Zerrougui a également salué le transfert par les autorités ougandaises aux partenaires des Nations unies d’enfants RD-congolais non accompagnés victimes du conflit armé en RD-Congo.
Entre mai 2012 et Novembre 2013, l’Organisation des Nations unies et ses partenaires ont identifié un nombre important d’enfants étrangers non accompagnés victimes du conflit dans l’Est de la RD-Congo. «Tous les gouvernements concernés doivent coopérer avec l’ONU et ses partenaires pour faciliter la réunification de tous les enfants victimes du conflit armé dans l’Est de la RD-Congo, quelle que soit leur nationalité, leur statut ou le lieu où ils se trouvent», a-t-elle invité.
«Zéro enfant soldat dans la région des Grands Lacs»
Pour Zerrougui, la protection des enfants doit être une des priorités dans le dialogue en cours et les mesures adoptées pour construire une paix durable dans la région. Elle a favorablement accueilli la campagne «Zéro enfant soldat dans la région des Grands Lacs» annoncée la semaine dernière par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs -CIRGL- et se tient prête à travailler avec eux sur le sujet. Dans l’Est de la RD-Congo, le droit à l’éducation des enfants a été compromis par le pillage et la destruction de nombreuses écoles. Pour protéger l’éducation des enfants dans cette partie, elle a demandé au le gouvernement,  dans ses efforts de reconstruction, de devoir faire de la réhabilitation des écoles une priorité.
«L’éducation est le pilier des mesures de prévention de la violence. C’est le début d’un avenir meilleur pour les enfants, leurs communautés et le pays», a souligné Zerrougui. Libérer les enfants associés aux groupes armés est essentiel, mais c’est aussi le début d’un long parcours pour reconstruire leur vie. L’UNICEF et ses partenaires jouent un rôle clé en appuyant le gouvernement pour aider les enfants affectés par les conflits à retrouver leur enfance, retourner à l’école et reprendre une vie normale avec leurs familles. «L’ONU est prête à travailler avec les autorités RD-congolaises pour développer un plan national de démobilisation qui assurera la planification et les ressources adéquates pour la réintégration des enfants». La Représentante spéciale et les Nations unies en RD-Congo renouvellent leur engagement à soutenir la RD-Congo pour assurer la protection des enfants et les aider à bâtir un avenir meilleur.
Zerrougui a rencontré les autorités nationales, provinciales et locales à Kinshasa, Goma, Rutshuru et Béni pour évaluer la situation des enfants affectés par les conflits armés, renforcer le dialogue avec les autorités RD-congolaises et assurer la mise en œuvre du plan d’action signé en octobre 2012 par le gouvernement de la RD-Congo pour mettre fin et prévenir le recrutement et l’utilisation d’enfants dans les forces armées de la RD-Congo, ainsi que la violence sexuelle. La Représentante spéciale était accompagnée par Barbara Bentein, la représentante de l’UNICEF en RD-Congo. Toutes les activités ont été organisées par l’UNICEF et la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RD-Congo -MONUSCO.
Christian BUTSILA
 

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