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Katumbi prend ses distances avec Fayulu

Enfin. Moïse Katumbi Chapwe vient de rompre le silence… plus de 30 jours après l’investiture de son vieil ami Félix Antoine Tshisekedi. Beaucoup de gens sont tentés de pousser un ouf de soulagement car il a fallu du temps pour que les nuages sombres qui s’amoncelaient dans le ciel de l’Ensemble, soient enfin dissipés. La décision prise par Moïse Katumbi d’exprimer clairement sa position met ainsi fin à toute ambigüité à la nouvelle démarche engagée qui risque de prendre les dimensions de convergences parallèles avec celle suivie par Martin Fayulu Madidi

Dans une déclaration politique, rendue publique le mardi 26 février 2019, Ensemble pour le changement a reconnu que Félix Tshisekedi «a été proclamé Président de la RD-Congo par la CENI, validé et investi par la Cour constitutionnelle». Une déclaration qui prend à contre-pied la position de la Coalition Lamuka dont il est membre et dont le candidat, Martin Fayulu Madidi, continue son pèlerinage pour la «vérité des urnes». Une déclaration qui libère de facto beaucoup d’opérateurs politiques contraints à la discrétion et qui ne savaient pas quelle position prendre pour ne pas être en déphasage avec Katumbi. 

L’opinion se souviendra des réserves émises par ce poids lourd de l’Opposition à la suite des événements de Genève. En bon stratège, il a pris le temps nécessaire pour l’analyse sans complaisance de l’évolution de la situation politique dans le pays. Sans état d’âme, pragmatique et réaliste, Moïse Katumbi veut se positionner comme principal leader de l’Opposition grâce notamment à sa machine politique qui revendique être «la première force de l’Opposition avec 66 députés nationaux et 97 députés provinciaux». Ce, en vue de «poursuivre sa lutte pour l’établissement d’un Etat de droit démocratique, le respect des libertés et de la dignité humaine, la lutte contre la corruption et les antivaleurs» et probablement en perspective des échéances électorales prochaines -prévues en 2023.

En attendant 2023, Ensemble pour le changement, dans sa déclaration du 26 février 2019 signée par Pierre Lumbi Okongo, attend du Président Félix Tshisekedi «des signaux forts notamment la libération des derniers prisonniers politiques dont Franck Diongo, Firmin Yangambi et Diomi Ndongala et favoriser le retour des exilés politiques et forcés à l’exil dont Moïse Katumbi Chapwe, Jean-Pierre Bemba, Mbusa Nyamwisi».

En outre, il a invité «le Président Félix à être loyal envers le peuple congolais qui a clairement exprimé sa volonté de changement et à s’abstenir de toute initiative susceptible de cautionner des velléités de révision constitutionnelle pour la poursuite de la dictature dans notre pays».  Au sujet de l’avenir de la plate-forme électorale Lamuka, Ensemble pour le changement a invité les principaux leaders de cette coalition politique et leurs organisations respectives à «procéder dans les meilleurs délais à une évaluation de l’action menée et décider de sa nouvelle orientation». En fac-similé, la déclaration politique d’Ensemble de Moïse Katumbi.Laurent OMBA

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