Société

La famille de Mwanandeke veut voir clair dans le décès de son enfant dans les installations de la Régideso

Après son feuilleton de priver la ville de Kinshasa d’eau en fin d’année 2019, la Regideso fait encore parler d’elle. Cette fois, c’est à Matadi dans une affaire encore sensible: le décès, dans ses installations, d’un agent, nommé Pascal Mwanandeke, Tonton pour les intimes.

A la Regideso/Matadi, les responsables rapportent que l’infortuné a été à la tête d’une équipe de 4 personnes chargées de réparer, lundi 30 décembre 2019, une des canalisations de l’usine de traitement d’eau. Ils rapportent en plus que la victime a été surprise par un gros moellon entrainé par un éboulement, alors qu’en sa qualité de chef d’équipe, elle a tenté de récupérer un engin oublié dans le caniveau après l’exécution de leur tâche.L’incident, selon les témoins, s’est produit à 15h00’dans l’enceinte même de l’usine et à quelques mètres des bureaux de la Regideso.

Un montage selon la famille

La famille de Pascal Mwanandeke réfute toute thèse d’accident de travail et évoque celle d’assassinat, soutenue par les résultats des examens médicaux. 24h après avoir été alerté par l’un des amis de Pascal, les membres de la famille ont débarqué à Matadi et ont fait un tout autre constat.

Après avoir inspecté le site de l’incident et le corps de la victime non sans consulter les premières photos prises par les amis du défunt, les membres de  la famille se sont convaincus que leur enfant a été assassiné avant d’être placé à l’endroit où se serait commis l’accident.

Selon la famille de Mwanandeke, la victime n’a présenté aucune contusion sur la tête ni aucune fracture des membres sur son corps, supposé avoir été écrasé par l’éboulement des moellons. Seule une plaie a été détectée au niveau de la gorge. «La profondeur du caniveau est de moins de deux mètres. Difficile pour un mbingazor, -entendez costaud, NDLR-, de la trempe de Tonton de succomber facilement dans telle condition», a estimé Valentin Bayekula, un des proches de la victime, faisant partie de la délégation familiale. Il a relevé un autre fait curieux: «le téléphone de la victime est toujours porté disparu alors qu’il était supposé se trouver dans sa poche au moment de l’incident. Tonton avait communiqué avec plusieurs personnes quelques heures avant sa mort».

Valentin Bayekulaest formel. La version présentée par les responsables de la Regideso/ Matadi est un «un montage amer et difficile à avaler par n’importe qui, pour camoufler les faits». S’appuyant sur cette conviction, la famille de Mwanandeke a ainsi saisi la justice pour que lumière soit faite et les responsabilités établies.

Après une semaine de tiraillements avec la Regideso, la famille a sollicité du Parquet deMatadi la levée du corps de la morgue pour être inhumé à Kinshasa. Le procès, suspendu pour de raison de deuil, va se poursuivre après inhumation. En sa mémoire, une chapelle ardente est érigée sur l’avenue Mobutu nº30 à MasinaPetro Congo. 

Pascal Mwanandeke avait quitté Kinshasa pour Matadi en 2014 aux côtés d’un cadre d’une institution bancaire. 

Titulaire d’un diplôme de graduat obtenu à l’ISC, Pascal Mwanandekea préféré rester dans la ville portuaire parce qu’il avait commencé à travailler à la Regidesoen 2015 comme journalier avec l’espoir de voir sa situation se régulariser. Son statut, à en croire ses proches, devrait évoluer cinq ans après avoir rendu des nobles services à cette entreprise publique dans le cadre des raccordements sociaux financés à hauteur d’USD 190 millions par la Banque mondiale à Kinshasa, Matadi et Lubumbashi.

La trentaine révolue, Pascal était reconnu comme un garçon ut-sic,  loyal, honnête, doux et très engagé dans la foi catholique. Il était le chef d’équipe de plusieurs travaux exécutés à la Regideso/Matadi.

Ce mercredi-là, le jour où il a rencontré la mort, Pascal, selon les responsables de cette antenne provinciale de la Regideso,a été contacté comme un tâcheron.  Dans sa famille, l’on s’interroge: «pourquoi son statut n’a pas changé cinq ans après? Qu’a-t-il fait pour mériter un tel sort? Pourquoi ferait-il l’objet d’un complot?». Au tant de questions que la famille de Pascal Mwanandeke attend voir la justice éclairée à l’issue du procès.

Natine K.

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