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Fatshi donne des armes à Fayulu dont des partisans sont descendus dans la rue lundi à Kikwit, Gungu et Bulungu


Martin Fayulu Madidi, candidat malheureux à la présidentielle du 30 décembre 2018 qui continue à clamer que sa victoire serait volée par le Président Tshisekedi n’a pas pu se rendre ce lundi 6 mai à la Police judiciaire comme initialement prévu.

Dans un communiqué publié samedi 4 mai, le porte-parole de la Police nationale congolaise -PNC-, Pierrot Mwanamputu, a évoqué comme raison de ce report le fait «d’éviter que la sécurité de la population ne soit rompue, des instructions précises viennent d’être données à la Police judiciaire de décaler l’audition de Mr Fayulu Madidi Martin pour une date ultérieure. Notification a été faite à son Avocat Conseil pour ce faire».

Le porte-parole de la Police a fustigé la politisation de l’invitation lancée à Martin Fayulu, notant que la Coordination nationale de la Police judiciaire a des riverains et des habitants. Il a cité notamment 4 écoles maternelles, une école primaire, une école secondaire consulaire, quelques résidences des ambassades ainsi que des personnes morales et physiques privées.
Martin Fayulu avait rejeté les explications de la Police, promettant de se rendre coûte que coûte répondre à cette invitation accompagné des militants de Lamuka.

Selon les observateurs, le pouvoir a donné des armes à Fayulu. «Depuis qu’il conteste l’élection du Président Félix Tshisekedi, Martin Fayulu donnait ses meetings à Tshangu et à Kasa-Vubu sur l’avenue Enseignement. Maintenant que la Police l’a invité à aller à la Gombe, centre des institutions publiques, une occasion en or lui a été offerte pour prouver une fois de plus sa popularité et, pourquoi pas, chercher à pousser le Président de la République à la faute. On ne sait pas ce qui arriverait quand Fayulu s’y rendrait avec tous ses militants», a confié le week-end un membre de Lamuka, précisant que «le pouvoir a permis à Fayulu de faire la démonstration de force en plein centre ville».

Si les partisans de Lamuka n’ont pas fait le déplacement de la Police judiciaire dont les alentours ont été quadrillés par les forces de l’ordre alors que leur leader est resté à son hôtel, on a signalé des manifestations pro-Fayulu ce lundi à Kikwit, Gungu et Bulungu, dans la province du Kwilu.

À Kikwit, les partisans sont descendus dans la rue affirmant vouloir se rendre au Parquet de la ville pour y être jugés à la place de Fayulu.

Dans une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, on a vu et entendu des partisans de Lamuka, face à la Police, demandant d’être tués et que les nouvelles de leur mort parviennent aux oreilles de Félix Tshisekedi.
Les observateurs craignent un bras de fer favorisé par l’attitude du pouvoir.

Une plainte contre Martin Fayulu pour incitation à la haine ethnique, massacres des Balubas, pillage, atteinte aux droits garantis, crime de génocide et crimes contre l’humanité a été adressée au Procureur général près la Cour de cassation par des personnes se réclamant représentants de la Communauté Luba. Le Procureur général, dans sa correspondance du 25 avril, a instruit le Commissaire général adjoint en charge de la Police judiciaire de mener des enquêtes sur ces allégations et lui faire rapport. Ce dernier a lancé une invitation le 30 avril à Martin Fayulu afin qu’il se rende ce lundi 06 mai à 10 heures à la Police judiciaire. Cette invitation a été postée sur les réseaux sociaux. Un casus belli pour cadres et militants de Lamuka, prêts à accompagner leur favori dans ce feuilleton.

Tino MABADA

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