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Angola: 2017, année de grands enjeux

Au programme: élections présidetielle et législatives, constructions des centrales à gaz, un aéroport international à Luanda, et lancement dans l’orbite d’un satellite de communication
 
La République d’Angola fête ce 11 novembre 2016 son 41ème anniversaire d’indépendance. A cette occasion, son Ambassadeur en RD-Congo, Emilio Guerra, a tenu le 10 novembre, une conférence de presse dans sa résidence sise avenue Cocotier dans la commune de la Gombe avec des médias kinois et angolais. A l’en croire, l’année 2017 comporte de grands enjeux, notamment l’organisation des élections souhaitées libres, démocratiques et crédibles, et le lancement dans l’orbite d’un satellite de communication.
 
Après 27 ans d’une guerre civile qui a débuté juste au lendemain de son accession à l’indépendance, et 14 ans de consolidation de la paix, la République d’Angola, dont les terres abritent encore les vestiges de la grande San Salvador, capitale de l’ancien royaume Kongo, croit avoir une bonne leçon à donner à sa voisine la RD-Congo: la détermination d’aller de l’avant. De 2002 à ce jour, le pays d’Edouardo dos Santos a fait de grand pas en avant.
 
Sur le plan politique, l’ambassadeur Emilio Guerra a renseigné dans son mot d’introduction que «le climat de paix ainsi que le fonctionnement normal des institutions est une réalité indéniable». Ces deux éléments permettent la démocratisation du pays.
 
Déjà, a soufflé le diplomate angolais, le gouvernement et la Commission nationale électorale -CNE- se préparent activement pour la tenue des électorales générales, les législatives et la présidentielle l’année prochaine.
 
A cet effet, la CNE a donné depuis le 25 août 2016, le coup d’envoi des opérations d’enrôlement des nouveaux électeurs et celles d’actualisation des cartes électorales pour les anciens électeurs. «Pour ceux qui ont perdu leurs cartes, il leur suffit de se présenter au poste d’enrôlement avec la carte nationale d’identité, et tout rentre dans l’ordre», a fait savoir Guerra.
 
Et d’ajouter: «A ce jour, un peu plus de 4 millions d’Angolais se sont déjà enregistrés et on espère que 7 millions se présenteront aux urnes pour élire le Président de la République et les députés nationaux».
 
Puis: «Vu les enjeux que ces élections représentent pour la démocratisation du pays, les partis politiques, la société civile -églises y compris-, et la presse sont engagés dans la campagne de sensibilisation de la population pour se faire enrôler». Selon ce dernier, l’objectif est de rendre irréversible la démocratisation du pays.
 
L’Ambassadeur angolais a aussi précisé que le président Edouardo dos Santos pourrait bien se représenter lors de ces élections s’il le voulait étant donné qu’il est jusque-là à son premier mandat constitutionnel. Mais seulement, Guerra, avec une délicatesse digne du diplomate qu’il est, a regretté le fait que certains présidents africains s’accrochent indéfiniment au pouvoir.
 
Sur le plan économique, l’Ambassadeur angolais a rappelé que depuis 2008, son pays souffre des conséquences de la crise financière mondiale. Cependant, cela n’a pas empêché l’Angola à atteindre plus de la moitié des objectifs du millénaire établis par les Nations-Unies jusque 2015 dans le domaine de l’emploi formel, desserte de la population en eau et l’énergie électrique, santé, éducation, assainissement de l’environnement, formation professionnelle, entre autres.
 
«En dépit de l’aggravation de la situation économique provoquée par la chute du prix du baril de pétrole, l’Angola gère bien la crise dans laquelle il se trouve. Exemple: la baisse progressive des prix des biens essentiels, le recul de l’inflation et du taux de change, et la récupération progressive des activités économiques», a-t-il rassuré. Et de souligner: «l’implémentation des projets structurant l’investissement public suit son cours normal et à bon rythme».
 
En plus, le pays d’Edouardo ne s’attarde pas à accuser le coup de la crise. Plutôt, il en tire des leçons. Désormais, l’Angola mise dans la diversification de son économie. «C’est la voie privilégiée pour la revitaliser et mieux se prévenir des crises à venir», a martelé Guerra qui ne s’est pas retenu de conclure: «l’économie angolaise ne stagne pas, elle a tout simplement perdue de la vigueur».
 
Lancement du satellite angolais dans l’orbite …
 
En outre, la République angolaise a lancé quelques grands travaux dont la fin est prévue en 2017. Notamment la construction de deux barrages dont une centrale électrique à gaz, non loin de la frontière avec la RD-Congo. Celui-ci produira à la fin 2.080 mégawatts. L’autre, en érection à Soyo produira près de 750 mégawatts, a confié l’ambassadeur. Malgré la crise, les travaux continuent. Les deux centrales seront livrées l’année prochaine.
 
Ce n’est pas tout. Il y a également la construction du nouvel aéroport international de Luanda, à 40 kilomètres de la ville. Pour Guerra, la première phase de cet aéroport prendra aussi fin l’année prochaine.
 
Une grande première, l’Angola prévoit, pour la même année, le lancement dans l’orbite de son propre satellite de communication. «Vous voyez qu’il y a quelque chose qui a été fait malgré notre jeunesse comme pays. Bien qu’il y a la crise, on essaie de travailler pour le bien de notre population», a-t-il insisté avec une once fierté plutôt justifiée.
 
Aussi, Guerra a-t-il informé que dans le domaine de l’habitat, le gouvernement angolais est en train de construire des quartiers habités. Au départ, le projet concernait les jeunes cadres mais la demande a fait qu’on l’élargisse à tout le monde.
 
Hugo Robert MABIALA

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